La Fondation Mozilla a adressé une lettre à la Commission européenne dans laquelle elle souligne le manque de transparence de Facebook dans son traitement des données liées à la publicité politique.
Alors que les élections européennes se rapprochent, Mozilla a souhaité alarmer l'opinion et l'Union européenne sur la manière dont Facebook gère sa politique de données. Dans un billet paru sur son blog le 31 janvier, relayant une lettre adressée à la Commission européenne, le renard du Web a annoncé avoir constaté que Facebook « avait empêché des tiers d'analyser les publicités sur leur plate-forme. » Mozilla regrette de ne pas pouvoir offrir à ses utilisateurs citoyens européens une transparence pourtant nécessaire.
Plusieurs outils de transparence ne fonctionnent plus
Il y a quelques jours, plusieurs outils de transparence publicitaire ne fonctionnaient plus, visiblement bloqués par Facebook après une modification. Pourtant, ces derniers (WhoTargetsMe ; ProPublica...) s'avéraient utiles dans le sens où ils permettaient de connaître une multitude de détails sur les publicités publiées sur le réseau social comme les segments de population ciblés par les annonceurs.Pour Mozilla, la décision de Facebook « empêche les développeurs, chercheurs ou organisations de développer des outils, des idées critiques et des recherches conçus pour éduquer les utilisateurs et les aider dans leur compréhension pour qu'ils résistent aux campagnes ciblées de désinformation. »
Mozilla veut que Facebook rende son API d'archivage publicitaire publique
L'auteure de la lettre, Denelle Dixon, qui est aussi la directrice de l'exploitation de Mozilla, est convaincue que la transparence ne peut pas être utilisée là où les plus puissantes sociétés mondiales sont à l'aise.Pour elle, une réelle transparence ne pourra être possible que si Facebook rend accessible au public son API d'archivage publicitaire, qui héberge des données sur les créations publicitaires, y compris les dates de début et de fin des campagnes, leurs performances, les dépenses et les impressions générées par les annonces, mais aussi les données démographiques des personnes atteintes comme leur sexe, leur âge et leur lieu de résidence.
Mozilla, qui salue les efforts de Facebook, veut que l'UE fasse pression
En conclusion de sa lettre, Mozilla révèle tout de même apprécier le travail déjà accompli par Facebook, qui lutte désormais activement contre la désinformation pour se racheter des scandales passés, et espère que la société de Mark Zuckerberg respectera le Code de bonnes pratiques contre la désinformation signé en octobre dernier.Facebook a prévu de publier un outil assurant la transparence des publicités politiques juste avant les élections européennes. Par crainte d'un système similaire à celui mis en place aux États-Unis, Mozilla tout de même a préféré faire appel à la Commission européenne.