Aux aveugles et malvoyants laissés sur le carreau par la vague du tout tactile, la start-up coréenne Dot envisage de proposer prochainement une montre connectée dotée d'un afficheur miniature en braille. Composé de 24 picots physiques motorisés, celui-ci composera les caractères permettant de lire l'heure, un message, voire un livre électronique, du bout du doigt.
La montre proprement dite ressemble à la plupart des bracelets dédiés à la mesure de soi. Capable de communiquer en Bluetooth 4.0 avec un smartphone, elle disposera de fonctions simplifiées permettant d'accéder à l'heure, à une alarme, à une messagerie texte, ainsi qu'à la lecture de documents ou de pages Web. Pour ses inventeurs, de jeunes ingénieurs coréens passés par différentes universités américaines, Dot saurait répondre aux besoins des quelque 285 millions de malvoyants recensés dans le monde, dont 95% seraient aujourd'hui privés de lecture, faute de capacité à accéder à un terminal en braille. Ils promettent un prix d'entrée inférieur à 300 dollars, ainsi que l'intégration d'un outil d'apprentissage du braille : en France, on estimait par exemple en 2009 que 10% à 15% des aveugles avaient été formé à la lecture tactile.
Initialement dévoilé fin 2014, le projet semble se concrétiser, puisque la start-up affirme aujourd'hui qu'elle ouvrira les précommandes pour sa montre d'ici la fin de l'année. Le projet a suscité beaucoup d'attention en ligne, avec de nombreux articles dans la presse internationale, louant notamment la promesse d'une traduction « automatique » vers le braille. Reste à voir si le succès commercial sera au rendez-vous, quand les dispositifs de synthèse et de reconnaissance vocale gagnent chaque jour en efficacité.
Le braille est pour mémoire un système d'écriture dédié au toucher, qui exploite deux colonnes de trois points physiques pour former lettres et caractères d'imprimerie, de façon à permettre de lire du bout des doigts.