Très populaire, Vivaldi a su se faire une place parmi les plus grands navigateur Web du marché. Personnalisable et soucieux de proposer toujours le meilleur, il ne cesse de se mettre à jour, notamment en mai avec une navigation améliorée sur iPad. Alors, que dire de Vivaldi en juin 2024 ?
- settingsMoteur de rendu : Chromium
- extensionExtensions disponibles
- groupCible : technophiles
- center_focus_strongParticularité : bourré d'options
- devicesPlateformes : bureau & mobile
- Fonctionnalités de Productivité
- Personnalisation de l'Interface Utilisateur
- Respect de la Vie Privée
- Appel Limité aux Utilisateurs
- Performance Moyenne
- Consommation de Ressources Système
Après des décennies de quasi-monopole, les GAFAMs se sont vus contraints d’adapter leur stratégie sur le marché européen le 6 mars dernier, date de l’entrée en vigueur du DMA (Digital Markets Act). À l’ouverture de Chrome, Edge ou Safari, un écran de choix s’affiche désormais, permettant aux internautes de sélectionner un navigateur. Une aubaine pour les acteurs alternatifs comme Vivaldi. Depuis l’entrée en vigueur de la réglementation européenne, son rival Opera a vu son nombre d’utilisateurs français bondir de 402 % sur iOS.
Cette ouverture du marché s’affirme comme une opportunité sans précédent. Mais le navigateur doit faire preuve d’un minimum d’audace pour se démarquer, d’autant plus que son géniteur Jon von Tetzchner persiste et signe dans son choix de ne pas avoir recours à l’intelligence artificielle. Pour répondre à cet objectif, la mise à jour Vivaldi 6.6 intègre plusieurs fonctionnalités très attendues par les utilisateurs, comme le renforcement de l’interopérabilité sur tous les appareils et la prise en charge des extensions Chrome dans les panneaux d’outils.
Dernièrement, en mai 2024, le navigateur revient sur scène avec de nouvelles fonctionnalités, des corrections de bugs et une version Vivaldi 6.7. Au programme : des améliorations significatives pour les utilisateurs d'iPad offrant ainsi une expérience de navigation optimisée sur grand écran. Il est par exemple possible d'ajouter deux onglets simultanément côte à côte.
De quoi favoriser une transition en douceur pour les curieux de tester le navigateur. Si vous en faites partie, commencez par consulter notre revue complète sur Vivaldi, actualisée en ce mois de juin !
Ergonomie et prise en main de Vivaldi
Après son installation (relevons en passant qu'il est possible d'installer l'application de manière autonome/portable), Vivaldi propose quelques étapes pour le configurer rapidement. On y relèvera notamment l'importation ou non de données depuis un autre navigateur, l'activation ou non du blocage des traqueurs et des publicités, et la sélection d'un thème et du positionnement des onglets. Puisque oui, les onglets de Vivaldi peuvent être affichés en haut, comme ailleurs, mais aussi en bas, à gauche ou à droite. Nous y reviendrons. Enfin, la configuration se termine en vous proposant d'activer ou non certaines des fonctionnalités avancées du logiciel, comme la gestion des emails et de l'agenda.
Dans sa configuration simple, l'interface et l'ergonomie de Vivaldi ne devraient pas trop bousculer les internautes. De base, ouvrir un nouvel onglet débouchera sur le Speed Dial, bien connu notamment des utilisateurs d'Opera, une sorte de page de favoris personnalisable et très visuelle. Plusieurs zones de recherches - au moteur modifiable -, à commencer par la classique barre d'URL, permettent d'explorer le web, tandis que bien des fonctionnalités classiques ou un peu moins sont accessibles à un ou plusieurs endroits, notamment dans la colonne sur la gauche (historique, notes, téléchargements, signets, agenda, email…etc.).
Bien d'autres boutons explicites permettent également d'accéder à la plupart des outils de Vivaldi sans avoir à ouvrir un menu (horloge, liste de lecture, espaces de travail, capture d'écran, juxtaposition d'onglets, pause d'Internet, synchronisation…etc.). Les paramètres sont accessibles au choix via la roue crantée en bas à gauche ou depuis le menu déroulant en haut à gauche.
Les nombreux paramètress de Vivaldi y sont plutôt bien organisées et une recherche est également présente. Bref, même sans retoucher le moindre élément, à « l'ouverture de la boîte » Vivaldi est parfaitement utilisable et clair. Relevons en passant que le suivi du navigateur est solide depuis son lancement, les mises à jour majeures et mineures s'enchaînant régulièrement, tandis qu'elles peuvent désormais se télécharger et s'installer automatiquement. On relèvera d'ailleurs que la version 6.2 venait récemment attenuer l'un des défauts que nous avions à faire à Vivaldi : ses performances un peu en-dessous de la concurrence.
Les fonctionnalités et spécificités de Vivaldi
Pas le temps de tergiverser. Si nous voulons couvrir tout ou presque ce que propose Vivaldi, plongeons immédiatement. Restons pour commencer dans les réglages. Si vous êtes un power user et souhaitez régler le navigateur jusque dans ses moindres rouages, vous aurez probablement besoin d'un après-midi complet. Non pas parce que cela est compliqué, mais parce que les possibilités sont très nombreuses.
Comme vous pourrez le constater sur les captures ci-dessus et dessous, même les paramètres « basiques », comme la réaction, les options d'affichage ou même l'emplacement exact de presque tous les élements du navigateur (boutons, Speed Dial, barre d'URL, menus et entrées des menus, onglets…), vont loin. C'est notamment le cas pour les onglets, véritable argument de Vivaldi, notamment pour ceux qui souhaitent une productivité décuplée. Plusieurs modes permettent de les empiler selon ses goûts (de manière compacte, sur deux niveaux ou en accordéon), ou encore d'en afficher le contenu côte à côte dans une même fenêtre (horizontalement, verticalement ou en mosaïque). Notons qu'il est également possible de régler un rafraichissement périodique des onglets. De plus, depuis la version 6, un système d'espaces de travail est proposé afin de ranger ses onglets en fonction de ses activités (loisirs, travail, recherche…etc.).
Autre gros morceau : les commandes rapides. D'une pression d'une touche de clavier, cet outil ouvre tout simplement une fenêtre de recherche universelle permettant de trouver rapidement un élément parmi ses onglets, signets, notes, historiques et bien d'autres endroits, ou encore des commandes issues de n'importe où dans le navigateur. Des options permettent d'ailleurs de sélectionner ce qui doit ou non apparaître dans ces commandes rapides.
La gestion des thèmes est également riche, avec support par exemple de la couleur des sites visités, de la planification ou encore des systèmes Chroma Razer ou Philips Hue. Il est également possible de changer l'apparence des icônes et d'utiliser des thèmes créés par d'autres utilisateurs.
Impossible aussi de ne pas mentionner le panneau latéral. Dans cette colonne (comme toujours désactivable), il est tout d'abord possible d'afficher les éléments basiques à tout browser (téléchargements, historique, signets…). C'est aussi ici que peuvent s'afficher les nombreux systèmes intégrés de Vivaldi, comme les Notes et Tâches (compatibles Markdown) et la traduction (propulsé par Lingvanex et capable de traduire une page entière ou une portion sélectionnée, à la main ou automatiquement). Enfin, l'utilisateur peut y ajouter les sites web et services de son choix. Il est ainsi possible d'un clic d'y consulter des messageries instantanées ou des vidéos YouTube, par exemple, ou encore l'instance Mastodon mise en place par Vivaldi.
C'est également là que l'on retrouve les systèmes de contacts, d'agenda (compatible CalDAV, Google…etc.), de courrier (IMAP ou POP3) et de flux RSS/ATOM de l'application. Ces outils, comme tout dans le navigateur, ne sont pas avares en options pour personnaliser son expérience sur mesure. Vous l'aurez compris, Vivaldi se veut un navigateur tout-en-un qui permet non seulement de n'avoir presque aucune extension à installer, mais même de se passer de logiciels à côté.
Il en reste un peu, je vous le mets ? Pour synchroniser tout cela et plus encore, Vivaldi intègre un système de compte maison qui permet de retrouver toutes ses données et paramètres (ou une partie) d'une machine à l'autre, y compris avec sa version Android. Celle-ci reprend d'ailleurs une bonne majorité des fonctionnalités desktop. Il est également possible de retrouver un onglet ouvert sur desktop sur Android, et inversement.
Le browser peut également faire office de créateur et de gestionnaire de mots de passe des sites visités. Il manque malheureusement la possibilité d'enregistrer des cartes bancaires en dehors de la version Android, tandis qu'un mot de passe maître pourrait être plus sécurisé que l'actuel mot de passe de session réclamé. Vivaldi propose aussi de nombreuses options liées à la vie privée, que nous allons davantage évoquer plus bas.
Comme si cela ne suffisait pas, Vivaldi intègre également un mode lecture paramétrable, une liste de lecture pour se passer de Pocket et compagnie, un lecteur PDF, une horloge (notamment compatible avec la technique Pomodoro), un outil de capture d'écran (de la page entière ou d'une zone précise), un système permettant de réaliser des actions à la volée sur une page qui pourront notamment aider les développeurs (filtres de couleurs, floutage, débogage du CSS, mise en évidence d'éléments…), un système de QR code pour rapidement partager un site web, ou encore un bouton permettant de « mettre Internet en pause » pour souffler un peu et masquer les contenus de la fenêtre.
Bien entendu, les éléments basiques telles que les favoris, les téléchargements ou encore l'historique de navigation fonctionnent comme ailleurs, mais souvent avec des réglages et un affichage plus poussés des informations. Nul doute qu'un utilisateur lambda n'aura pas besoin de tout ce que propose Vivaldi, mais les plus exigeants y trouveront difficilement des manquements. L'ajout d'un service VPN intégré serait cependant apprécié, de même que quelques outils pour lutter concrètement contre les NFT et le minage de cryptomonnaies, d'autant que Vivaldi s'est positionné contre ces dernières. Chromium oblige, un gestionnaire des tâches est également présent pour régler des soucis ou économiser des ressources.
Évoquons d'ailleurs pour finir sur les fonctionnalités la possibilité d'utiliser, de créer et de personnaliser de nombreux moyens pour réaliser des actions rapidement, toujours dans une optique de booster la productivité et l'efficacité. Cela peut passer par des raccourcis claviers, des gestes de souris ou encore des chaînes de commandes (des scripts, en somme). Un clic droit sur presque tous les élements du navigateur vous proposera également un nombre d'options et de possibilités inégalé chez la concurrence.
En guise d'exemple concret, vous pouvez par exemple créer une nouvelle entrée dans le menu principal (et la placer où vous voulez dans ce menu et lui associer également un raccourci clavier) qui, d'un seul clic/pression de touche ouvrira les 3 pages web nécessaires à votre travail, tout en les réarrangeant côte à côte de manière optimisée dans le navigateur. Imbattable en terme d'efficacité.
Sécurité et vie privée de Vivaldi
Nous le disions précédemment, Vivaldi se fait un point d'honneur à s'émanciper au maximum de Google et de toute entité qui serait nuisible à la vie privée des utilisateurs. Cela passe déjà basiquement par la présence d'un mode de navigation privé, par l'outil de traduction déjà évoqué plus haut, et par la possibilité d'utiliser un autre moteur de recherche que Google (Bing étant aujourd'hui sélectionné par défaut, mais sont aussi proposés Yahoo!, DuckDuckGo, Ecosia ou encore Startpage). Le bloqueur de publicité et de tracking intégré, permettant d'ailleurs d'ajouter des listes et des exceptions, est lui aussi un élément crucial qui permet de se passer d'extensions. Comme en atteste la capture ci-dessous, à l'instar des autres onglets des paramètres, la gestion de la vie privée se veut fine dans Vivaldi. Y compris au niveau des permissions et de ce qui se passe dans la barre d'adresse.
Mais ce n'est pas tout. En se positionnant fortement contre la technologie FLoC de Google ou encore les cookies, en proposant par exemple de bloquer nativement les pop-ups des sites qui affichent ou cachent ces fenêtres de consentement, le browser tente au maximum d'apporter sécurité et sérénité aux utilisateurs. C'est également pour cela que l'autocomplétion dans les moteurs de recherche ou la barre d'adresse est désactivée par défaut dans Vivaldi afin d'éviter de fournir trop d'informations. Les développeurs souhaitant malgré tout laisser le choix aux utilisateurs de personnaliser comme ils l'entendent leur expérience, tous les choix de base de Vivaldi peuvent être inversés.
Les mises à jour du browser sont espacées mais régulières, tandis que les équipes sont également réactives pour aider en cas de problème. Quelques rares sites se comportent encore des fois étrangement avec Vivaldi, par exemple. De plus petits patchs quand une vulnérabilité de Chromium est rapportée sont aussi là.
Benchmarks et utilisation ressources
Avant d'attaquer la partie benchmarks de cet avis, rappelons une évidence : chaque navigateur se comportera différemment en fonction du site visité et de nombreuses autres conditions. Les valeurs ci-dessous ont donc surtout une valeur indicative de comparaison et sont propres à la machine de test.
Nos tests ont été effectués sur un PC portable (Asus VivoBook, AMD Ryzen 7 3700U, 8 Go de RAM, HDD 500 Go, Windows 11) en utilisant les dernières versions des principaux navigateurs du marché au moment de la rédaction de ces lignes : Chrome 97, Firefox 96, Edge 97, Opera 82, Vivaldi 5 et Brave 1.34. Seul le navigateur testé était ouvert sur le PC au moment des mesures pour éviter toute nuisance.
Nos tests sur Basemark, JetStream et Speedometer ont été réalisés 3 fois afin de réaliser une moyenne cohérente. Pour chaque benchmark, plus le score est élevé, plus le navigateur est rapide.
Basemark Web 3.0 : performances liées à l’utilisation des applications web répondant aux standards W3C
Jetstream 2.1 : performances liées aux traitements JavaScript et WebAssembly
Speedometer 2.1 : performances liées à la réactivité des web apps à partir d’interactions utilisateur simulées
Difficile de le nier : Vivaldi n'est pas le browser le plus rapide du quartier. Jamais dernier, mais aussi rarement dans le trio de tête (Brave trustant presque toujours la première place !), le navigateur a beau être basé comme Chrome sur Chromium, le logiciel paye assez logiquement les nombreuses cordes à son arc. Cependant, on relèvera de vrais progrès sur Speedometer (d'avant dernier à premier !), grâce notamment au travail d'optimisation qui a eu lieu à l'été 2023. Ainsi, dans la pratique d'une utilisation quotidienne, seuls les plus pressés et pointilleux pourront véritablement trouver quelques lenteurs à Vivaldi. La plupart des utilisateurs ne verront probablement que très peu de différences dans l'exécution des pages web avec les autres navigateurs.
Concernant la consommation de ressources système, dans les grandes lignes, sur une même page web témoin et sans extensions installées, Firefox consomme plus de RAM que Vivaldi. Environ à égalité avec l'objet de ce test, on retrouve Edge, qui a assurément fait des progrès lui aussi au fil des mois. Chrome reste le moins gourmand du lot (sur le processeur ou l'utilisation disque dur c'est en revanche une autre histoire, mais là n'est pas la question). Notons que Vivaldi permet de mettre des onglets ouverts en hibernation pour consommer moins de ressources, et que lancer le navigateur avec sa précédente session ouverte met automatiquement les onglets dans cet état.
En somme, Vivaldi a toujours un peu de travail d'optimisation à faire s'il veut un jour se tenir sereinement sur le podium, mais en l'état la proposition est tout à fait assez performante pour le commun des mortels.
L'avis de la rédac
Essayer Vivaldi (et éventuellement prendre le temps de le configurer et de le personnaliser pour réaliser efficacement le moindre de ses désirs), c'est l'adopter. À moins bien sûr d'être adepte d'interfaces davantage minimalistes. Difficile aujourd'hui de revenir à un autre navigateur tant la solution s'avère complète et efficace. En omettant quelques rares bugs qui sont de moins en moins d'actualité, le logiciel est aujourd'hui pleinement compatible avec le web moderne et permet d'en éviter de nombreux travers : publicités, tracking et collection abusive des données de vie privée en tête. Vivaldi évite également, pour le moment en tout cas, l'intégration de l'IA à outrance. Des technologies souvent décriées, comme les NFT, sont aussi laissées de côté.
Certes peut-être encore un peu intimidant pour les néophytes malgré la possibilité de masquer toutes les fonctionnalités superflues, et un brin plus lourd que la concurrence malgré de récents efforts de code et d'interface pour gommer cela, Vivaldi est indéniablement la solution de choix pour les power users. Les internautes à la recherche d'une productivité dopée ne trouveront pas mieux ailleurs. Sa gestion poussée des onglets, des fenêtres, des raccourcis, ses très nombreux outils intégrés ou encore sa myriade d'options en font aujourd'hui le navigateur le plus riche et intéressant sur le marché.
Vivaldi est un navigateur fiable, performant et très complet pour celles et ceux à la recherche de fonctionnalités singulières ou simplement novatrices. Un logiciel à tester absolument, notamment par les power users et les utilisateurs avides de productivité et d'efficacité.
- Fonctionnalités de Productivité
- Personnalisation de l'Interface Utilisateur
- Respect de la Vie Privée
- Appel Limité aux Utilisateurs
- Performance Moyenne
- Consommation de Ressources Système
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