Artémis exploration Lune

Hier, la NASA a annoncé la signature des accords Artemis par huit pays. Ce traité permet aux États-Unis de développer et sécuriser des partenariats internationaux autour de leur nouveau programme d’exploration lunaire. Pour l’heure, la NASA a toujours pour objectif de renvoyer un astronaute sur la Lune en 2024.

Sur le long terme, les accords Artemis devraient surtout faciliter l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles spatiales.

Vers un retour de l’humain sur la Lune

C’était là l’un des objectifs affichés par l’administration Trump : renvoyer des astronautes sur la Lune en 2024, soit 52 ans après la dernière mission Apollo. L’ambition d’Artemis dépasse cependant largement le cadre des missions Apollo des années 1960. Artemis a en effet pour ambition d’établir une présence humaine durable sur la Lune, ainsi qu’une station spatiale en orbite lunaire, la LOP-G « Gateway ».

Le projet hérite donc tout autant du programme Apollo que de la Station spatiale internationale. Fort logiquement, la NASA a donc très tôt cherché à internationaliser son retour sur la Lune. Les accords Artemis, préparés depuis le mois de mai, visent alors à offrir un cadre de travail commun pour toutes les nations intéressées par une participation dans le programme Artemis.

Pour l’heure, les huit premiers signataires sont l’Australie, le Canada, les États-Unis, les Émirats Arabes unis, l’Italie, le Japon, le Luxembourg et le Royaume-Uni. Il s’agit d’accords bilatéraux entre États, et non entre agences spatiales. Ce qui explique en partie l’absence de l’Agence spatiale européenne, bien que l’ESA soit partenaire d’Artemis et de Gateway.

Sécuriser le programme Artemis

Les accords Artemis, qui pourraient s’étendre à d’autres pays, visent avant tout à sécuriser le retour de l'humain sur la Lune et au-delà. D’une part, en internationalisant le programme Artemis, la NASA s’assure un soutien politique qui ne s'arrête pas à Washington. Ce qui n’a rien d’anodin en pleine année électorale. D’autre part, une participation financière d’autres nations permettra de soulager en partie le budget de la NASA. D’autant plus que certains des pays signataires disposent d’une véritable expertise technologique, notamment le Canada dans les bras robotiques, ou l’Italie dans la propulsion spatiale.

Mais, surtout, les accords Artemis établissent un cadre opérationnel pour l’exploration de l’espace lointain. Ils garantissent notamment que l’exploration se fera uniquement à des fins pacifiques. Ils imposent une transparence des activités spatiales et des découvertes scientifiques. Également, ils garantissent l’interopérabilité des technologies développées par les pays membres, ainsi qu’une assistance mutuelle pour les missions de sauvetage spatiales. Enfin, ils encadrent l’exploitation des ressources naturelles spatiales, qui seront nécessaires pour établir des bases permanentes.

On peut toutefois regretter que l’état d’esprit qui avait conduit à la constitution de l’ISS ne se retrouve pas, aujourd’hui, dans le programme Artemis. Récemment, la Russie a annoncé qu’elle ne participerait pas à la station Gateway, tandis que la Chine développe un programme lunaire concurrent d’Artemis.

Source : Phys.org