L'Electronic Frontier Foundation (EFF), l'organisation internationale chargée de défendre la vie privée et la liberté d'expression des internautes, vient de publier un rapport mettant en évidence la singularité des configurations des navigateurs Internet. En effet, dans 83.6% des cas, un navigateur peut-être traçable, à la manière d'une adresse IP.
Parmi les éléments permettant de repérer un navigateur - et donc un utilisateur - précis, l'EFF a recueilli plusieurs types de données : le navigateur utilisé, le système d'exploitation, la zone géographique, la langue du logiciel, les plugins ou encore les polices installées, le tout associé à un site Internet précis. En l'occurrence, l'EFF a invité les testeurs à se rendre sur panopticlick.eff.org. Certes, l'identité de l'internaute n'est aucunement révélée par les données retournées, en revanche, « même si vous désactivez les cookies et utilisez un proxy pour camoufler votre adresse IP, vous pouvez être traçable », déclare Peter Eckersley, chercheur à l'EFF. Il ajoute que l'utilisation du mode de navigation privée ne change rien.
Sur 470 161 navigateurs, 83.6% posséderaient ainsi une configuration unique et donc une signature spécifique, un taux qui monte à 93,4% si l'internaute utilise Flash ou la machine virtuelle de Java. Cette signature reste cependant éphémère et peut être altérée par plusieurs facteurs comme une mise à jour du logiciel ou d'un plugin, l'activation et la désactivation des cookies mais également l'installation d'une nouvelle police (par exemple embarquée au sein d'une application tierce) ou la connexion d'un écran externe modifiant alors la définition précédemment identifiée.
M. Eckersley déclare alors : « si quelqu'un est en mesure de voir les pages que nous surfons, ils savent ce que nous lisons et ce que nous pensons ». Retrouvez ce rapport complet en anglais ici (PDF).