Mitchell Baker

Face à la suspension du compte Twitter du président américain Donald Trump, Mitchell Baker, P.-D.G. de Mozilla, appelle à davantage de transparence de la part des réseaux communautaires en général.

Après Twitter, Facebook et Instagram ont pris le parti de fermer les comptes de Donald Trump. Le président américain avait déjà subi quelques sanctions de la part des réseaux pour la diffusion de fake news. Cette fois il est accusé d'avoir incité à la violence après la tentative d'insurrection du Capitole par des militants extrémistes de son parti, la semaine dernière.

Mozilla appelle à une politique plus claire

Dans ce contexte, la fondation Mozilla estime que les réseaux sociaux doivent mettre en place des règles strictes afin de combattre efficacement la violence. Elle pose ainsi un débat ouvert sur la légitimité de la prise de décision de Twitter et autres plateformes, se demandant surtout si ce choix leur revenait à elles seules.

« Aussi répréhensibles qu'aient été les actions de Donald Trump, l'usage effréné d'Internet pour appeler à la violence et à la haine, et mettre en avant la suprématie blanche ne se limite pas à une seule personnalité. Donald Trump n'est certainement pas le premier homme politique à exploiter l'architecture d'Internet en ce sens et ce ne sera pas le dernier. Nous avons besoin de solutions qui ne commencent pas après que des dégâts ont été causés ».

Pour cette raison, Mitchell Baker estime que les plateformes doivent tirer des leçons de cet incident. En France, la fermeture du compte de Donald Trump ne fait pas l'unanimité. Certains y voient une entrave à la liberté d'expression. Outre les personnalités politiques de partis d'extrême gauche ou d'extrême droite, Cédric O, Secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques s'est également positionné sur le sujet.

Cedric O

Les plateformes sociales ont des comptes à rendre

Dans cette volonté d'afficher toujours plus de transparence, Mitchell Baker questionne non seulement la légitimité de ces sociétés dans le bannissement de Donald Trump mais également les comptes que ces dernières doivent rendre publiquement. Elle demande ainsi à ce que les réseaux sociaux :

  • révèlent qui paie la publicité qu'ils diffusent, la somme payée et pour quels utilisateurs cibles ;
  • s'engagent à une transparence du fonctionnement des algorithmes afin de permettre à chacun de savoir quels contenus sont mis en avant, de quelle manière, auprès de qui et pour quelles raisons ;
  • mettent d'emblée en avant les contenus factuels pour minimiser les désinformations ;
  • travaillent avec des chercheurs indépendants pour mener à bien des études approfondies sur l'impact de leurs services sur les utilisateurs et nos sociétés ainsi que les manières d'améliorer ces services.

Rappelons que les réseaux sociaux concernés ont décidé de bannir le président américain sortant, pour violation de leurs conditions d'utilisation respectives.

Source : Mozilla