Dans la nuit de ce 30 septembre, la mission Crew-9 s’est amarrée avec succès à la Station spatiale internationale. La capsule Crew Dragon « Freedom » a décollé samedi, avec seulement l’américain Nick Hague, et son collègue russe Aleksandr Gorbunov. Les deux sièges restants iront aux astronautes de Starliner.
C’est la fin d’un hiatus qui durait depuis le début de l’été, lorsque la NASA et Boeing ont préféré que les astronautes de la capsule Starliner restent pour une durée étendue sur la Station spatiale internationale (ISS). Début septembre, après des défauts et des doutes sur le système de propulsion, Sunita Williams et Butch Wilmore ont vu Starliner repartir… sans personne à bord. Pour leur sécurité, leur mission a été prolongée de six mois jusqu’au printemps prochain.
Pas malheureux pour un sou, les deux astronautes, très expérimentés, ont communiqué à de nombreuses reprises leur confiance en la NASA pour choisir la solution la plus adaptée pour un retour en toute sécurité. Pour le reste, ils travaillent toute la journée, et ne sont pas véritablement « bloqués » sur l’ISS, pas plus que la mission Crew-9 n’est une mission de secours : en cas d’urgence Sunita et Butch ont toujours eu une solution pour revenir sur Terre. Reste que c’est ce 30 septembre que leur véritable taxi de retour s’est amarré à la station, avec deux places libres et leurs combinaisons adaptées.
Tout le matériel est sur place
Ce décollage était donc particulier pour les équipes de SpaceX comme pour les deux astronautes dans la capsule. Nick Hague et Aleksandr Gorbunov s’étaient entrainés avec un équipage de quatre, mais il a fallu faire de la place fin août lorsque la NASA a arbitré sur le retour sans astronautes de Starliner. Pour la première fois depuis la mission « Demo-2 », il n’y avait donc que deux occupants.
Il y avait toutefois ce 28 septembre une autre nouveauté, qui est passée au second plan : c’était la première fois que SpaceX faisait décoller des astronautes depuis son site LC-40 à Cape Canaveral. Ce qui peut sembler anecdotique (après tout, le Centre Spatial Kennedy et l’autre site ne sont même pas à une dizaine de kilomètres), mais est important pour l’entreprise qui a désormais deux points de départ possible pour ses astronautes, et même la possibilité de préparer deux missions habitées en même temps.
Au programme, beaucoup de science
La mission Crew-9 sur l’ISS est donc désormais complète. Sunita Williams (qui commande l’ISS) et Butch Willmore sont donc complètement intégrés à l’équipage à la fois de la station, mais aussi de Crew Dragon… Tandis que les deux arrivants vont réaliser leur rotation classique de 5 mois sur l’ISS. Au programme : 200 expériences environ, dont des travaux sur les caillots sanguins intra-osseux (travaux sur les plaquettes et les mégacaryocytes) et la prise de médicaments préventifs à base de vitamine B pour tenter d’éviter les problèmes de vision récurrents lors des missions en impesanteur. Il y a aussi de l’agriculture hors sol au programme avec une nouvelle génération de salades cultivées sur la station (cette fois en conditions automatisées et dégradées), et une sortie spatiale pour s’occuper du télescope à rayons X NICER avec l’ajout de « caches » particuliers, car il y a une source de lumière parasite.
Bref, maintenant que les problèmes liés à la rotation d’équipages et à Starliner sont réglés, c'est le retour à la routine. Il y a actuellement 11 astronautes sur l’ISS, mais les 4 occupants de la capsule Crew-8 vont revenir amerrir avec leur capsule de SpaceX d’ici début octobre.
Source : space.com