Lorsqu'il sort au début des années 2000, le navigateur Firefox propose une alternative à Internet Explorer et, au fil des années, lui grignote des parts de marché. La tendance s'inverse en 2008 lorsque Google publie Chrome, qui serait désormais, selon les chiffres de StatCounter, en tête du marché.
Jonathan Nightingale, vice-président de Firefox, explique sur son blog qu'il quitte sa position au sein de la fondation. Conscient des différentes interprétations que ce départ pourrait susciter, il a tenu à rassurer les employés. « Cela fait longtemps que je n'ai pas vu Mozilla aussi solide », affirme-t-il, en ajoutant : « Notre nouvelle stratégie dans la recherche nous donne de solides fondations et de la marge pour expérimenter et améliorer les choses pour nos utilisateurs tout comme pour le Web lui-même ».
Firefox aurait enregistré un fort taux de téléchargements en janvier et passé la barre des 100 millions sur Android. De plus en plus de comptes Firefox seraient crées pour la synchronisation des données, et l'édition Developer du navigateur serait toujours plus populaire. Au passage, Jonathan Nightingale confirme qu'une version de Firefox pour iOS est bien en cours de développement.
« Mais bien sûr, rien n'arrêtera les trolls », affirme M. Nightingale persuadé que la presse verra en son départ un abandon, et un signe de mauvaise augure pour la fondation. Il faut dire que l'année passée n'a pas été particulièrement facile pour Mozilla.
On se souvient de la débâcle autour du conseil de direction de Mozilla ayant choisi de remplacer le PDG Brendan Eich quelques jours après sa nomination. La communauté greffée autour de Firefox a rapidement été divisée, non pas sur des choix technologiques mais sur des problèmes d'ordre politique, loin des missions premières de la fondation. L'apparition des vignettes sponsorisées sur l'écran de démarrage du navigateur a également laissé quelques internautes dubitatifs quant à l'avenir économique de Mozilla, et les choix technologiques ont pour leur part suscité le débat lorsque Firefox a intégré la prise en charge des DRM avec le standard EME basé sur des technologies propriétaires non distribuées en open source.
Le départ Jonathan Nightingale suit de près celui de Tristan Nitot anciennement président de Mozilla Europe.