© Universal
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L’achat de tokens non fongibles est un monde merveilleux où tout peut arriver, notamment la création d’un groupe de singes virtuels nommé Kingship, qui n’a pour l’instant jamais joué une seule note de musique. Derrière le concept, un coup marketing du géant du disque Universal Music, qui sent l’opportunité commerciale derrière l’engouement pour les NFT et les débuts du metaverse.

À l’origine du projet, Jim McNelis, un homme qui a acheté une collection de figurines virtuelles et qui compte voir un beau retour sur son investissement.

Une collection à 100 millions de dollars, et des bananes

Il n’y a rien de très artistique dans la démarche de cet investisseur crypto qui possède déjà des CryptoKitties. Il s’est procuré plusieurs centaines de singes NFT de la collection Bored Apes Yatch Club. En achetant les droits de ces figurines – le singe doré, le singe alien, et les deux autres – il a acquis le droit de les fournir à Universal Music, qui s’est empressé d’annoncer la formation du premier groupe de NFT.

L’observateur attentif l’aura remarqué : ces singes ressemblent étrangement aux personnages de Gorillaz, le groupe virtuel de Damon Albarn créé en 1998. Sauf qu’ici, il n’y a pas encore de musique prévue pour l’instant, même si Celine Joshua, porte-parole d'Universal Music, assure que « ces personnages et leur univers prendront vie très bientôt ».

Lorsqu’on évoque un groupe de primates NFT, on est en droit de se demander : est-ce que ce monde est sérieux, et qui va jouer de la basse ? Pour l’heure, difficile de voir autre chose qu’une multinationale qui essaie de s’emparer, à sa manière, du phénomène des NFT pour en tirer profit.

Rendez-vous dans le metaverse

Les NFT se vendent toujours au prix fort et feront partie intégrante du paysage virtuel dans les années à venir. Le singe doré, par exemple, est parti à 190 000 dollars sur la plateforme d’enchères OpenSea. Le marché connaît une croissance vertigineuse et le volume des ventes a largement dépassé le milliard de dollars pour ces œuvres numériques qui n’ont pas toujours un grand intérêt esthétique, mais qui représentent des droits de cession importants.

Pourtant, l’avenir de ce groupe de singes est encore à écrire. Kingship, le nom de cette « formation musicale » d’un nouveau genre, pourrait devenir le vaisseau étendard d’un web décentralisé, centré sur le metaverse, ou simplement couler.

Source : Bloomberg