Le Samsung NX100, en concurrence frontale avec les NEX de Sony
Ce type d'appareil, né d'un brassage entre les reflex et les compacts, a grappillé des parts sur un marché des appareils à objectifs interchangeables que seuls les reflex incarnaient jusqu'alors. Une récente étude du cabinet GfK établit en effet que ces hybrides sont passés de 2 % à 4 % du parc des appareils à lentille amovible entre 2009 et 2010. Une tendance qu'il est difficile de réfuter ! Samsung n'a d'ailleurs pas tardé à réagir, lançant une première contre-attaque avec le NX10, quelques mois seulement après l'annonce du GF1 de Panasonic. Sauf que le NX10 ajoute cette nuance qu'il dispose d'un viseur électronique, et ressemble donc plus à un reflex en moins épais ou à un bridge avec monture d'objectifs escamotables, qu'à un compact. Le NX100, sans viseur électronique, arrive donc ici à point nommé, pour répondre aux NEX de Sony. L'occasion également pour Samsung de lancer son i-Function, une caractéristique ergonomique dont nous reparlerons plus loin, afin de voir si c'est une réelle innovation ou juste un coup marketing. Mission accomplie pour le constructeur coréen ? Le verdict à l'issue du test !
Spécifications
Samsung NX100 | |
Caractéristiques générales | |
Boîtier | Plastique |
Pixels / Résolution max | 14,6 Mpix 4 592 x 3 056 pixels |
Capteur - taille | CMOS Format APS-C 23,4 x 15,6 mm |
Densité de pixels | 4 Mpix / cm² |
Anti-poussière | Oui (vibration filtre passe-bas) |
Monture | Samsung NX |
Objectif fourni | Zoom 20-50 mm f:3,5-5,6 (équiv. 30-75 mm) |
Stabilisation | Selon optique (dans le cas présent, non) |
Ecran | 3'' (7,7 cm) AMOLED de 614 000 pixels |
ISO en natif | 100 à 3 200 ISO (6 400 ISO en mode étendu) |
Obturateur | 30 s à 1/4 000 s + pose B |
AF | 15 collimateurs (35 en macro) Détection de contraste |
Mode mesure expo | Multi, spot et prépondérance centrale |
Balance des blancs | Auto + 7 prédéfinies + mesure + manuelle (2500 à 10 000 K) Ajustement 7 niveaux par axe (ambre, bleu, vert, magenta) |
Formats de fichiers | Jpeg, RAW, RAW + Jpeg |
Rafale | 3 im/s sur 7 vues Jusqu'à 30 im/s (en 1 472 x 976 pixels) |
Flash | Externe (SEF15Afourni) - Nombre Guide 15 |
Fonctions spéciales | Bouton iFn sur objectif, filtres intelligents (en édition) |
Stockage | Cartes SD/SDHC |
Connectique | USB 2.0 + mini HDMI |
Câbles fournis | USB, chargeur |
Autonomie annoncée | 420 vues (norme CIPA) |
Dimensions | 120,5 x 71 x 34,5 mm 120,5 x 71 x 78,5 mm avec objectif rentré |
Poids nu Poids avec 20-50 mm | 336 g 456 g |
Alimentation | Batterie Li-Ion 1 310 mAh |
Accessoire(s) | Viseur électronique, GPS |
Logiciels | Intelli-studio v2.1, Samsung RAW Converter 4 |
Caractéristiques vidéo | |
Qualité maximum | 1 280 x 768p à 30im/s |
Conteneur - codec | MP4 - AVC |
Son | Stéréo |
Zoom pendant vidéo | Oui (avec 20-50 m) |
Vidéo stabilisée | Non |
Prix | Environ 600 € |
Présentation du NX100
A scruter la fiche technique, on s'aperçoit que le NX100 reprend l'essentiel du NX10 : monture NX de type mirrorless avec capteur CMOS au format APS-C de 14,6 MPix, écran AMOLED 3 pouces, motorisation allant de 30 s à 1 / 4 000e (+ pose bulb) avec rafale à 3 im/s, vidéo en 720p, batterie 1310 mAh...NX100 et monture NX avec capteur APS-C
La grande différence, c'est l'absence de flash intégré, compensée par la présence dans le pack d'un flash externe, le SEF15A, que Samsung n'a malheureusement pas pu nous fournir... Le SEF15A vient se fixer sur la griffe-porte flash, tout comme le GPS optionnel ou encore le viseur électronique. Attention, ce dernier nécessite en plus d'être connecté à la petit prise Smart shoe située sous la griffe. Le constructeur annonce également avoir amélioré la rapidité de l'autofocus. Les autres apports étant ergonomiques, passons sans attendre à la prise en main !
Griffe porte-flash et SEF15A fourni avec l'appareil
Prise en main du boîtier
En termes de gabarit, le NX100 est plus à rapprocher d'un PEN E-P2 (dimensions identiques) que d'un NEX-5 : c'est mieux qu'un reflex mais pas si compact que cela. En tout cas, quand Samsung évoque « un appareil qui tient dans la poche », on frôle le mensonger : pour un kangourou peut-être, une poche avec deux lanières (un sac à dos quoi...) certainement, mais dans une veste ça passe limite et dans une poche de pantalon clairement pas !NX100 et NEX-5 côte à côte
Cela, avec une optique 20-50 mm qui n'est pas la plus petite mais pas la plus grosse non plus. En effet, comme le 14-42 mm Zuiko utilisé par Olympus, ce 20-50 mm Samsung est rétractable : en poussant un loquet et en faisant tourner la bague de zoom vers la gauche, l'objectif se replie, passant de 5,3 à 3,8 cm d'épaisseur (sans cache objectif). Mais l'appareil reste plus profond que haut, dans une poche c'est embêtant... Et le zoom déséquilibre l'appareil, qui ne tient pas posé sur sa base ! Dommage que Samsung n'ait pas pu nous livrer la focale fixe de 20 mm : avec cet objectif de type pancake, le discours aurait été différent.
Déséquilibre provoqué par l'objectif et déploiement du zoom
Ses dimensions relativement importantes autorisent une prise en main confortable mais... l'absence d'une réelle poignée et de grip à l'avant comme à l'arrière rend la tenue quelque peu glissante à une main. Là, on dispose en tout et pour tout d'une discrète courbe sous le déclencheur. Mieux que rien mais insuffisant quand même. Le comble, c'est que Samsung se targue de proposer un appareil facile et confortable à tenir, grâce à « ses finitions extérieures lisses »... En revanche, l'organisation des commandes, bien plus généreuses que sur le NEX-5, est tout à fait satisfaisante. Roue crantée à l'arrière (navigation, contrôle du diaphragme), servant aussi de pavé multidirectionnel avec ses habituels raccourcis, molette sur le dessus de l'appareil (contrôle de la vitesse, correction d'exposition ou zoom en mode visionnage), touche Fn (accès rapide aux réglages de base), commande AEL (blocage de l'exposition).... Le NX100 embarque également le superbe écran AMOLED de 3 pouces, déjà vu sur le NX10. Bref, tout est là, ça rattrape un peu la prise en main reptilienne du boîtier.
La tenue à une main est un peu glissante, faute de grip et/ou de réelle poignée
Commandes à l'arrière du boîtier et connectique latérale avec testeur de profondeur de champ (bouton C)
Côté design, l'effet NX100 est plutôt réussi. L'esthétique bicolore, ici en noir et argenté (existe aussi en blanc et chocolat) avec quelques touches de rouge donne aspect racé indéniable à l'appareil. Le tout avec un saupoudrage de notes rétro, une source d'inspiration en vogue ces derniers temps dans le domaine de la photo. En vadrouille pour tester l'appareil, des passants ont d'ailleurs pris le NX100 pour un... Leica ! Voilà qui nous amène à parler de la finition, qui n'a malheureusement rien de commun avec ce que peut produire le prestigieux fabricant allemand. Si l'agencement ne souffre d'aucune légèreté, on regrettera en revanche que le boîtier soit en plastique. Un plastique de bonne qualité certes, et recouvert d'une peinture qui donne une sensation de métal, mais un plastique tout de même...
La coque du boîtier plie sous la pression et n'est pas froide : c'est du plastique
Quand les objectifs deviennent intelligents
C'est à la mode : on rajoute un peu d'électronique par-ci par-là et on habille le tout en apposant les adjectifs « smart » ou « intelligent » (qui veulent dire la même chose) pour donner l'impression d'une réelle innovation... Qu'en est-il de la i-Function ? Il s'agit tout bêtement d'un bouton de raccourci situé sur le barillet de l'objectif, qui donne accès à quatre réglages (ouverture, exposition, balance des blancs, ISO) dont on modifie les valeurs en tournant la bague de mise au point. Une avancée en matière d'ergonomie ?Les quatre réglages proposés à chaque pression sur la touche iFn de l'objectif
Pas si sûr... D'abord, le bouton disposé à 45° dans un soi-disant souci de morphologie n'est pas si facile à trouver que ça. Si on borde l'objectif par le dessous, ça va, le pouce se place naturellement à proximité. Mais si on préfère une tenue par le haut, on se retrouve bien loin de la commande iFn, et il faut regarder le zoom pour la trouver. Ensuite, la modification des réglages par la bague de mise au point n'est pas forcément des plus précises : on peut observer une légère latence entre la rotation et la modification, et l'absence de cran fait perdre ses repères.
Enfin, cette fonctionnalité entre en sévère résonnance avec tous les raccourcis déjà présents au dos du boîtier. On préfèrera sans aucun doute régler l'ouverture de diaphragme à la roue crantée (c'est direct) plutôt que d'appuyer sur la touche iFn (le nombre de fois nécessaires pour tomber sur l'ouverture) et de tourner la bague de mise au point ! Disons au final que si c'est votre premier appareil photo, la i-Function vous paraîtra peut-être pratique. Dans le cas contraire, il est peu probable que vous bousculiez vos habitudes pour des bénéfices si modestes... Notez que tous les objectifs NX que produira Samsung à partir de maintenant intègreront tous la touche iFn. Une mise à jour du firmware des NX10 et NX5 est prévue pour apporter la prise en charge de la fonctionnalité.
Performances et objectif
Réactivité globale
Le NX100 se montre assez réactif. L'allumage s'opère en 1,2 s, du statut éteint à la première réaction de l'autofocus. C'est légèrement plus rapide que le 1,4 s du NEX-5 de Sony. En outre, la rafale atteint un confortable 3,3 im/s en pleine résolution, et grimpe jusqu'à 30 im/s en 1 472 x 976 pixels (sans actualisation de la mise au point ni de l'exposition). Petit détail cocasse : si le mode 30 im/s capture bien 30 images en une seconde, les autres réglages 15 im/s et 10 im/s donnent respectivement 10,5 et 3,6 im/s ! Bizarre...Allumage et rafale sont les deux chronomètres où le NX100 devance son principal concurrent. Comptez 1,1 s entre deux déclenchements (0,7 s sur l'hybride Sony, une différence importante). En matière d'autofocus, les deux rivaux affichent des performances comparables. Le NEX-5 profite d'une latence au déclenchement deux fois moindre : 0,075 s contre 0,15 s sur le NX100. Mais du coup, l'autofocus du Samsung 20-50 mm affiche davantage de réactivité, avec un temps de mise au point latence comprise de 0,45 s au grand-angle et 0,55 s au téléobjectif. L'AF est par ailleurs précis.
En revanche, lorsque la lumière tombe, la lampe d'assistance verte du NX100 ne semble pas franchement aider le système de mise au point, qui patine péniblement et échoue régulièrement. Certes, les conditions difficiles provoquent une baisse d'efficacité sur tous les appareils. Mais le NX100 semble particulièrement affecté. Plus en tout cas que le NEX-5 !
Latence au déclenchement, puis temps de mise au point minimum au grand-angle (milieu) et au télé (droite) avec le zoom 20-50 mm, latence comprise (un tour de cadran vaut 2 s, une graduation de trait gris 0,05 s)
Tableau récapitulatif des tests de réactivité
Un zoom standard
L'objectif fourni dans l'offre de base est un zoom standard 20-50 mm (équivalent 30-75 mm), ouvrant à f:3,5-5,6. Une plage ni très grand angulaire, ni très longue, mais qui couvre des focales essentielles. Le 30 mm est exploitable pour une utilisation reportage, le 50 mm est parfait pour du cadrage naturel tandis que le 75 mm convient tout à fait au portrait. Un 18-55 mm aurait été plus polyvalent mais également plus encombrant (le 20-50 mm est relativement compact)... Deux reproches en revanche : d'une les ouvertures maximum sont tout ce qu'il y a de plus banales, et de deux l'objectif n'est pas stabilisé (pas plus que le capteur) ! Sur ce dernier point, Samsung pèche vraiment. Avec le zoom sur 50 mm (75 mm réels) à f:5,6 dans le meilleur des cas, il va falloir un minimum de lumière pour s'assurer une vitesse d'obturation suffisante. Ou pousser dans les ISO, mais nous le verrons plus loin, ça ne se fait pas sans douleur... C'est pourquoi l'absence de stabilisation parait bien cruelle !Toutefois dans la pratique, l'objectif se montre plutôt qualitatif. Sans jamais atteindre des sommets de netteté, le piqué est bon au centre comme sur les bords à toutes les focales et ouvertures usuelles. Il commence à décroître de façon prévisible dès f:10, à cause du phénomène habituel de diffraction. On notera donc que la marge de manœuvre est assez limitée à la focale de 50 mm. Mais dans l'ensemble, il faut louer les efforts de Samsung qui nous livre ici une optique tout à fait homogène, beaucoup plus d'ailleurs que le 18-55 mm qui équipe le NEX-5 !
Piqué à 20 mm observé sur notre scène de test
20 mm : piqué au centre à f:3,5 puis f :5,6, f:8 et f:14
20 mm : piqué au bord à f:3,5 puis f :5,6, f:8 et f:14
Piqué à 35 mm observé sur notre scène de test
35 mm : piqué au centre à f:4,5 puis f:6,3, f:8 et f:14
35 mm : piqué au bord à f:4,5 puis f:6,3, f:8 et f:14
Piqué à 50 mm observé sur notre scène de test
50 mm : piqué au centre à f:5,6 puis f:8, f:11 et f:16
50 mm : piqué au bord à f:5,6 puis f:8, f:11 et f:16
Les deux autres paramètres importants que sont la gestion des aberrations et le contrôle de la distorsion sont également bien maîtrisés par ce zoom Samsung. Seule une image des centaines de photos capturées a exhibé des traces d'aberrations chromatiques, et encore la frange violette reste relativement discrète.
Image en question et extrait à 100 %
Et côté distorsion, à part la légère déformation en barillet à 20 mm (corrigeable), l'optique se comporte bien à 35 mm et même très bien à 50 mm. Ca ne relève pas non plus de l'exploit, puisque les focales couvertes par ce zoom ne sont pas les plus difficiles à gérer... mais on apprécie !
Distorsion au 20 mm, 35 mm et 50 mm
En définitive, il aurait juste fallu que Samsung dote son zoom d'une stabilisation optique (technologie qu'il maîtrise au passage), ou qu'il parvienne à proposer des ouvertures plus généreuses. Ou mieux encore, les deux à la fois ! Mais bon, là on rêve...
Qualité d'image
Vient maintenant la question cruciale de la qualité d'image, et un point précis où Samsung sait que beaucoup de choses vont se jouer : la gestion des hautes sensibilités. C'était le talon d'Achille du NX10, et face à un NEX-5 particulièrement admirable dans ce domaine, le NX100 n'a pas franchement le droit à l'erreur. Alors, que faut-il espérer du NX100 ? Et bien malheureusement, le compte n'y est pas. Tout commence pourtant bien... L'appareil de Samsung, qui démarre dès 100 ISO, affiche un aplomb très rassurant jusqu'à 800 ISO, avec des images très propres et riches en détails. La montée en sensibilité ne provoque pas de dégradation particulière, tout juste un petit grain (bruit de luminance) qui se met en place dans les zones les plus sombres.Scène de test entière à 100 ISO
Scène de test, extrait 1 à 100 % en 100, 200, 400 et 800 ISO
Scène de test, extrait 2 à 100 % en 100, 200, 400 et 800 ISO
En confrontant les extraits du NX100 à ceux du NEX-5, voilà ce qu'on obtient :
A gauche le NX100, à droite le NEX-5, à 200 ISO
A gauche le NX100, à droite le NEX-5, à 200 ISO
A gauche le NX100, à droite le NEX-5, à 800 ISO
A gauche le NX100, à droite le NEX-5, à 800 ISO
On voit tout de même que le NEX-5 reste largement plus propre à 800 ISO, mais le niveau de bruit sur le NX100 n'est pas dérangeant. Maintenant, le plus dur reste à venir... En effet, la barre des 1 600 ISO, pourtant pas si haute que ça de nos jours, marque le début de l'essoufflement du NX100. En observant les images en taille réelle, on voit qu'un léger cisaillement commence à façonner les contours, et que les textures perdent en précision. Le niveau de bruit de luminance augmente significativement, tandis que du bruit chromatique pointe le bout de son nez, de façon encore discrète mais perceptible (surtout dans les gris). Les photos sont encore exploitables, avec un petit traitement de préférence si vous voulez conserver une grande taille d'image, mais il y a de quoi s'inquiéter...
Et le couperet tombe à 3 200 ISO, la valeur native maximum. Ce n'est plus du cisaillement qui ne s'applique qu'aux contours mais un moutonnement général qu'on retrouve sur l'ensemble des textures, avec un niveau variable selon la luminosité de la scène. Le bruit chromatique (essentiellement des tâches vertes et magenta) n'est plus contenu, le grain continue encore de s'intensifier. Si on reste sur du format A4 au maximum avec une réduction du bruit chromatique, passe encore... En revanche à 6 400 ISO (sensibilité étendue, activable ou pas), la dégradation est telle que la photo n'est pas récupérable, même avec un traitement lourd.
Scène de test, extrait 1 à 100 % en 1 600, 3 200 et 6 400 ISO
Scène de test, extrait 2 à 100 % en 1 600, 3 200 et 6 400 ISO
Du côté du NEX-5...
Scène de test, extrait 1 à 1 600, 3 200, 6 400 et 12 800 ISO avec le NEX-5
Scène de test, extrait 2 à 1 600, 3 200, 6 400 et 12 800 ISO avec le NEX-5
En mettant les deux côte à côte, on s'aperçoit de plusieurs choses. Déjà, les deux constructeurs n'ont pas la même approche en matière de traitement du bruit : Samsung préfère conserver un maximum de détails mais laisse passer un niveau important de bruit, Sony filtre davantage le bruit pour obtenir des images plus propres mais aux détriments des détails les plus fins. Maintenant, on voit aussi que les images du NEX-5 à 3 200 ISO, voire à 6 400 ISO, sont comparables à celles du NX100 à 1 600 ISO !
A gauche le NX100 à 1 600 ISO, à droite le NEX-5 à 3 200 ISO
A gauche le NX100 à 1 600 ISO, à droite le NEX-5 à 3 200 ISO
Et en activant la fonctionnalité de réduction du bruit intégrée au boîtier ? Jusqu'à 1 600 ISO compris, l'effet est contre productif, les images avec réduction faisant apparaître quelques artefacts inexistants sur les images sans réduction. A 3 200 et 6 400 ISO, le traitement opère une dé-saturation visible permettant de contenir davantage le bruit chromatique (un peu trop même, certaines zones de noir virant au brun, comme le sourire du Lego) ainsi qu'un lissage de texture visant à réduire le moutonnement. Pourquoi pas... Dommage que l'intensité du traitement ne soit pas réglable sur plusieurs niveaux.
Réduction du bruit à 1 600 ISO, à gauche activé, à droite désactivé
Réduction du bruit à 3 200 ISO, à gauche activé, à droite désactivé
Réduction du bruit à 6 400 ISO, à gauche activé, à droite désactivé
Et en shootant en RAW ? L'éditeur fourni, RAW Converter 4 qui ne permet pas de convenablement réduire le bruit chromatique, très important sur les fichiers bruts. Et malheureusement, le format RAW de Samsung étant propriétaire, vous devrez obligatoirement passer par RAW Converter 4...
Editeur RAW Converter 4 et comparaison de la réduction du bruit sur Jpeg à gauche et depuis le fichier RAW à droite
C'est donc la grande déception du NX100 : il ne faut pas dépasser 1 600 ISO (800 ISO pour être tout à fait exploitable), c'est trop peu. Surtout que comme nous l'avons vu précédemment, l'objectif 20-50 mm n'est suffisamment lumineux, ni stabilisé. Sur le terrain, dans des conditions de faible luminosité voire en nocturne, cela se traduit soit par des images pas trop bruitées mais floues, soit par des images nettes mais trop bruitées.
Quid des autres critères d'image ?
Sur les autres critères d'appréciation de la qualité d'image, on notera également que la mesure d'exposition en mode multi se révèle assez imprévisible. En plein jour, l'appareil tend plutôt vers la sous-exposition, tandis qu'il va plutôt sur-exposer par faible luminosité (et donc ralentir la vitesse d'obturation, ce qui produit une image floue). Si vous utilisez le mode priorité ouverture, il est donc recommandé de travailler en mesure d'exposition centrale ou spot et de manier la commande AEL pour anticiper au mieux sur les résultats. La balance des blancs se montre elle consistante, en dehors de quelques virages occasionnels dans le magenta.Test de colorimétrie réalisé avec une image du kit Color Management Check-Up de Kodak : à gauche l'image capturée (lumière 5 000 K, balance des blancs auto), à droite l'image Kodak originale
La colorimétrie est plutôt flatteuse par défaut (photos contrastées et saturées) mais largement paramétrable, tant sur le plan de la balance des blancs (réglable sur 7 niveaux pour chacun des quatre axes ambre, vert, magenta, bleu) que sur celui des paramètres d'image (couleur, saturation, netteté, contraste).
Réglages de la balance des blancs et paramètres d'images
Dernier point : nous avons pu observer un phénomène rare (environ 2 photos sur 400) mais fâcheux où dans le cas d'une prise de vues en rafale, une des images capturées affichait un décalage chromatique, comme si la couche rouge ne parvenait pas à se superposer aux couches vertes et bleues. Illustration :
A gauche la vue normale sur une série en rafale, à droite une vue étonnamment décalée
Tout cela nous amène à constater que le NX100 convient pour une utilisation en environnement normalement éclairé mais avec cet objectif, il ne donnera pas satisfaction à ceux qui aiment les virées nocturnes. Dommage que nous n'ayons pas pu tester le flash...
Fonctionnalités
Comparé au NEX-5 de Sony, le NX100 se montre un peu sec sur ce plan... Pas de HDR, ni de panoramique, et encore moins de 3D... Il faudra ici se contenter de 14 modes scènes très classiques et d'une fonction plage intelligente (comprenez plage dynamique). Cette dernière ne vaut pas le HDR réglable du NEX-5 mais elle a tout de même son intérêt. Déjà, elle ne nécessite qu'une seule vue. Et ensuite, elle permet de récupérer beaucoup de détails dans les zones claires, sans que la ruse ne soit visuellement flagrante. Dommage par contre qu'il n'y ait quasiment aucune récupération de matière dans les zones d'ombre. Notez au passage que la sensibilité de 100 ISO n'est alors plus disponible.Menu Fn où se trouve le réglage, puis à gauche une photo sans plage intelligente, à droite la même photo avec la plage intelligente
Quoi d'autre ? Samsung a pensé cette fois à ajouter une barrière de sensibilité en mode automatique (pré-réglée sur 800 ISO, sage décision). On retrouve sinon les trois formes de bracketing (exposition, balance des blancs et styles d'image) et différentes possibilités de réglages (palier d'ISO, fonctions des touches AEL et C, ajout ou suppression de la balance des blancs et des ISO dans la commande iFn).
Différents écrans du menu
En édition, on pourra s'amuser à appliquer un des sept filtres intelligents (décidément, cet appareil doit avoir un Q.I. très élevé...) comme le vignettage, le flou sélectif, la déformation fisheye ou encore l'effet onirique. Notez que la fonction plage intelligente ne donne pas du tout le même rendu en édition qu'à la prise de vue : là, elle délave complètement les photos. Rien d'exceptionnel en somme...
Quelques filtres et la fonction plage intelligente en édition et un exemple d'image
Comme sur le NEX-5, l'objectif ne permet pas non plus de faire de la vraie photo macro. A 50 mm, la distance minimum de mise au point de 16 cm n'offre qu'un grossissement de 0,27 X (le capteur de 23,3 mm cadre une zone de 87 mm réelle). A f:5,6, l'arrière plan reste cependant suffisamment flouté pour produire des images créatives.
Photo prise avec la mise au point minimum au 50 mm à f:5,6
Des aptitudes en vidéo décevantes...
Reste la vidéo, qui n'est malheureusement pas le point fort du NX100... Si l'encodage en 1 280 x 720 pixel en AVC/H.264 (encapsulé en MP4, à 30im/s en progressif) permet une qualité de capture appréciable, le problème principal vient de l'absence d'autofocus pendant le tournage des séquences. Même en réglant l'AF sur le mode continu... Il faut donc passer en mise au point manuelle, ce qui commence à compliquer les choses si en plus on veut effectuer des travellings. A ce défaut handicapant s'ajoutent les grincements produits par la bague de zoom (et que les micros captent) et l'absence de stabilisation. Il est en revanche possible d'ajouter des fondus à la capture des vidéos, de régler l'ouverture du diaphragme (avant le tournage, pas pendant) ou encore d'appliquer les styles d'image proposés en photo (accentué, portrait, paysage, naturel, rétro, cool, calme, classique et trois modes personnalisés). Une bien maigre consolation...Vidéo réalisée en MP4 en 1 280 x 720p, avec mise au point automatique
Vidéo réalisée en MP4 en 1 280 x 720p, avec mise au point manuelle
Vidéo en mouvement tournée en MP4 en 1 280 x 720p. L'absence de stabilisation manque cruellement !
Cliquez sur les liens ci-dessous pour télécharger les vidéos en taille originale
Ne tournons pas autour du pot des heures, le NX100 nous a laissé sur notre faim. Samsung s'est beaucoup mobilisé sur l'i-Function, tant pour accoucher de la fonctionnalité que pour mettre au point le plan marketing qui va avec, pensant ainsi bouleverser les usages. Cette touche de raccourcis située sur l'objectif n'est à nos yeux qu'un détail, certes intéressant, mais un détail quand même. Le constructeur coréen aurait mieux fait de plancher sur l'efficacité du traitement d'image dans les hautes sensibilités. Pas qu'elle soit catastrophique dans l'absolu, mais pour un capteur APS-C le résultat n'est pas à la hauteur : trop de bruit chromatique et de moutonnement des textures. Hésiter à photographier à 1 600 ISO, et se refuser d'aller au-delà n'est pas normal pour ce type d'appareil. Les GF1 et PEN E-P2 avec leurs capteurs micro quatre tiers et malgré leur « vieil âge » font mieux. Quant au NEX-5, n'en parlons même pas... Une faiblesse qui vient sérieusement compliquer la tâche du photographe nocturne, puisque le zoom 20-50 mm n'est ni lumineux, ni stabilisé. Et le système autofocus guère réactif et précis dans ces conditions. A voir si l'expérience s'améliore avec le pancake 20 mm f:2,8 par exemple ou le 18-55 mm OIS (stabilisé), et également avec le flash que nous n'avons pas pu tester.
Par ailleurs, le constructeurs a fait quelques impasses qui pourront gêner certains utilisateurs, comme le flash intégré, l'autofocus en vidéo, la prise de vue panoramique, la photo HDR ou encore le grip sur la poignée. Et que dire du boîtier plastique assez encombrant, des caprices de la mesure d'exposition en multi ou du format RAW propriétaire ? Maintenant, le NX100 n'est pas non plus dénué d'intérêt. Les utilisateurs diurnes apprécieront la bonne qualité d'image en dessous des 800 ISO (compris), l'homogénéité de piqué du zoom 20-50 mm, la suffisante réactivité de l'autofocus, la fonction plage intelligente (pour récupérer dans les hautes lumières), la bonne visibilité de l'écran ou encore l'ergonomie assez pointue du boîtier (hors tenue glissante et gabarit assez conséquent).
Reste que le NX100 doit affronter un adversaire de taille, le NEX-5 vendu au même prix avec un 18-55 mm stabilisé. Et si on pondère avantages et inconvénients de l'un et de l'autre, le NEX-5 avec sa mise à jour de firmware à venir (amélioration de l'ergonomie, moyennent une personnalisation de plusieurs raccourcis) bat clairement le NX100. Plus une déception qu'autre chose au final, puisqu'on sait que Samsung peut faire mieux ! Après, on peut toujours espérer une optimisation du traitement d'image par révision du micrologiciel, ce qui redonnerait un coup de fouet au NX100 avec par exemple le 16-80 mm OIS prévu pour la fin 2011...
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