Exercice de haute précision sur les flancs de l'ISS... Crédits Roscosmos/I. Vagner
Exercice de haute précision sur les flancs de l'ISS... Crédits Roscosmos/I. Vagner

Vendredi 26 mai, deux astronautes ont commencé le dernier des quatre remplacements de packs de batteries de l'ISS. La fin de trois années de maintenance… A l'intérieur, les occupants de la station tentent de suivre les niveaux de benzène.

La grande station fêtera 20 ans d'occupation en novembre.

Maintenance au-dessus du monde

Bob Behnken et Chris Cassidy n'ont pas traîné. En six heures et 7 minutes de travail, il ont montré qu'ils n'avaient rien perdu de leur « habitude » à travailler à l'extérieur de la station spatiale internationale. Les deux astronautes expérimentés (c'était leur 7e sortie à tous les deux) avaient pour mission de remplacer d'imposantes batteries Nickel-Hydrogène présentes sur l'ISS depuis presque deux décennies par leur équivalent en technologie Lithium-Ion. Les travaux ne sont toutefois pas terminés, il leur faudra sortir le 1er juillet, et probablement une à deux autres fois le mois prochain pour terminer cet échange sur la poutre centrale de l'ISS, en manipulant les grandes batteries et adaptateurs qui permettront à la station de rester autonome une décennie supplémentaire.

Théorie du Grand Remplacement

L'opération vous semble familière ? C'est normal : il s'agit du quatrième et dernier remplacement d'un « pack » de 12 batteries, qui a démarré en 2017. Des travaux d'ampleur, mais qui ont montré que l'architecture modulaire de la station, pensée il y a plus de 20 ans, permet encore de la moderniser aujourd'hui. Compte tenu des évolutions au cours de la décennie à venir (fin de vie de l'ISS, évolution vers une station russe d'un côté et une station commerciale de l'autre), il est probable que ces nouveaux packs de batteries soient les derniers à être installés sur ce grand meccano international en orbite.

Un peu (trop) de benzène…

Au sein de la Station Spatiale Internationale, ses cinq occupants actuels cherchent l'origine d'une concentration anormalement élevée en benzène. Si elle n'est pas (trop) préoccupante pour la santé des astronautes, cette « fuite » a causé quelques alertes depuis le mois d'avril, dépassant le seuil des valeurs mensuelles recommandées. Malheureusement, il n'est pas si facile d'isoler la cause de cette concentration (il n'y a pas de « réservoir de benzène ») dans les modules. Même si le sujet n'est pas pressant, les astronautes ont donc tenté des mesures différentes en cloisonnant progressivement la station. La nouvelle capsule Crew Dragon est hors de cause, car elle est arrivée après les premières alertes.

Malheureusement pour eux, le seul détecteur de benzène (un AQM ou « Air Quality Monitor ») en état de marche dans la station a rendu l'âme lors de ces tests, et ne peut être réparé. Il faudra attendre fin juillet et l'arrivée du cargo orbital Progress MS-15 pour qu'un nouvel exemplaire leur soit livré. Par mesure de précaution, un filtrage additionnel de l'air de la station est mis en place… Même s'il faut rappeler une fois de plus qu'étant donné les niveaux, l'inquiétude n'est pas de mise.