La coiffe de la fusée Atlas V, au sein de laquelle le rover Perseverance attend son décollage. Crédits NASA/Christian Mangano
La coiffe de la fusée Atlas V, au sein de laquelle le rover Perseverance attend son décollage. Crédits NASA/Christian Mangano

La préparation finale de la mission Mars 2020 de la NASA prend du retard à cause de soucis avec son lanceur, Atlas V.

L'agence américaine vise toujours un décollage cet été, mais travaille à différents scénarios. Perseverance et Ingenuity sont sous la coiffe.

Perseverance porte bien son nom

Décidément, de retards en journées perdues, l'inquiétude monte aux États-Unis pour le décollage vers Mars du grand rover Perseverance et de son petit hélicoptère Ingenuity. Mars et la Terre n'ayant pas une orbite synchrone autour du Soleil, les deux planètes ne se rapprochent qu'une fois tous les 26 mois, ce qui fournit une « fenêtre » optimale d'environ trois semaines pour faire décoller nos véhicules et de profiter d'un trajet court (sept mois tout de même).

Cette année, ce rendez-vous orbital démarre à la mi-juillet, et s'étend en théorie jusqu'à début août… Même si un lanceur plus puissant qu'un autre dispose de plus de marge. La sonde Hope des Émirats Arabes unis vise un décollage le 14 juillet. La mission chinoise Tianwen-1 serait programmée le 23 juillet. Aux États-Unis, la NASA a annoncé hier soir un report de son décollage au 30 juillet.

Quelques soucis de lanceur

Initialement, Perseverance devait décoller le 18 juillet 2020. Mais lors de la préparation du véhicule, les équipes ont pris plus de temps que prévu pour l'encapsuler entre son bouclier d'un côté et sa coque de protection de l'autre, repoussant de deux jours la date au 20 juillet. Puis par malchance, une grue est tombée en panne lorsqu'il s'est agi d'assembler les boosters auxiliaires d'Atlas V.

Le 24 juin, United Launch Alliance (qui s'occupe de la fusée) a amené le lanceur sur son pas de tir, avant de réaliser un compte à rebours fictif avec remplissage des réservoirs. Même s'il n'y a pas eu de danger particulier, et que tout s'est terminé dans les temps, il semble que les résultats n'aient pas beaucoup plu aux observateurs de la NASA, car un capteur de l'approvisionnement en oxygène liquide n'a pas renvoyé les bonnes valeurs. Prudentes, les autorités ont préféré repousser une fois de plus la date du décollage, à présent au 30 juillet.

Il y a beaucoup d'obstacles à franchir pour qu'une mission martienne puisse effectivement avoir lieu sur Mars... Crédits NASA
Il y a beaucoup d'obstacles à franchir pour qu'une mission martienne puisse effectivement avoir lieu sur Mars... Crédits NASA

Le calendrier peut-il pardonner ?

Mais alors, jusqu'à quand la NASA pourrait-elle repousser le décollage ? La question fait encore débat. Grâce à la puissance du lanceur Atlas V et à la précision de l'orbite qu'il fournit, les équipes pouvaient jusqu'à présent tabler sur une grande fenêtre de tir, jusqu'au 11 août. Compte tenu de nouveaux calculs d'orbite, de performances et de trajectoire très fine, les Américains sont confiants sur une date qui pourrait courir jusqu'au 15 août. Et même plus loin ? Tout dépend : les préparateurs de la mission souhaiteraient éviter cette alternative, mais s'il ne s'agit que d'un jour ou deux, cela pourrait encore être envisagé.

Leur idée principale pour le moment est d'éviter un report de la mission de deux ans, comme c'est actuellement le cas pour la mission européano-russe ExoMars. Car il ne s'agit pas que de « stocker » le rover, mais aussi de suivre la performance des instruments, de les tester épisodiquement, de soulager les suspensions, de garder les équipes de recherches déjà formées, commander une nouvelle fusée… Le coût d'un tel report pour la mission Mars 2020 de la NASA serait évalué à presque 500 millions de dollars.

Source : NASA