Ce dimanche 28 février avait lieu la première d'une série de sorties extravéhiculaires sur les flancs de l'ISS. Kate Rubins et Victor Glover ont installé des structures de support pour les nouveaux panneaux solaires de la station, conçus et réalisés par Boeing.
Un gain de puissance attendu pour plus d'activités dans les prochaines années.
Un dimanche de bricolage
7 heures et 4 minutes. C'est le temps que les américains Kate Rubins et son collègue Victor Glover ont passé sur les flancs de l'ISS hier. Une sortie EVA difficile et fatigante, notamment à cause d'un matériel récalcitrant.
Les deux astronautes se sont rendus tout au bout de la grande poutre centrale de la station internationale, pour installer une nouvelle structure à la base d'un des très grands panneaux solaires rotatifs. Plus tard cette année, l'un des six nouveaux panneaux solaires sera directement installé dessus, pour s'étendre « devant » l'ancien.
Reste que la mise en place des barres de soutien n'aura pas été de tout repos. Un écrou récalcitrant a résisté à la visseuse de Kate Rubins, et n'a pu être serré qu'à l'aide d'une clé particulière : il nécessitera d'ailleurs une vérification ultérieure. Ces barres, impressionnantes pièces métalliques, forment un treillis en équerre.
Ce n'est que le début !
Même si les deux astronautes ont finalement réussi à mettre la structure en place sur le site « B2 » comme prévu, il est probable que le débriefing sera long avec les équipes au sol, au regard du nombre important de points de blocage rencontrés durant l'opération. Rien d'inhabituel cependant pour ce genre de grande installation, qui devra être menée en plusieurs fois.
Vendredi 5 mars, Kate Rubins répétera l'expérience, cette fois avec le japonais Soichi Noguchi, pour monter et connecter les barres de soutien sur un site adjacent ; au moins quatre autres sorties similaires sont prévues en 2021.
Vieille station, nouveaux panneaux
L'installation de nouveaux panneaux solaires est l'un des chantiers importants de l'année à venir. Les huit grandes structures rotatives en place ont été installées entre 2000 et 2009, avec une durée de service prévue d'environ 15 ans. Leur puissance globale a ainsi baissé de 250 kW à 160 kW disponibles pour les différents modules américains et russes.
Si cela reste dans les marges acceptables (les panneaux étaient surdimensionnés à l'origine), les partenaires de l'ISS souhaitent disposer d'un maximum de puissance pour augmenter à la fois les activités scientifiques et les opportunités « commerciales » (comme le nouveau sas Bishop de Nanoracks par exemple, destiné aux nano-satellites).
Les nouveaux panneaux déployables profiteront donc de la même base rotative que les anciennes unités, et seront déroulés devant ces derniers. Ainsi, malgré leur nombre réduit (six), le fait qu'ils masqueront partiellement les anciens et leur plus faible taille, un rendement amélioré permettra un gain de puissance pour repasser à 225 kW théoriques.
De quoi maximiser l'usage de la station pour sa dernière décennie, sans travaux titanesques. Rappelons que Boeing a décroché un contrat de 103 millions de dollars pour fournir les panneaux déroulants de type « ROSA » et leurs structures.