Les deux constructeurs sont soupçonnés depuis plusieurs années par les autorités américaines de dissimuler des technologies d'espionnage au profit de la Chine.
« Risques inacceptables »
Les smartphones chinois sont-ils des chevaux de Troie ? C'est le soupçon exprimé en des termes très clairs par le Pentagone (DoD). Par mesure de sécurité, le ministère américain de la Défense interdit la vente de smartphones de deux marques chinoises, Huawei et ZTE, sur toutes les bases de l'armée américaine dans le monde. Les modèles de ces deux fabricants peuvent, à en croire le porte-parole du DoD, « représenter un risque inacceptable pour le personnel, l'information et la mission du Département. »Les militaires américains conservent le droit d'acheter des mobiles Huawei et ZTE pour leur usage personnel, mais le Pentagone n'exclut pas de les interdire à terme dans l'enceinte des bases. Il envisage aussi de diffuser des consignes de sécurité à l'attention des personnels de la Défense.
ZTE et Huawei déjà bannis de fait
Washington soupçonne en fait Huawei et ZTE d'héberger, sur ordre du gouvernement chinois, des portes dérobées dans les logiciels embarqués dans leurs smartphones. Les appareils pourraient par exemple servir à écouter, localiser ou pister les soldats. Les grandes centrales américaines de renseignement (CIA, FBI, NSA) avaient déjà mis en garde les citoyens américains d'un potentiel risque à utiliser les produits Huawei et ZTE.L'accusation n'est pas nouvelle : en 2012 déjà, le Congrès américain écrivait dans un rapport que les deux sociétés devaient être observées avec suspicion. Le 16 avril, les Etats-Unis ont décidé de bloquer les exportations de composants américains vers ZTE, menaçant la survie de l'entreprise. Le 11 février, Huawei était écarté des appels d'offre pour les chantiers d'infrastructures sur le sol américain.