Que ce soit du côté de l'Europe ou aux États-Unis, l'inquiétude est palpable après l'annonce d'une possible fusion des réseaux sociaux de la société Facebook, Inc.
Le 25 janvier 2019, Mark Zuckerberg a annoncé dans le New York Times son intention de rassembler Facebook Messenger, WhatsApp et Instagram de manière à ce que les utilisateurs puissent librement communiquer entre eux entre les différentes plates-formes. Que ce soit sur le Vieux Continent ou du côté de Washington, l'heure est à l'inquiétude vis-à-vis de la confidentialité des données.
L'UE est contre le partage transversal des données
En Europe, c'est l'Irlande qui a décidé d'être la voix de l'Union. La Commission de protection des données locale a rapidement sollicité l'organisation d'une réunion avec les représentants de Facebook Ireland. « La Commission irlandaise examinera de très près les projets de Facebook au fur et à mesure de leur développement, en particulier dans la mesure où ils impliquent le partage et la fusion de données à caractère personnel entre différentes sociétés de Facebook », indique la CNIL.Au sein de l'Union européenne, la possible fusion des réseaux sociaux devra répondre aux exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD), dont les GAFA ne semblent pas - ou font mine de - avoir totalement pris conscience. Facebook avant déjà été condamné à payer 110 millions d'euros d'amende en 2017 par la Commission européenne pour avoir fourni des informations inexactes lors du rachat de WhatsApp. Plus récemment, en mars 2018, le gendarme des données britanniques avait déclaré illégal le partage de données utilisateur par WhatsApp avec sa société mère Facebook.
Les USA regrettent d'avoir laissé Facebook avancer sans contrôle
A Washington, on ne voit pas non plus d'un très bon œil la fusion de Facebook Messenger, WhatsApp et Instagram : « Une fois encore, Mark Zuckerberg semble vouloir violer ses engagements en faveur de la consolidation du contrôle sur les personnes et leurs données », regrette le sénateur démocrate Richard Blumenthal.Un autre démocrate issu de la chambre des représentants, Ro Khanna, qui dépend de la circonscription californienne où siègent les médias sociaux, estime que « les acquisitions d'Instagram et de WhatsApp par Facebook auraient dû faire l'objet d'une surveillance beaucoup plus poussée ». Il considère que si les trois réseaux sociaux étaient contrôlés par trois entreprises distinctes, la concurrence aurait été favorisée et cela aurait renforcé la protection de la vie privée des utilisateurs.
La Federal Trade Commission (FTC), autorité compétente en la matière, et le ministère américain de la Justice, pourraient essayer de faire appliquer les lois antitrust en vigueur. Mais la fusion pouvant être rapide, il sera peut-être déjà trop tard pour agir...