Ce nouvel iMac est une étape importante dans la grande transition vers les processeurs ARM qu'a lancée Apple il y un an. Pour l'occasion le constructeur a souhaité marquer le coup avec un grand ravalement de façade de cette machine, caractéristique de son offre.

Lancé en 1998 par Steve Jobs, l'iMac a marqué le grand retour d'Apple auprès du grand public après des années d'errance. Or, après la disparition du fondateur de l'entreprise, on ne peut pas dire que Tim Cook et ses équipes se soient particulièrement préoccupés du devenir de l'ordinateur de bureau, se contentant de mettre à jour un appareil de plus en plus vieillissant.

L'arrivée du processeur M1 a été l'occasion pour Apple de faire table rase du passé, ou presque, et de proposer un nouvel appareil revu dans les moindres détails pour s'imposer à nouveau comme l'ordinateur idéal pour toute la famille. Pari tenu ?

iMac : la fiche technique

Design : un format iconique revisité

L'iMac possède un design connu de tous et toutes ou presque, et Apple n'a pas souhaité renverser la table avec cette nouvelle version. Nous nous trouvons donc toujours face à un écran posé sur un pied en aluminium et qui intègre l'ensemble de ses composants, rien ne change de ce côté là.

© Mathieu Grumiaux pour Clubic
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L'iMac conserve également son large menton, que beaucoup auraient aimé voir disparaitre une fois pour toutes, mais qui permet à Apple de glisser des composants réunis sur une minuscule carte mère, le système de ventilation et les nouveaux haut-parleurs.

Le constructeur a souhaité néanmoins marquer le coup et propose désormais sept coloris différents parmi lesquels bleu, vert, rose, orange, jaune, mauve et enfin une version argentée plus conventionnelle. Les fans les plus anciens auront vite compris qu'Apple a réutilisé les même coloris que revêtait l'iMac en 1998 comme un clin d'œil à cette machine si importante dans l'histoire du groupe.

© Mathieu Grumiaux pour Clubic
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Chaque iMac propose deux variations du même coloris. Le dos propose une teinte franche tandis que l'avant se pare d'une couleur plus pastel, et douce pour l'utilisateur. Certains détesteront sans doute mais de notre côté nous sommes séduits par cette proposition. Au bout de quelques jours l'iMac s'est totalement fondu dans le décor et c'est finalement ce que l'on demande à un ordinateur installé à la maison.

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Apple est réputée pour son attention aux détails les plus infimes et c'est le cas avec les accessoires qui accompagnent l'iMac. La Magic Mouse et le Magic Keyboard sont assortis à la couleur de l'ordinateur et exclusifs à ce dernier ; il est impossible de les acheter séparément. Le câble Lightning fourni l'est tout autant. Ce dernier est d'ailleurs tressé, une première chez le constructeur, et une option que l'on espère voir adoptée sur l'ensemble de ses gammes. Enfin les traditionnels autocollants fournis sont également proposés dans le même coloris.

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Dommage toutefois qu'Apple n'ait pas profité de cette grosse mise à jour pour revoir un peu plus le design de ses accessoires, notamment celui de la souris dont la charge, uniquement possible en la retournant sur le dos, reste toujours aussi ridicule.

Côté connectique, Apple propose quatre ports USB-C au dos de l'appareil, mais attention, le modèle d'entrée de gamme n'en comprend que deux, malgré un prix frôlant les 1 500 €. On se serait bien passé de cette petite mesquinerie…

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Le port jack est quant à lui positionné sur la tranche gauche, Apple n'ayant visiblement pas eu assez de place pour le placer au dos comme sur les modèles précédents.

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Enfin on retrouve le connecteur d'alimentation au centre de l'appareil mais cette fois Apple a fait le choix d'une connectique magnétique : il suffit d'approcher la prise pour la connecter à l'appareil. L'aimant tient parfaitement, peut-être même un peu trop et on note qu'il faut vraiment tirer d'un coup sec pour retirer la prise.

Soulignons tout de même que ce connecteur magnétique n'a pas vraiment d'utilité sur l'iMac, participant simplement à améliorer l'expérience utilisateur et à renforcer le côté premium que veut donner la marque à son nouveau modèle.

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Au moment de la présentation de l'ordinateur, beaucoup on évoqué un iPad posé sur pied, et si la comparaison est un peu exagérée, elle n'est néanmoins pas totalement fausse. Avec une épaisseur de seulement 11,5 mm et un poids de 4,48 kg, l'iMac surprend par sa légèreté lorsqu'on le sort de la boite.

Conséquence de cette cure d'amincissement, le bloc d'alimentation n'est plus intégré à l'iMac mais associé à la prise secteur. Apple y a néanmoins ajouté, et c'est astucieux, un port ethernet permettant de relier plus facilement son ordinateur à sa box internet. Dommage encore une fois que la configuration de base n'autorise pas cette petite attention et doive se contenter seulement d'un bloc secteur classique et d'une connectivité Wi-Fi.

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Finalement tout change et rien ne change avec ce nouvel iMac, d'un point de vue esthétique. L'appareil est plus léger, plus fin, plus pop aussi, mais reste dans la continuité des précédents modèles. Apple améliore l'existant mais ne fait pas preuve d'une audace particulière, hormis à quelques détails près. L'appareil nous a tout de même séduit par sa capacité à s'affirmer dans la maison tout s'adaptant à n'importe quelle pièce ou décoration…

Ecran : une dalle de très grande qualité

Pour ce nouvel iMac, Apple troque son ancien format 21 pouces contre une nouvelle taille de 23,5 pouces exactement, permise par des bordures affinées. La dalle LCD fait montre d'une résolution de 4,5K de 4 480 x 2 520 pixels à 218 pixels par pouce et une luminosité de 500 nits.

À l'usage, l'écran de l'iMac est impeccable de précision et de netteté. La colorimétrie est impeccable de justesse avec un rendu très naturel des différentes couleurs à l'écran et une gestion de l'espace colorimétrique P3.

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La dalle profite d'un effet brillant très flatteur mais la luminosité, suffisamment bien répartie, et le traitement anti-reflets permettent au rendu de l'iMac de rester parfaitement lisible, même à côté d'une fenêtre.

L'écran bénéficie également d'une gestion automatique de la luminosité et de TrueTone, une fonctionnalité qui permet d'ajuster la température des couleurs en fonction de la luminosité ambiante. Ce dispositif est maintenant présent dans quasiment tous les appareils de la marque ; il est donc, sans grande surprise, parfaitement géré par ce nouvel iMac.

On conseillera tout de même aux photographes ou aux utilisateurs travaillant l'image de désactiver ce réglage pour conserver une juste colorimétrie lors de leurs retouches.

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Passons enfin à cette fameuse bordure, moins épaisse qu'auparavant mais néanmoins toujours présente et qui enflamme le Web depuis la présentation de l'appareil en avril dernier. Apple a fait le choix d'une bordure blanche pour son nouvel iMac. Lorsque l'ordinateur est éteint, il est vrai que cela peut choquer mais une fois allumé on comprend vite le choix fait et assumé par les designers de la marque.

Les interfaces du système, majoritairement claires, se fondent dans le cadre et cette bordure fait ressortir le contenu de l'appareil. On peut aussi ajouter que les murs intérieurs sont bien souvent blancs ou clairs : cette bordure permet ainsi à l'iMac de s'intégrer un peu plus encore dans la maison sans dépareiller avec le reste de la décoration.

Audio : un son très puissant

La partie audio est l'une de celles qui a bénéficié d'un soin tout particulier lors de la conception de ce nouvel iMac. L'ordinateur de bureau embarque un système à six haut-parleurs haute fidélité avec woofers à annulation de force. Concrètement le son est envoyé vers le bas de l'appareil et profite du bureau de la table pour répercuter les différentes fréquences tout autour de l'appareil.

Par rapport à la précédente génération d'iMac, l'amélioration est notable. Le son est puissant et clair et même à plein volume le système n'est victime d'aucun distorsion ni saturation.

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Les aigus et les mediums sont restitués fidèlement mais l'on trouve tout de même qu'Apple a un peu chargé la mule avec des basses très, voire trop généreuses, qui font parfois un peu trop d'effets, allant jusqu'à dénaturer certains morceaux.

Apple vante également la compatibilité Dolby Atmos et le son spatialisé, introduit d'ailleurs avec Apple Music en juin 2021. L'iMac fait ainsi clairement le job pour écouter un peu de musique en travaillant ou pour regarder un film ou une série le soir venu ; néanmoins le rendu sonore n'a rien à voir avec celui proposé par un casque audio ou des enceintes spécifiques.

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L'iMac dispose également de trois micros, annoncés de qualité studio, pour les appels vidéo. Ils sont en effet d'excellente tenue et captent de façon très claire les voix tout en réduisant les sons environnants afin de maximiser la qualité de la conversation. Nos différents interlocuteurs n'ont jamais rien à eu à redire là dessus non plus; contrat rempli !

Webcam : enfin du 1080p !

Apple a visiblement compris que le télétravail était bien parti pour s'installer dans les habitudes de ses utilisateurs et a décidé avec cet iMac de faire un effort sur la visio en proposant une caméra FaceTime 1080p mais pas seulement.

© Mathieu Grumiaux pour Clubic

Le constructeur profite de l'intégration de son nouveau processeur pour introduire un traitement en temps réel de l'image afin de corriger automatiquement la balance des blancs, l'exposition mais aussi pour faire un focus automatique sur le visage, entre autre choses. Ces procédés sont évidemment disponibles à la fois dans FaceTime mais aussi avec tous les autres logiciels de visioconférences disponibles.

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L'image proposée est sans commune mesure avec les modèles précédents, qui proposaient une qualité vidéo tout simplement indigne d'une machine à plus de 1 000 €. La définition est excellente et la caméra parvient à gérer très convenablement un contre-jour ou une baisse brutale de luminosité. Si l'on est pas au niveau de caméras externes - et ce n'est clairement pas l'intention d'Apple - la webcam de l'iMac sera largement suffisante pour des appels de groupe comme des réunions à distance.

Performances : un processeur M1 très capable au quotidien

Si vous avez déjà lu nos tests du MacBook Pro M1 et de l'iPad Pro 2021 vous connaissez déjà parfaitement ce tout premier processeur made by Apple. Pour les autres, sachez que le SoC est gravé en 5 nm et comprend 8 cœurs CPU et 8 cœurs GPU (7 pour la version d'entrée de gamme) associés à 16 cœurs Neural Engine qui sont chargés de toutes les tâches d'apprentissage machine opérées par les différentes applications. Apple annonce une rapidité accrue de 85 % sur la partie CPU par rapport au précédent iMac 21,5 pouces et un GPU 50 % plus véloce.

Dans l'application CineBench, l'iMac obtient un score en multi-core de 7 659, ce qui classe le SoC M1 légèrement au dessus du Core i7 de 11e génération d'Intel et sous des puces certes bien plus véloces mais à la puissance de dissipation thermique bien plus importante. En mono-core le score est quant à lui de 1 515, soit peu ou prou les valeurs que nous avions pu obtenir lors de notre essai du MacBook Pro M1. Sur ce test spécifique le M1 n'est battu que par Intel Core i7-1165G7 de 11e génération et son enveloppe thermique de 28 W contre 20 W pour la puce d'Apple.

Au quotidien le M1 ne révolutionne pas notre usage par rapport à un iMac sous processeur Intel. Les applications déjà optimisées pour le M1 s'ouvrent en un rien de temps et l'utilisation de logiciels plus exigeants, comme Photos ou Pixelmator Pro, pour ne citer que ces deux là, est en permanence fluide. La sortie de veille est totalement instantanée permettant de reprendre immédiatement son travail là où nous nous étions arrêtés.

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Pour les applications qui ne sont pas encore compilées pour l'architecture ARM, Apple propose Rosetta 2, une solution logicielle qui va se charger de transcrire le code x86 afin de les faire tourner sur le nouveau processeur. L'opération est transparente pour l'utilisateur et s'effectue au tout premier démarrage, qui prend une bonne vingtaine de secondes.

Les performances sont logiquement un cran en dessous des applications optimisées mais restent tout à fait convenables et nous parions que la majorité des utilisateurs ne verra pas la différence à l'usage. Les éditeurs sont d'ailleurs à pied d'oeuvre pour proposer des versions optimisées pour le M1 comme Microsoft avec sa suite Office et Adobe et son offre Creative Cloud, déjà disponibles. La plupart des navigateurs de bureau sont aussi disponibles dans des déclinaisons compilées spécifiquement pour les processeurs ARM d'Apple.

Le M1 a pourtant montré parfois ses limites durant nos tests. Un montage avec Final Cut Pro puis l'export d'un fichier HEVC 10 Bits a fait légèrement toussoter la machine durant quelques secondes, avec l'apparition de la célèbre et redoutée roue colorée. Les choses sont rapidement rentrées dans l'ordre mais on comprend assez vite que le M1 ne se destine pas encore à un usage 100 % professionnel. Il faudra attendre un SoC M1X ou M2 pour cela, avec pourquoi pas un iMac de 32 pouces destinés aux pros que la rumeur évoque depuis de nombreux mois déjà.

L'iMac est également une machine pensée pour le jeu vidéo... sur Apple Arcade, l'offre de jeux mobiles par abonnement proposée le constructeur sur ses différents appareils. Lors de nos essais les différents titres, assez peu exigeants graphiquement il est vrai, tournent très correctement, avec une belle fluidité.

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Sur les quelques rares jeux disponibles sur macOS, le processeur M1 apporte un petit gain de performances, notamment sur la partie graphique mais rien qui ne se compare à un PC équipée d'une vraie carte graphique dédiée à cet usage. L'iMac sera pertinent pour quelques jeux sur le pouce, les vrais gamers eux passeront leur chemin.

Logiciel : nouveau look pour macOS mais les fondations restent les mêmes

À la faveur de la transition vers les processeurs Apple Silicon (ou ARM si vous préférez), la marque a donné un vrai coup de pinceau à son système d'exploitation.

L'interface s'inspire plus que légèrement d'iOS, à la fois dans le design des nouvelles icônes des applications système, mais aussi avec l'ajout d'un centre de contrôle qui permet de régler le Wi-Fi, les différentes connexions Bluetooth ou le volume de l'appareil. Les sons système ont été aussi entièrement revus, hormis le bruit de démarrage du Mac, qui reste fidèle au poste depuis plusieurs décennies.

Petite nouveauté par rapport aux autres Mac et qui fait de cet iMac un appareil pour les familles, le basculement d'une session à l'autre est bien plus rapide grâce au nouveau clavier qui intègre un capteur Touch ID. Il suffit à un utilisateur de poser son doigt sur le capteur d'empreintes pour basculer instantanément vers sa propre session, sans passer par le menu ou l'écran de verrouillage.

Encore une fois, et ça devient pénible de l'écrire, le modèle de base ne bénéficie quant à lui que d'un clavier, certes assorti, mais sans le capteur d'empreintes. Ce dernier est néanmoins proposé en option à la commande mais on comprend bien que la marque fait tout son possible pour pousser ses clients vers le modèle intermédiaire.

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Pour le reste macOS Big Sur reste le digne successeur des précédentes versions et les utilisateurs historiques retrouveront rapidement leurs petits. Le Finder est toujours présent pour l'organisation de ses fichiers, les applications par défaut ont subi un petit lifting comme Messages ou Mail ou un gros redesign pour Safari qui propose dans sa version 14 une nouvelle page de démarrage et une interface plus épurée.

Pour télécharger des applications le Mac App Store, avec son bien maigre catalogue, reste fidèle au poste mais il est aussi possible de télécharger des logiciels depuis le Web.

Attention toutefois, Apple serre de plus en plus la vis sur la sécurité de son système et certaines applications qui n'ont pas été mises à jour depuis quelques temps risquent de vous poser problème à l'installation, sauf à jouer du Terminal - mais cela reste à vos risques et périls.

Il n'est plus possible non plus d'installer une copie de Windows 10 avec Boot Camp, qui disparait purement et simplement des machines M1. Il faudra attendre pour cela que Microsoft propose au grand public une version ARM de son célèbre OS pour pouvoir l'installer via une solution de virtualisation mais pour le moment rien n'a été annoncé en ce sens. Si vous avez besoin de Windows dans vos tâches quotidiennes, il serait peut-être bon d'attendre encore un peu avant de sauter le pas vers ces nouveaux Mac M1.

iMac (2021) : l'avis de Clubic

Après des années d'errance, on attendait de cet iMac une révolution. Au final on obtient une très belle évolution de l'ordinateur de bureau d'Apple. L'iMac 2021 ne déroutera pas les fidèles utilisateurs de la machine, lesquels seront séduits par les ajustements proposés et les améliorations bienvenues, mais retrouveront en quelques minutes leurs habitudes.

L'iMac a toujours été présenté comme le PC de la famille et ce nouveau modèle ne dévie pas de cette promesse. L'ordinateur est désormais un peu plus tape-à-l'œil mais suffisamment fin et épuré pour se fondre dans le décor et habiller votre pièce, comme un simple objet de décoration.

Les performances quant à elles sont tout simplement excellentes et conviendront à la majorité des utilisateurs qui utilisent principalement leur navigateur Web et quelques logiciels bureautiques au quotidien. La transition des processeurs Intel à la puce M1 s'effectue comme un charme et à quelques inconvénients, près toutes les applications répondent au doigt et à l'œil.

Le seul vrai défaut de cette machine reste son prix très élevé, même pour un tout-en-un haut de gamme, et surtout les petites concessions (ou mesquineries, c'est vous qui choisissez) faites par la marque sur la configuration de base pour encourager ses clients à débourser 200 € supplémentaires.