Vue d'artiste du module Orion avec la capsule et son module de service. ©NASA
Vue d'artiste du module Orion avec la capsule et son module de service. ©NASA

L'ESA a signé le contrat pour un nouveau module de service de la capsule Orion avec Airbus Defense and Space. Si le plan américain Artemis se passe comme prévu, les astronautes de cette mission fouleront le sol lunaire, pour la première fois depuis 1972.

On compte déjà trois contrats pour supporter Artemis

Tout ce qu'il faut pour Orion

Pas de capsule Orion sans son ESM, le « Module de Service Européen ». Ce dernier est financé par l'ESA, qui, à son tour, a choisi un industriel (européen, bien sûr) pour le construire… Et dans la continuité des modules précédents, c'est Airbus DS (Defense and Space) qui a obtenu ce nouveau contrat de 250 millions d'euros.

Assemblé à Brême, l'ESM est un concentré de technologie qui apporte à la capsule Orion tout ce dont elle a besoin pour survivre seule dans l'espace : électricité (et batteries), propulsion et orientation, air pressurisé, eau, régulation thermique… Des éléments cruciaux pour assurer la mission, avec le moins de poids possible : un peu plus de 13 tonnes sur la balance, soit presque la moitié de ce que pesait en son temps le module de service des missions Apollo !

En route pour la Lune…

Si la comparaison avec un véhicule de plus de 50 ans peut étonner, elle reste légitime. En effet la troisième mission du programme Artemis, celle pour laquelle Airbus DS vient de décrocher le contrat, doit ramener des astronautes à la surface lunaire.

Ce n'est pas le module ESM qui s'en chargera, car une fois en orbite autour de la lune, la capsule Orion viendra s'amarrer, soit à la petite station Gateway, soit (si elle n'est pas encore disponible) directement à un véhicule lunaire.

Il y a un mois, la NASA a sélectionné Dynetics, Blue Origin et SpaceX pour commencer à travailler sur un atterrisseur, afin d'emmener un américain et une américaine sur le sol lunaire à la fin de l'année 2024.

Il y a 12 kilomètres de câble dans un module de service ESM... ©Airbus
Il y a 12 kilomètres de câble dans un module de service ESM... ©Airbus

Orion est encore un pari

Bien entendu, le calendrier est décrié, tout comme le coût global du projet ainsi que le lanceur, qui est le seul à pouvoir emmener la capsule Orion en orbite (le Space Launch System ou SLS). Si Orion a déjà fait une petite mission en orbite terrestre en 2014, le « vrai » test n'aura lieu qu'en 2021 avec la mission Artemis-1. Sans astronautes, la capsule devra alors passer trois semaines d'essais intensifs autour de la Lune avant de revenir amerrir dans le Pacifique.

Andreas Hammer, responsable de l'exploration spatiale chez Airbus DS a déclaré : « En travaillant de concert avec nos clients l'ESA et la NASA, ainsi qu'avec notre partenaire Lockheed Martin, nous avons un agenda solide pour les trois premières missions lunaires. Ce nouveau contrat est une validation de notre approche, qui combine ce que la technologie américaine et européenne peut faire de mieux ».

Source : Airbus