Produits assez pointus mais pas élitistes, les modules audio connectés permettent à des appareils traditionnels (non-connectés) de pouvoir lire du contenu en ligne. Il est ainsi possible, en raccordant ces modules sur n’importe quelle entrée analogique ou numérique d’ampli ou de petites enceintes actives, de profiter des services de streaming type spotify, sans passer par une enceinte dédiées (type Sonos). Surtout, ces appareils sont bien plus abordables et compacts que les streamers, ces lecteurs tout-en-un (avec DAC et amplification) de l'univers Hifi.
Certes des solutions DIY, type Raspberry, peuvent être mises en place pour un coût très réduit. Mais pour un utilisateur qui désire un produit clés en main et néanmoins abordable, plusieurs petits appareils existent. Sorte de classique instantanée, le Stream du français Octavio, testé ici dans sa version 2022, est exactement dans cette tendance : un produit discret, simple d’usage, et qui ne crève pas le portefeuille (200 euros).
- Compacité
- Simplicité et maturité de l'univers LinkPlay
- Qualité technique largement au niveau
- Connectique fournie
- Compatibilité 24 bits/192 kHz
- Finition du boitier
- Peu de réglages audio avancés
Une construction en progrès
Si l’électronique embarquée est logiquement chinoise, Octavio précise que l’assemblage reste français. Une bonne nouvelle ? Tout dépend. En effet, l’appareil ne brille pas par son côté premium. Au contraire, la coque en plastique injectée est tout ce qu’il y a de plus simple, bien que des progrès existent par rapport aux premières versions de l’appareil. En l’état, l’Octavio Stream est, au niveau de l’aspect, à cheval entre un module classique et un projet semi-professionnel, tant le raffinement vient à manquer. Au moins, il n’y a pas de touche de mauvais goût, comme une surface trop rutilante. Autre petite satisfaction, le plastique est suffisamment dense pour ne pas faire gadget. Difficile d’avoir un élément de comparaison qui ferait pâlir Octavio. Des modules équivalents, comme le Wiim Mini (plutôt autour des 130 euros) ou la plupart des boîtiers pour Raspberry, font encore plus cheap.
À l’inverse, la simplicité du Stream lui permet d’atteindre haut la main l’un de ses objectifs : se faire oublier. L’essentiel des streamers classiques possèdent des dimensions d’appareils Hifi standards, alors que le Stream n’excède pas la longueur et la largeur d’un iPhone SE (un peu plus épais tout de même), à savoir 118 x 64 x 21 mm pour à peine 150 g. Cela lui permet, au besoin, d’être parfaitement invisible dans une configuration audio. Le module peut s’effacer derrière un ampli, des enceintes auto-amplifiées, voire à l’arrière d’une barre de son.
Connectique modulaire
Rappelons rapidement le fonctionnement de l’Octavio Stream : Ce petit module se connecte à des applications de streaming ou de la musique stockée sur NAS local, via une application ou via l’un des quelques protocoles compatibles, Spotify Connect, Airplay 2, et UPnP/DLNA (). Il est ainsi semblable à une enceinte connectée/multiroom, excepté qu’il n’intègre de haut-parleur mais des sorties audio afin d’être raccordé sur d’autres appareils. Notons que l’une des nouveautés de ce Stream version 2022 est le support de l’Airplay, chose qui n’était pas présente sur la première version. Un immense avantage pour les utilisateurs Apple.
Le Stream possède un côté particulièrement spartiate, très principalement par manque de place. Extérieurement, on ne retrouve qu’une unique prise USB-C et une sortie ligne en jack 3,5 mm. Mais cette nouvelle version du Stream affiche, à l’instar d’un Macbook Air, une certaine modularité via le câblage. L’appareil est par exemple livré avec un câble particulier, contenant de l’USB-A (pour l’alimentation) et un port RJ45 d’un côté, une prise USB-C de l’autre. Il est ainsi possible de connecter le modèle en Ethernet et l’alimenter via une seule entrée. De même, la prise jack 3,5 mm intègre également une prise optique type Toslink (sortie numérique), ce qui permet un branchement sur des cartes son ou tout appareil intégrant ce type d’entrée (les barres de son et enceintes actives par exemple). Ce type de sortie jack était très courant sur les Macbook Pro à une certaine époque.
Le bloc d’alimentation USB et tous les câbles sont livrés , y compris le jack vers RCA stéréo, le jack vers jack, et la prise optique, tous dans une excellente qualité. Un gros plus.
Base LinkPlay, écosystème en transition
Concernant la partie technique en elle-même, l’Octavio n’est pas si éloigné des projets à base de Raspberry. Le CPU est ainsi un Cortex A53 cadencé à 1,2 GHz, un peu moins puissant que ce qui équipe les Raspberry Pi4 donc. Pour la gestion du Bluetooth et du Wifi, tout est confié à une même puce Broadcom BCM43456. Enfin, la partie connectée en elle-même repose sur une puce de chez LinkPlay. Cette marque est l’une des spécialistes du genre, et équipe déjà énormément de produits connectés (enceintes comme streamers), chez de très nombreuses marques.
L’avantage de LinkPlay est la simplicité, puisqu’il s’agit d’une solution presque clés en main, assez universelle (utilisée par beaucoup de marques), et qui ne demande pas aux constructeurs de réinventer la roue. Plus encore, si l’application Octavio est proposée par défaut, le Stream est compatible avec toutes les applications sur base LinkPlay, à commencer par LinkPlay Legacy Player. Toutes ces applications sont pratiquement des clones, car l'application Legacy Player est une base utilisable par les autres marques.
Bénéficiant de tous les avantages et défauts de cet environnement réseau, l’application est extrêmement simple d’emploi, et la configuration d’un nouveau module Stream ne pose aucun problème. L’application offre un accès direct à la majorité des applications de streaming, et à une gestion des différents appareils LinkPlay connectés sur le même réseau.
Sur ce point, l'application classique Octavio ne va pas beaucoup plus loin que l’application LinkPlay de base, et ne propose aucun réglage vraiment avancé pour le moment, en particulier au niveau sonore. Il est possible de décider quel ou quel module peut être en lecture ou non (en ayant acheté plusieurs modèles Stream ou appareils LinkPlay), via des systèmes de groupes, mais la personnalisation sonore ne vas pas plus loin. Un égaliseur semble être implémenté depuis les dernières versions de l'application, mais nous ne sommes pas parvenus à le faire fonctionner. Si le constat peut sembler tiède en lisant ce paragraphe, ne vous méprenez pas, LinkPlay offre une expérience très simple et complète, sans bug marquant, qui suffira à l'immense majorité des utilisateurs.
Précisions : L'application Octavio classique est toujours l'application proposée par défaut, notamment via le QR code sur le packaging. Mais à terme, c'est l'application Octavio Virtuose qui prendra le relais. Nous avons par erreur nommé "Virtuose" l'application "Octavio" classique dans les paragraphes précédents.
Encore en cours de développement, mais déjà disponible sur le Playstore (pas encore sur iOS en revanche), Virtuose permettra à l'écosystème Octavio de s'émanciper davantage, avec plus de réglages dédiés, et un design qui s'éloigne enfin de l'application LinkPlay. Nous avons très principalement testé le modèle sur iOS, mais nous ferons bientôt une mise à jour avec cette l'application Virtuose.
Au niveau physique, le boitier de l’Octavio Stream n’intègre pas de contrôle de volume sonore, mais l’appareil dispose, sur sa façade supérieure, d’une ébauche de contrôle tactile : un bouton play/pause, et un bouton pour passer à la piste suivante.
Un son à la hauteur
Il est toujours difficile de juger la qualité sonore d’un tel appareil, qui n’intègre pas d’amplificateur ni d’interface pour casque. Nous pouvons néanmoins relever que le constructeur a réussi, dans un minimum de place, à placer un ensemble tout à fait cohérent, sans défaut sonore audible. L’une des bases de cette partie sonore vient du convertisseur intégré, un PCM5102 de Texas Instrument, une référence très utilisée sur les modules sonores peu énergivores (exactement ce que nous avons ici).
Que ce soit la sortie numérique (optique) ou analogique (jack), le Stream délivre une excellente qualité sonore, cela peu importe l’appareil en aval : barre de son, enceintes stéréo actives, petite chaine Hifi, DAC/Ampli casque, etc.
L’avis de Clubic
Si le Stream d’Octavio est l’un des modules clés en main les plus connus, il n’est pas le seul ni le moins cher. Pourtant, son côté éprouvé, ainsi que la richesse des connectiques livrées en standard (câble Ethernet, jack vers RCA, jack vers jack, optique, chargeur), lui permettent d’être un incontournable. Pas parfait, mais tout à fait recommandable pour qui veut rendre un élément audio connecté, sans se prendre la tête.
- Compacité
- Simplicité et maturité de l'univers LinkPlay
- Qualité technique largement au niveau
- Connectique fournie
- Compatibilité 24 bits/192 kHz
- Finition du boitier
- Peu de réglages audio avancés