Face aux critiques multiples que subit Facebook depuis le scandale Cambridge Analytica, Mark Zuckerberg a une nouvelle fois pris la parole pour tenter de convaincre l'opinion que sa société ne vend pas de données personnelles.
Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, s'est exprimé dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal, Le Monde et plusieurs médias européens, pour y défendre notamment le modèle économique de son entreprise, qui fêtera ses 15 ans le 4 février prochain, et répondre aux critiques dont elle fait l'objet. Le PDG de 34 ans a tenu à livrer sa version quant à la vente de données personnelles à laquelle se livrerait le réseau social.
« La publicité permet la gratuité d'utilisation du service »
Sans véritablement savoir si ses propos sont sincères ou non, Mark Zuckerberg aime jouer les modestes. Le fondateur de Facebook l'affirme : son but « n'était pas de bâtir une entreprise mondiale ». Mais aujourd'hui, le voilà à la tête d'un empire qui pèse plus de 450 milliards de dollars en bourse. « Beaucoup de questions ont émergé autour de notre modèle économique, c'est pourquoi je souhaite clarifier la manière dont nous fonctionnons », indique-t-il.Zuckerberg a rappelé que la publicité reste la base du modèle économique de Facebook et qu'elle permet de financer le service, et donc de prolonger sa gratuité. Mais les abonnés veulent recevoir des publicités pertinentes, et pour cela, « nous devons comprendre leurs centres d'intérêt », précise-t-il, pour se justifier de la collecte de données personnelles.
Un modèle qui « peut sembler opaque »
Le réseau social facture ainsi les annonceurs pour que ces derniers puissent bénéficier d'une audience ciblée pour leurs publicités. Un annonceur peut proposer une publicité à une catégorie de personnes, comme, par exemple, celle « aimant le jardinage et vivant en Espagne », suggère Zuckerberg. Pour proposer cela aux annonceurs, Facebook se fonde sur des pages aimées par les membres ou alors sur des contenus sur lesquels ils ont pu cliquer. Mais selon lui, « ce modèle peut sembler opaque ».Le fondateur de Facebook confirme ne pas vendre de données privées liées à ses membres, « contrairement à ce qui est souvent rapporté », en faisant référence au scandale Cambridge Analytica, qui avait mis en évidence la fuite massive de données personnelles collectées à l'insu de dizaines de millions d'utilisateurs.
« Zuck » souhaite une « régulation d'Internet »
S'agissant des contenus dits inappropriés, comme les posts qui peuvent véhiculer la violence ou la haine, Mark Zuckerber reconnaît que « les équipes et les systèmes d'intelligence artificielle sur lesquels nous nous appuyons pour les examiner ne sont pas parfaits », et affirme que Facebook n'a pas d'intérêt à long terme à laisser proliférer ces contenus, mais aussi les contenus clickbait (piège à clics).L'image de Facebook en a pris un coup ces derniers mois, et le réseau social investit massivement pour se refaire une santé et soigner son image auprès des utilisateurs et des potentiels membres. Mark Zuckerberg milite ainsi pour « la transparence, le choix et le contrôle en matière de données ». Le chef d'entreprise, qui a bien compris que Facebook entame un virage serré qui conditionnera son avenir à long terme, appelle aussi à une « régulation d'Internet », fondée sur les principes évoqués, qui serait « bénéfique pour tous » selon lui.