La marque née à Marseille a du mal à exister face aux géants mondiaux du secteur, ce qui va la pousser à dégraisser ses effectifs.
Les temps sont durs pour les « petits » fabricants qui se frottent aux mastodontes que sont Huawei, Samsung, Xiaomi ou encore Apple. Le Marseillais Wiko fait partie de ces constructeurs prometteurs qui n'arrivent pourtant pas à tirer leur épingle du jeu. La société, qui emploie 500 personnes, dont la moitié en France, annonce l'ouverture d'un plan de départs volontaires au sein de ses effectifs français, sans toutefois que l'on sache leur nombre.
La société n'a pas communiqué sur ses ventes de 2018
Wiko a décidé d'ouvrir une négociation avec ses collaborateurs pour mettre en place une rupture conventionnelle collective, évidemment basée sur le volontariat des salariés. Plutôt que de parler de difficultés, Wiko préfère parler d'une « adaptation », qui doit « permettre l'amélioration de la compétitivité de la marque, figurant dans le top 4 européen et numéro 3 français » sur ce que l'on appelle l'« open market », c'est-à-dire la vente directe sans passer par la case opérateur.Dans les faits, il est évident que la société éprouve au moins quelques difficultés. En 2017, Wiko avait écoulé 10 millions d'exemplaires dans le monde. L'entreprise n'a pas souhaité communiquer les chiffres de 2018, se contentant d'indiquer à Challenges que « Tinno a une activité globalement stable en 2018 par rapport à 2017 ». Tinno, c'est le groupe chinois auquel Wiko appartient à 100%.
Les exigences des consommateurs changent, Wiko doit s'adapter
Pour justifier ce changement de stratégie, James Lin, le président chinois de Wiko, a identifié la principale raison qui pousse les consommateurs à s'équiper d'un mobile de la marque : le prix. « Mais ce n'est pas suffisant d'avoir un prix compétitif », indique-t-il. « On s'est rendu compte qu'à 200 euros pour un smartphone, les gens voulaient également une longue durée de vie de la batterie. Désormais, tous nos modèles 2019 à plus de 100 euros auront une batterie de 4 000 mAh. Les utilisateurs Wiko n'auront pas besoin de recharger leurs smartphones durant la journée ».Aujourd'hui, Wiko compte 200 salariés rien qu'à Marseille, où l'on se concentre sur la recherche et développement, et au moins 25 à Paris, sans oublier les commerciaux qui arpentent les routes du territoire. On ignore combien d'emplois vont être sacrifiés en France.