© Virgin Orbit
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C’était une mise en orbite très attendue ! Après un premier échec en mai 2020, la fusée LauncherOne de Virgin Orbit a réussi à atteindre l’orbite basse terrestre lors de son second vol, le 17 janvier 2021.

La réussite de cette mission permet de valider la formule originale adoptée par Virgin Orbit.

Une mission réussie en tous points

Le 17 janvier en début d’après-midi, heure de la côte ouest américaine, le Boeing 747 Cosmic Girl a décollé du spatioport de Mojave, en Californie, emportant sous son aile gauche la petite fusée LauncherOne. Une heure après le décollage de l’avion, la fusée s’est séparée de Cosmic Girl et le moteur NewtonThree de son premier étage s’est enclenché avec succès, propulsant LauncherOne vers l’espace. Après trois minute de fonctionnement, le moteur du premier étage a cédé la place au moteur NewtonFour du second étage, qui a fonctionné pendant près de six minutes.

À environ 500 km d’altitude, la charge utile de LauncherOne s’est déployée. Contrairement au vol de mai 2020, qui s’était soldé par un échec quelques secondes seulement après le déploiement opéré par Cosmic Girl, ce deuxième vol de LauncherOne n’emportait pas un lest d’essai, mais de véritables satellites. On comprend d’autant mieux l’enjeu qui pesait sur Virgin Orbit lors de ce vol !

Au total, LauncherOne a déployé une dizaine de CubeSats, des nano-satellites standardisés qui devraient représenter une part non négligeable du marché des lanceurs légers, que Virgin Orbit espère dominer dans les années à venir. Lancés sous l’égide de la NASA, ces dix nano-satellites ont été conçus par huit universités différentes et un centre d’ingénierie de l'agence spatiale américaine. Ils embarquent avec eux plusieurs expériences scientifiques et différents démonstrateurs technologiques.

L’énorme ambition de Virgin Orbit

À l’origine, LauncherOne était un projet d’une autre filiale du groupe Virgin, bien connue des lecteurs de Clubic : Virgin Galactic. Si cette dernière s’emploie à développer un moyen sûr et économique pour emmener des touristes dans des vols suborbitaux aux frontières de l’espace, l’entreprise avait dévoilé en 2012 son intention de développer un petit lanceur orbital.

LauncherOne devait alors être largué en haute altitude à partir d’un avion WhiteKnight Two, un engin conçu sur mesure pour le vaisseau habité SpaceShip Two de Virgin Galactic. Finalement, en 2017, le programme habité et le programme orbital se séparent en deux entreprises distinctes.

Virgin Orbit signe plusieurs contrats avec des agences gouvernementales américaines (dont la NASA) et des clients privés, et un ancien Boeing 747 de la compagnie aérienne Virgin Atlantic devient le nouvel avion-porteur de la fusée.

Pour le groupe, les ambitions de Virgin Orbit – et de sa filiale commerciale VOX Space – sont claires : récupérer une part significative du marché des lanceurs légers, en particulier auprès des clients gouvernementaux. Pour cela, Virgin Orbit mise sur l’extraordinaire flexibilité offerte par son architecture unique.

Source : Space News