MacBook Pro 15 pouces : le Retina passe la 2eme

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 20 janvier 2014 à 17h44
Un an après sa sortie, le MacBook Pro Retina 15 pouces est devenu « le » MacBook Pro 15 pouces, la version non Retina ayant été retirée de la vente. Désormais équipé de processeur Intel Core de 4e génération et misant principalement sur la solution graphique Iris Pro, le portable Mac haut de gamme est-il toujours un bon investissement ?

Design : le même, en pareil[/anchor]

Avec le passage au Retina, et surtout en supprimant le lecteur optique et le disque dur, Apple avait considérablement affiné son MacBook Pro 15 pouces, et la nouvelle version ne change absolument rien au design du modèle précédent. Non pas que l'on s'attendait à une nouvelle évolution radicale, mais la déclinaison 13 pouces, elle, a subi une légère cure d'amaigrissement, pour atteindre en fait exactement la même épaisseur que le 15 pouces.



Si on repassera pour les nouveautés, il faut bien admettre que la facture est remarquable. Sans atteindre la finesse des MacBook Air, la coque « unibody » arbore des lignes toujours aussi agréables, avec une découpe parfaite des ports, un trackpad en verre aux dimensions généreuses, deux larges enceintes stéréo de chaque côté du clavier rétro-éclairé, et un écran recouvert d'une vitre moins massive que par le passé, et surtout affleurant à l'écran. Le poids est évidemment plus conséquent que celui d'un Air : 2,02 Kg. On est encore loin du transportable mais ça commence à peser dans un sac.

La connectique n'a pas bougé, du moins en ce qui concerne sa répartition. On retrouve 2 ports USB 3.0 placés bizarrement de manière asymétrique, 2 ports Thunderbolt 2.0, un mini jack, une sortie vidéo HDMI et un slot SD.

En dessous, on trouve des aérations latérales et un capot... toujours pas destiné à être ouvert. Et pour cause : le MacBook Pro nouvelle génération n'est pas fait pour que l'on puisse y changer quoi que ce soit, puisque l'intérieur est optimisé au millimètre près.

Le MacBook Pro passe à Haswell[/anchor]

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Et c'est à l'intérieur que ça change, puisque le principal intérêt de cette mise à jour réside dans les composants. Côté processeur, on passe à la microarchitecture Haswell, qui n'apporte pas grand chose au niveau des performances, mais énormément en termes de consommation.

Et qui dit consommation moindre dit meilleure autonomie ! Evidemment, sur un MacBook Pro, pas question d'atteindre les gains spectaculaires du MacBook Air : Apple annonce une petite heure supplémentaire avec 8 heures d'utilisation.

Les processeurs retenus sont un Core i7 4750HQ (fréquence de base de 2,0 GHz et Turbo Boost jusqu'à 3,0 GHz) pour le modèle de base, et un Core i7 4850HQ (2,3/3,5 GHz) pour le modèle supérieur. Une option sur l'Apple Store permet de passer à un Core i7 4960HQ (2,6/3,6 GHz) pour les plus exigeants.

Les changements sont également visibles sur la partie graphique, et s'avèrent pour la peine, assez intéressants. Sur le premier Macbook Pro Retina, Apple avait opté pour une solution hybride, basculant entre un HD4000 et une NVIDIA Geforce 650M. La carte dédiée est désormais réservée au modèle haut de gamme, en l'occurrence une Geforce 750M. On pourrait penser que c'est une régression.

En pratique, Iris Pro et ses 128 Mo de eDRAM affichent des performances assez satisfaisantes pour un coeur graphique intégré. De fait, l'écart avec la Geforce 750M n'est pas si énorme, ce qui suffira sans doute à une partie des utilisateurs, sauf les plus exigeants. Il est tout de même dommage de ne pas pouvoir configurer la Geforce 750M en option sur l'Apple Store : quelque part, c'est forcer à choisir un SSD de 512 Go, un Core i7 et 16 Go de mémoire vive si on veut bénéficier d'un GPU dédié.

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Alors que les MacBook Air trainent encore la patte avec leurs dalles TN, Apple propose ici son plus bel écran : technologie LCD IPS, et définition de 2880x1800. Si on ne constate pas de changements par rapport au modèle 2012, on a du mal à lui trouver des défauts, aussi bien sur sa colorimétrie que sur ses angles de vision.

Le stockage est toujours intégralement en SSD : 256 Go sur le modèle de base, et 512 Go sur la configuration haut de gamme. La mémoire vive commence à 8 Go sur le premier, et à 16 Go, son maximum, sur le second.

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Si la connectique n'évolue pas sur sa répartition, elle bouge du côté des performances : les 2 ports Thunderbolt passent à la version 2.0 de la technologie, qui permet désormais d'obtenir un débit de 20 Go/s. Il faudra en revanche mettre le prix pour les périphériques compatibles.

En 2014, peut-on encore se plaindre de l'absence d'Ethernet, de Firewire 800 ou de lecteur optique ? Apple a décidé que non : après avoir laissé le choix entre le MBP Retina et son grand frère au catalogue, il s'agit désormais de l'unique option disponible en 15 pouces. Il faudra passer par un adaptateur Thunderbolt pour les 2 connectiques, et par un lecteur externe si on a besoin de graver ou lire un DVD.

Enfin, les circuits sans fil s'adaptent à ce qu'on avait déjà vu sur les MacBook Air Haswell : on dispose donc de Wi-Fi aux normes b, g, n et ac, et toujours de Bluetooth 4.0.

À l'usage : le Retina enfin utile ![/anchor]

Lors de notre test du premier MacBook Pro Retina, on avait déploré le faible nombre d'applications compatibles avec le mode « HighDPI ». Plus d'un an après, de nombreux développeurs ont pris le pli. Adobe y est passé, au moins pour ses principaux logiciels, tout comme Microsoft, Mozilla, Google et tant d'autres.

Ca ne signifie pas pour autant qu'on ne tombera pas occasionnellement sur une app réfractaire, mais la situation a considérablement évolué. C'est particulièrement appréciable pour les navigateurs web : que vous utilisiez Firefox, Opera, Chrome ou Safari, vous pourrez surfer sans voir de gros pixels... à part sur les images non optimisées, bien sûr.

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Du coup, le MacBook Pro Retina devient d'autant plus agréable à utiliser : l'écran offre une lisibilité impeccable et on commence à ressentir le difficile retour à un Mac non Retina. Aucun lag gênant à constater pendant notre usage : l'Iris Pro assure un affichage fluide et réactif, éliminant la plupart des accrochages observés sur la génération précédente.

La gestion de différentes tailles d'affichage est toujours aussi ingénieuse : en plus de la définition native, on peut passer l'écran à une échelle supérieure ou inférieure, et Apple a réussi à optimiser la chose de manière à ce que la différence avec la résolution native soit presque imperceptible à l'œil nu.

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Pour le reste, rien de nouveau. Le clavier n'a pas bougé d'un millimètre : certains lui reprocheront son absence de pavé numérique, qui permet certes de garder une place confortable pour les haut-parleurs stéréo, et la frappe toujours un petit peu plus molle que sur le clavier sans fil d'Apple. Le touchpad reste une référence, d'un point de vue matériel comme logiciel.

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La webcam 720p nous a semblé capturer des images assez précises et fidèles, et les haut-parleurs stéréo sont toujours ce qui se fait de mieux sur les portables d'Apple. Contrairement au modèle 13 pouces, les basses sont présentes, et le son assez neutre nous a paru plaisant.

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Il faudra cependant composer avec les défauts habituels sur ce type de portable : malgré tous les efforts d'Apple, le MacBook Pro se fait entendre dès qu'on le pousse dans ses derniers retranchements. Le souffle n'est pas désagréable, mais très audible.

Performances[/anchor]

Le modèle que nous avons testé est le haut de gamme. Notre MacBook Pro embarque donc un processeur Core i7 4960HQ (2,6/3,6 GHz), d'une solution graphique hybride Intel Iris Pro/NVIDIA Geforce 750M, de 16 Go de mémoire vive et d'un SSD de 512 Go.

Les tests ont été effectués sous OS X Mavericks en version 10.9.1. Les résultats obtenus sont la moyenne de 3 mesures.

Geekbench

Lors de nos précédents tests, nous avons utilisé la version 2 de Geekbench, que nous avons reconduite ici pour comparer les performances de ces nouveaux MacBook avec les modèles existants.

Aucune surprise à constater : le MacBook Pro 15 pouces Retina fait nettement mieux que les autres portables testés, mais le gain par rapport à la version 2012 est finalement minime, d'autant plus que la version testée l'an dernier ne disposait pas du meilleur processeur disponible en option. Mais c'est finalement normal : Haswell n'apporte presque rien en matière de puissance du CPU.

Benchmark : 316-3596


Nous utilisons également pour la première fois la nouvelle version Geekbench 3, ce qui explique l'absence de Mac plus anciens. Le résultat que nous exploitons est la moyenne des tests multi-coeurs, et l'écart entre le MacBook Pro 15 pouces et son petit frère 13 pouces est logique : outre la différence Core i5/Core i7, le 13 pouces n'est que bicoeur.

Benchmark : 316-3616


Cinebench R11.5

Le logiciel de benchmark de Maxon, dérivé de Cinema 4D, est composé de 2 tests, dont un rendu d'une scène 3D calculé par le CPU.

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Là encore, il est également logique de voir les 8 cœurs virtuels du MacBook Pro 15 pouces distancer nettement les 4 de son petit frère, ainsi que ceux du MacBook Air pour la partie CPU. On constate aussi un écart minime par rapport aux modèles précédents.

Photoshop Benchmark V3

Le Photoshop Benchmark v3 de DriverHeaven exécute une série de filtres sur une image de 7 000 x 5 443 pixels. Nous utilisons pour le test la dernière version de Photoshop CC.

Benchmark : 316-3602


Encore une fois, le MacBook Pro 15 pouces s'avère le plus véloce des MacBook sur ce test.

Batman : Arkham City

Pour tester la puce graphique, nous utilisons le bench de Batman Arkham City, avec les réglages suivants, afin de pouvoir comparer les résultats avec ceux du MacBook Air, équipé d'un HD 5000 :

  • Niveau de détail : moyen
  • Définition 1280x800 pixels
  • Anti-aliasing 2x
  • Synchro verticale désactivée

Puis avec des paramètres un peu plus exigeants :

  • Niveau de détail : haut
  • Définition 1440x900 pixels
  • Anti-aliasing 8x
  • Synchro verticale désactivée

Par défaut, c'est la carte graphique dédiée NVIDIA Geforce 750M qui est utilisée au lancement du jeu. Avec les réglages ci-dessus, on obtient une moyenne de 55 FPS. En forçant l'affichage sur l'Iris Pro, on perd à peine 4 FPS pour descendre à une moyenne de 51. On est très loin, dans tous les cas, de l'Iris 5100 du MacBook Pro 13 pouces, qui atteint péniblement les 22 images par secondes, et du HD500 du MacBook Air 13 pouces, à 20 FPS.

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En niveau de détail haut, l'écart se creuse entre Geforce 750M et Iris Pro : on passe d'une moyenne de 42 FPS à 30 FPS sur la solution intégrée. L'Iris 5100 et le HD 5000 sont évidemment loin derrière.

Quickbench

Quickbench permet de mesurer les performances en lecture et en écriture des supports de stockage. Des 3 tests proposés, nous utilisons le test Extended, qui réalise des mesures sur des fichiers entre 20 et 100 Mo.

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On avait déjà pu constater le gain en lecture de la liaison PCI Express des SSD sur cette nouvelle génération de MacBook. Ici, le MacBook Pro 15 pouces se distingue également en écriture, en dépassant là aussi les 700 Mo/seconde.

Performances sous Windows 8.1

Avec une Geforce 750M embarquée, la version haut de gamme peut être raisonnablement utilisée pour jouer. Sur OS X, il faut bien admettre qu'on est rapidement limité, même si de plus en plus de jeux récents bénéficient de portages. On se tournera donc plutôt vers Bootcamp afin d'installer une licence Windows aux côtés d'OS X, ce que nous avons fait. Quelles performances obtient-on alors ?

Nous avons testé le MacBook Pro Retina 15 pouces avec les 3 jeux et benchmarks que nous avions utilisés pour notre dossier sur Haswell en version mobile : 3D Mark, H.A.W.X 2 et Dirt 3. Les résultats sont une petite surprise puisqu'on obtient systématiquement des scores sensiblement plus élevés avec la Geforce du MacBook, par rapport à celle d'un de nos portables Haswell de référence. Sur Dirt 3, on atteint les 100 FPS sans anti-aliasing, et on les approche en mode 2X. Sur H.A.W.X 2, on les dépasse dans les 2 cas.



Autonomie[/anchor]

Pour mesurer l'autonomie, nous utilisons un workload mélangeant lecture vidéo 720p, surf en Wi-Fi et lecture audio, exécuté en boucle jusqu'à extinction de la batterie. L'écran est à 80% de sa luminosité, le son à 50%, le Wi-Fi activé et le Bluetooth désactivé. Safari est employé pour la partie web, avec la dernière version de Flash Player installée. La lecture vidéo s'effectue sur un film 720p au format H264, avec la dernière version d'iTunes (11.1 au moment du test). Enfin, la liste de lecture musicale est composée de titres au format AAC, encodés à 256 kbps.

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Apple promet jusqu'à 8 heures d'autonomie sur ce modèle 15 pouces, et ça n'est pas loin de ce que nous obtenons, puisque notre MacBook Pro s'est éteint au bout de 7h30. Haswell ne permet pas de faire des miracles comme sur le MacBook Air, mais on pourra néanmoins tenir une bonne journée de travail sans recharge, alors qu'on dépassait rarement les 5 heures avec le même type de tâche précédemment.

Un mot sur la consommation : elle est de 25 W au repos, et grimpe jusqu'à une moyenne de 85W en exécutant le Torture Test de Prime 95. Logiquement, l'écran semble y être pour beaucoup.

Conclusion[/anchor]

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À sa sortie, le MacBook Pro Retina 15 pouces semblait en avance sur son temps pour le public pro visé : la suppression du lecteur optique, de l'Ethernet ou encore de toute possibilité d'évolution interne avait fait grincer quelques dents, et le fait qu'Apple proposait toujours un MacBook Pro « classique » à son catalogue indiquait clairement qu'il s'agissait d'un pari sur l'avenir.

Plus d'un an après, ces choix radicaux, même s'il reste des cas de figure où on les regrettera, sont plus ou moins entrés dans les mœurs et l'écosystème d'applications compatibles Retina s'est considérablement étoffé. On apporte malgré tout un bémol sur l'impossibilité de changer ne serait-ce qu'une barrette de RAM. Heureusement, Apple a le bon goût de proposer un minimum de 8 Go, mais c'est à prendre ou à laisser. Pour un portable qui porte le nom de « Pro », c'est discutable.

Les évolutions de ce nouveau modèle, bien que mécaniquement dues aux progrès d'Intel, sont appréciables, surtout en ce qui concerne la consommation, puisqu'on gagne en autonomie. L'absence de carte graphique dédiée sur la version de base gênera certains utilisateurs, mais la solution intégrée Iris Pro offre des performances acceptables, à condition de ne pas être trop exigeant. Il est surtout dommage de ne pas pouvoir ajouter de Geforce 750M en option, sans passer par le modèle supérieur.

Et on en vient au principal problème de ce MacBook Pro : sa facture salée ! Apple a fait quelques efforts en un an, mais à partir de 1 999 euros pour la configuration basique, il monnaie toujours au prix fort la finesse de son intégration. Le MacBook Pro 15 pouces reste un ordinateur portable de très bonne qualité, qui a peu de concurrents directs sur ce segment entre performances et ultra-portabilité, mais ce n'est peut-être pas le choix le plus raisonnable que vous pourrez faire. Dell propose notamment pour le même prix un XPS 15 Platinum à la configuration aussi musclée que le modèle haut de gamme d'Apple. À voir si pour vous, OS X et le design Apple valent ce « premium ».

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MacBook Pro 15 pouces 2013

8

Les plus

  • Ecran toujours impressionnant
  • Qualité du design/finition
  • Gain en autonomie
  • Apps Retina enfin nombreuses

Les moins

  • Cher, très cher...
  • Plus de Geforce sur la version de base
  • Aucune possibilité d'extension

0

Performances8

Autonomie9

Design/finition9

Positionnement prix7



Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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