Il reste encore plus de cinq mois de trajet avant l'arrivée de l'impressionnant rover Perseverance sur Mars. Les équipes du Jet Propulsion Laboratory préparent son jumeau, Optimism, qui répétera ses actions sur Terre.
Son rôle sera crucial pour résoudre les problèmes à des dizaines de millions de kilomètres de là.
Le cousin de Maggie
Connaissez-vous Maggie ? Depuis huit ans, ce gros rover martien parcourt… le sol d'un hangar du Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena. Maggie est la « jumelle » de Curiosity : dès que ce dernier rencontre un problème ou tente une manœuvre risquée sur la surface de Mars, la situation est reproduite et étudiée avec Maggie. Elle a le même cerveau, les mêmes interfaces pour ses instruments, les mêmes moyens de communiquer. Seule différence : une rallonge pour la relier à une prise murale au lieu d'un générateur électrique au plutonium et un système de refroidissement (il fait plus chaud en Californie que dans le cratère de Gale).
Au fil des années, Maggie a plusieurs fois sauvé la mise à son double martien en diagnostiquant un problème de mémoire qui a permis de changer d'ordinateur principal ou même en expérimentant une nouvelle façon de forer, car le mécanisme de descente de la « perceuse » générait un court-circuit. Maggie va devoir partager son hangar et son terrain de jeu (le Mars Yard) avec un nouveau voisin, Optimism.
Ils aiment les problèmes
Comme le nom de Maggie est l'acronyme de « Mars Automated Giant Gizmo for Integrated Engineering », les ingénieurs du JPL ont répété l'expérience en 2020 (non sans humour). La réplique de Perseverance s'appelle donc Optimism, pour « Operational Perseverance Twin for Integration of Mechanisms and Instruments Sent to Mars », mais il s'agit surtout d'un clin d'œil à l'équipe de test du grand rover, dont la devise au cours du développement fut : « Pas de place pour l'optimisme ». Comme le rappelle le responsable Matt Stumbo, c'est une façon pour les équipes de se rappeler tout le travail mis en place pour en arriver là : « Notre boulot, c'est de trouver les problèmes, pas d'espérer que toutes les activités vont bien se passer ».
Une (double) mission longue
Optimism n'est pas encore tout à fait prêt, son mât ne sera installé qu'à la fin de l'automne. Cependant, il n'y a rien qui presse puisque Perseverance n'atterrira sur Mars que le 18 février 2021. Il fallait logiquement donner la priorité aux travaux sur le « vrai » rover dont les équipes sont fières d'avoir terminé le travail à temps malgré la pandémie de Covid-19. Passé la descente à haut risque et les premiers tours de roue sur la surface de la planète rouge, scientifiques et ingénieurs espèrent tout de même que Perseverance aura le moins de soucis possible, car il faut rappeler que la mission a pour but de collecter des échantillons qui seront un jour rapportés vers la Terre, le premier maillon d'une longue chaîne qui tolérera très peu l'échec. Il faudra être prêt à tout, la route est longue. Une aventure que le nouvel atout Optimism tentera de supporter au maximum.
Source : NASA