Du métal ! Le petit radar embarqué sur la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA a aidé les chercheurs à identifier de grandes quantités de métaux dans les cratères de la Lune.
De quoi renforcer le consensus sur l'apparition de notre satellite naturel.
Mauvaise fréquentation
C'est le genre de rencontre que la Terre ne fera plus jamais. Il y a plusieurs milliards d'années, une protoplanète nommée Theia et la Terre sont entrés en collision.
En plus d'une onde de choc à l'échelle du Système Solaire, les débris de cet événement se sont agglomérés avec le temps, pour former notre satellite naturel : la Lune. Ce modèle, supporté par de nombreuses observations est celui qui explique le mieux l'apparition de la Lune… Mais il soulève des incohérences. Notamment, une grande partie des terrains lunaires les plus connus n'ont pas la même composition ferreuse que la croûte terrestre.
Toutefois, grâce à de nouvelles données de la mission LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter) de la NASA, les équipes scientifiques ont pu observer que, dans les régions avec d'importants cratères, qui mettent au jour le manteau lunaire, il est possible de trouver des concentrations de métaux beaucoup plus importantes.
Mesures indirectes, conclusions directes
C'est la conclusion d'une étude longue, car à l'origine le petit instrument Mini-RF (Miniature Radio-Frequency instrument) est un petit radar à synthèse d'ouverture, spécialisé dans la détection des glaces dans les cratères aux pôles de la Lune.
Comme il n'est pas possible de « voir » la glace, Mini-RF mesure la permittivité électrique, c'est-à-dire la valeur du champ électrique d'un milieu donné. La présence d'eau donne une valeur de permittivité, son absence, une autre, etc. Et sur la Lune, dans les cratères entre 2 et 5 km de diamètre, les relevées identifient de grandes concentrations de métaux : plus le cratère est imposant, plus il y en a.
S'il faudra d'autres mesures à l'avenir pour confirmer ces données, cela signifierait que seuls les premières centaines de mètres de profondeur sous la surface lunaire sont exemptes de fer et de titane : sous cette couche, les concentrations de ces deux métaux seraient bien plus importantes.
LRO en a encore sous le capot
« Ces résultats excitants de Mini-RF viennent prouver que même après 11 ans d'opérations lunaires, nous continuons nos découvertes sur l'histoire ancienne de notre plus proche voisine », explique Noah Petro, responsable scientifique de la mission LRO. « Ces données mettent en lumière un processus qui a environ 4,5 milliards d'années » ! La mission GRAIL en 2011 et 2012 avait déjà réussi à montrer que les matériaux sous la surface lunaire n'étaient pas uniformément répartis.
Ces travaux à eux seuls ne peuvent permettre de valider entièrement le modèle de l'apparition de la Lune, mais c'est un indice supplémentaire sur sa formation, qui vient renforcer l'hypothèse la plus largement acceptée aujourd'hui.
Source : NASA