Le navigateur web Brave veut que la Commission européenne ouvre une enquête et s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles en matière de publicité en ligne, un marché qui pèse plusieurs dizaines de milliards d'euros en Europe.
Le docteur Johnny Ryan Frhists, responsable des politiques et des relations avec l'industrie chez Brave, a pris sa plus belle plume pour solliciter officiellement l'ouverture d'une enquête sectorielle sur la publicité en ligne auprès de la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. Brave fait état de problèmes majeures de concentration, voire d'un comportement anticoncurrentiel. Pour ces raisons, le navigateur web de Brendan Eich veut que la Commission puisse déterminer s'il existe une concentration problématique dans le secteur de la publicité en ligne, et si cela porte atteinte au marché et aux consommateurs.
Les inquiétudes de Brave, qui cible notamment Google AdSense
Google est évidemment dans le viseur de nombreux acteurs et pays. En France, l'Autorité de la concurrence avait signalé en mars dernier l'importance de l'offre publicitaire et des données du géant de Moutain View. L'Allemagne et le Royaume-Uni se sont aussi penchés sur la question.Cela fait maintenant une dizaine d'années que Google est ciblé par des enquêtes antitrust de l'Union européenne. La régie publicitaire de la firme, AdSense, aurait par exemple empêché certains de ses clients d'accepter des annonces concurrentes, les forçant ainsi à accepter celles de Google. Amazon et Facebook sont aussi concernés.
Un secteur qui doit être étroitement surveillé
Mais pour Johnny Ryan, le problème va bien au-delà de Google AdSense. Des barrières à l'entrée sur le marché pourraient aussi créer un important problème de concurrence. Brave redoute par ailleurs que les entreprises qui contrôlent la façon dont sont mises en place les annonces auprès des éditeurs leur permettent de dicter les prix et conditions. Sans parler du recueil des données des utilisateurs, utilisées sur ce marché pour en dominer d'autres, broyant ainsi le principe de la concurrence saine.Si le marché de la publicité en ligne a pesé 36,8 milliards d'euros en 2016 dans l'Union européenne, selon les chiffres de l'Observatoire européen de l'audiovisuel, le navigateur le voit comme un marché opaque, qui doit être contrôlé plus que jamais.