© Sigmund / Unsplash
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La Chine veut remplacer tous les ordinateurs personnels utilisés par les membres de son gouvernement et de ses administrations d’ici deux ans. Objectif principal : se défaire de sa dépendance à des technologies venues de l’Occident, et particulièrement des États-Unis. 

Alors que la guerre commerciale fait rage entre les États-Unis et la Chine, cette dernière veut éradiquer les technologies étrangères au sein de ses organes les plus sensibles. 

Une directive sur laquelle Pékin travaille depuis près de 10 ans

Pékin a ainsi demandé à son personnel de remplacer les ordinateurs étrangers par des alternatives locales fonctionnant avec des logiciels d'exploitation développés dans le pays. Cette nouvelle mesure est d’une ampleur sans précédent puisqu’elle devrait concerner environ 50 millions de PC ; à terme, les administrations de toutes les provinces du pays seront concernées. Si des acteurs comme Dell ou encore HP risquent de grandement en souffrir, des entreprises chinoises comme Lenovo, Huawei ou encore Inspur devraient au contraire se renforcer. 

Accélérée par les sanctions américaines qui ont notamment plongé Huawei dans la tourmente, ce dernier ayant perdu un tiers de son chiffre d'affaires en 2021, cette décision est dans les petits papiers des autorités depuis près d’une décennie. L’ambition est claire : éliminer la dépendance chinoise à l'égard des technologies étrangères et les remplacer par des solutions locales, peut-être plus faciles à influencer ou à contrôler.

Désormais, le pays se sent prêt technologiquement parlant à franchir le pas. Comme le note Bloomberg, le gouvernement central chinois a discrètement habilité, en 2021, une organisation secrète pour contrôler et approuver les fournisseurs locaux dans des domaines sensibles allant du Cloud aux semi-conducteurs. 

Linux favorisé au profit de Windows 

Il est fort probable que cette directive ne concerne que les marques de PC et les logiciels, afin d'exclure les composants difficiles à remplacer comme les microprocesseurs. En effet, si Lenovo a mis en place sa propre unité de fabrication de puces et a investi dans au moins 15 entreprises de conception de semi-conducteurs, la firme dépend, pour le moment, de puces américaines. 

Par ailleurs, la Chine devrait encourager le recours aux systèmes d'exploitation basés sur Linux pour remplacer Windows. Cela pourrait représenter un coup dur pour Microsoft, son système d’exploitation étant utilisé sur la quasi-totalité des ordinateurs concernés par la mesure. Il est en outre possible que les branches du gouvernement dédiées à la cybersécurité ou aux médias puissent continuer d’exploiter des technologies étrangères de pointe grâce à des permis spéciaux.  

L’objectif affiché est clair : Pékin veut s’éloigner au maximum des technologies issues d'une entreprise hors de la Chine. D’ailleurs, un mouvement similaire a été observé dans le secteur du smartphone, puisque des marques locales telles que Xiaomi, Huawei, vivo, Honor ou OPPO sont largement favorisées par rapport aux appareils Apple et Samsung. 

Source : Bloomberg