D’ici quelques jours, l’attraction gravitationnelle de la Terre devrait capturer pour quelque temps l’astéroïde 2020 SO. Cependant, plusieurs astronomes auraient évoqué l’hypothèse que 2020 SO puisse être d’origine humaine et dater des premiers pas de la conquête spatiale, dans les années 1960.
Si les déchets spatiaux posent déjà de sérieux problèmes en orbite basse, ils sont tout de même bien plus rares dans l’espace interplanétaire.
La surveillance des objets géocroiseurs
En 2013, dans la région de Chelyabinsk, en Russie, un astéroïde a pénétré l’atmosphère terrestre, devenant un météore qui a explosé en altitude, faisant de nombreux blessés. Cet incident, très médiatisé, a rappelé le risque que représentent les objets géocroiseurs. Ce terme regroupe les astéroïdes et comètes, de tailles et compositions diverses, susceptibles de croiser l’orbite terrestre. Et donc, à l’occasion, de percuter cette dernière.
Étant donné le risque représenté par les géocroiseurs, les agences spatiales et les laboratoires astronomiques du monde entier consacrent une partie de leurs moyens à les repérer, les répertorier et les surveiller.
Certains de ces objets, dans leur course à travers le système solaire, s’approchent suffisamment près de la Terre pour être capturés par cette dernière. En raison de l’influence de la Lune et du Soleil, ces astéroïdes ne restent généralement que peu de temps dans notre voisinage immédiat. C’est notamment le cas de l’astéroïde 2020 SO. Découvert le 17 septembre, ce petit objet devrait entamer un ballet gravitationnel entre la Terre et la Lune d’ici quelques semaines avant de repartir dans sa course autour du Soleil au printemps.
Des astéroïdes d’origine humaine
S’il ne présente aucun risque de collision avec la Terre, tout en restant trop petit pour constituer une menace, 2020 SO présente des caractéristiques orbitales curieuses. À tel point que plusieurs astronomes, relayés par la NASA, pensent qu’il pourrait s’agir d’un large déchet spatial revenu nous visiter six décennies après avoir quitté la Terre.
En effet, 2020 SO présente une vitesse relativement faible. Son orbite autour du Soleil est également exceptionnellement circulaire. Enfin, il évolue sur le même plan orbital que la Terre. Toutes ces caractéristiques font penser qu’il pourrait s’agir d’un morceau de fusée d’une mission lunaire des années 1960. Sa longueur correspondant à celle d’un étage supérieur de lanceur Centaur, il pourrait s’agir de la fusée ayant lancé la mission inhabitée Surveyor 2, qui s’était crashée sur la Lune en 1966.
Ce ne serait pas la première fois qu’un astéroïde s’avère être d’origine humaine. En 2002, J002E3 avait déjà été identifié comme étant un morceau de la fusée Saturn V de la mission Apollo 12. Avec un peu de chance, l’analyse spectrographique de 2020 SO pourrait permettre d’identifier à distance la présence de peinture à sa surface. Cela confirmerait alors son origine humaine parfaitement exceptionnelle. En effet, alors que les débris spatiaux représentent un réel risque en orbite terrestre, ils sont encore parfaitement anecdotiques dans l'espace interplanétaire.
Source : The Verge