Test Roborock Saros 10 : une nouvelle ère pour les aspirateurs robots premium

Roborock revient en force sur le marché de l'aspirateur avec une toute nouvelle gamme d'appareils, les modèles Saros. Nous avons pu passé quelques jours en compagnie du Saros 10, un aspirateur premium repensé et amélioré pour un nettoyage encore plus intelligent des sols. Le constructeur signe-t-il un retour en force ?

L'année 2025 sera chargée pour Roborock, qui lance de tout nouveaux aspirateurs robot haut de gamme avec la gamme Saros. La marque s'est retrouvée engluée dans les nombreuses versions et déclinaisons de ses appareils, avec des noms parfois à coucher dehors, par exemple le S8 MaxV Ultra, et auxquels les utilisateurs ne comprenaient plus rien.

Désormais, il n'y a plus que deux gammes chez le constructeur : les Qrevo, s'adressant à tous les publics, et les Saros qui remplacent les modèles S7 et S8 (vous suivez ?). Trois modèles Saros ont été présentés lors du CES 2025, avec notamment le Saros Z70 et sa pince robotisée qui a tant fait parler de l'évènement. Nous y reviendrons à l'occasion d'un autre test complet mais penchons-nous aujourd'hui sur le Saros 10, un modèle un peu moins ambitieux certes, mais accompagné de nombreuses nouveautés.

Le Saros 10 est annoncé comme le robot le plus fin jamais conçu par la marque. Il est aussi capable de franchir des seuils de 4 cm avec un châssis surélevé, et est plus intelligent avec une pluie de capteurs et un nouvel algorithme pour la détection des obstacles. Bref, un petit concentré d'innovations pour le constructeur qui justifie ce nouveau nom. Voyons maintenant si les résultats sont à la hauteur.

Design et fabrication : des changements à tous les étages dans un robot compact

A première vue, ce nouveau Roborock Saros 10 ressemble à n'importe quel robot aspirateur sorti par la marque, mais en se rapprochant un peu, on constate rapidement la montée en gamme opérée par ses ingénieurs. On note tout d'abord le revêtement noir mat et les touches sensitives du robot, très agréables à l'œil et au toucher.

L'appareil, avec une épaisseur de 7,98 mm, est légèrement plus compact que les autres modèles sortis ces derniers mois. Le capteur LiDAR est toujours présent sur le capot, mais peut rentrer automatiquement dans le châssis lorsque l'appareil doit se faufiler sous un meuble bas.

Tout l'attirail de nettoyage a été aussi mis à jour, à commencer par la brosse principale, composée ici de deux mini-brosses placées l'une à côté de l'autre. Le constructeur a choisi cette disposition pour éviter l'emmêlement des cheveux et des poils dans l'aspirateur robot. Ces derniers sont amenés progressivement vers le centre, puis aspirés vers le bac à poussières. Le Saros 10 possède également une brosse latérale extensible qui peut se surélever lorsque l'appareil est utilisé en mode lavette uniquement.

En parlant du lavage des sols, le Roborock Saros 10 intègre pour la première fois une serpillère latérale, placée sur le côté droit du robot et qui sert à nettoyer le long des murs durant ses déplacements. À l'arrière, on retrouve une serpillère par vibrations, installée sur son support amovible.

Dernier ajout majeur : la présence d'un module de vision à l'arrière du Saros 10, qui permet à l'appareil de se repérer lorsque le LiDAR est rentré. À l'avant, on retrouve une autre caméra qui se charge de la reconnaissance des objets et de l'aide au déplacement, le tout assisté par l'IA.

La station de charge et d'entretien bénéficie d'un relooking complet et bienvenue, avec une façade en verre polie qui donne immédiatement un vrai cachet à l'appareil dans la maison. Il prend rapidement les traces de doigts, on se voit dedans, mais l'objet attire immédiatement le regard et s'insère avec classe dans la pièce.

À l'intérieur, c'est plus classique avec deux bacs d'eau propre et sale qui ont perdu quelques centimètres, mais que nous trouvons un peu trop limités à notre goût. Sur l'avant, un sac à poussières se charge de récupérer les déchets après chaque lavage.

Aspiration : un bulldozer qui n'a peur de rien

Le Roborock Saros 10 dispose d'un moteur de 22 000 Pa, soit ce qui se fait de mieux en matière de puissance d'aspiration, et de cinq puissances d'aspiration, allant de Silencieux pour le nettoyage rapide au MAX+, le mode le plus puissant pour nettoyer un sol très encombré. Roborock propose aussi SmartPlan, son mode tout automatique qui utilise l'intelligence artificielle pour déterminer le mode à utiliser en fonction de la saleté présente.

Nous serons très brefs sur le sujet, puisque nous n'avons pas grand-chose à redire à propos des performances d'aspiration du Saros 10. L'appareil est tout simplement l'un des meilleurs de sa catégorie sur tous les points, peu importe le type de déchets présents sur le sol et leur quantité. Poussières, miettes de pain, cheveux ou poils, tous sans exception sont récupérés en un passage par l'aspirateur, qui n'a presque pas besoin de sortir de son mode de puissance par défaut pour être efficace. La brosse latérale, en plastique, est suffisamment large pour accéder sous les meubles et au plus près des surfaces et n'a laissé aucun répit aux poussières qui s'y étaient logées.

Pour l'aspiration des tapis, là encore rien à signaler ou à déplorer. Le Saros 10 offre un résultat plus que satisfaisant sur ces derniers, avec une récupération des poussières et des poils tout à fait convaincante, même si elle n'est pas parfaite pour autant. C'est toutefois l'un des aspirateurs robot les plus efficaces sur notre tapis que nous avons pu tester ces derniers mois.

Un petit mot concernant le bruit. Roborock annonce un niveau sonore de 52 dB lors du fonctionnement. Selon nos propres mesures, c'est encore mieux avec 50 dB mesurés lors du passage. La station de nettoyage produit un son de 72 dB lors du vidage des poussières, mais le son est suffisamment étouffé pour être tout à fait supportable lors de l'activation. C'est encore une fois l'un des aspirateurs robot les plus agréables qu'il nous ait été donné d'entendre depuis plusieurs années.

Lavage des sols : le Saros 10 nous réconcilie avec les lavettes vibrantes

Lors de l'annonce du Saros 10, nous avions été un peu déçus de retrouver une simple serpillère montée sur une plaque vibrante, et non pas un ensemble de serpillères rotatives. Chez Clubic, nous trouvons ce dernier système plus efficace au quotidien, et même si Roborock nous a indiqués que ses études internes démontrent que les serpillères vibrantes sont plus efficaces, nous étions sceptiques. Jusqu'au premier nettoyage de notre sol.

Une fois lancé à l'assaut des traces et des taches, le Saros 10 fait une nouvelle fois le job de fort belle manière. Nous l'avons d'emblée lancé sur un sol sali par nos soins pour le tester dans les pires conditions possibles, et le robot aspirateur nous a donné satisfaction. Les traces de pas ? Éliminées au premier passage. Les taches de sauces ou de café ? Même chose, et sans se forcer. Seuls les résidus alimentaires collés au carrelage restent en partie au sol, même avec une diffusion maximale de l'eau sur la serpillère.

En présence de taches humides, comme de l'eau ou du liquide renversé au sol, l'intelligence artificielle du robot aspirateur la détecte et le châssis du robot se lève automatiquement pour appuyer un peu plus fort la serpillère sur le sol et décoller les résidus les plus tenaces.

Notons au passage l'ajout bienvenu de cette petite serpillère latérale, qui n'est active que durant le premier passage de l'appareil dans chaque pièce, le long des murs. Cette dernière est rotative, elle, et fait correctement le job en nettoyant ces endroits souvent moins sales que le centre d'une cuisine ou d'un salon. D'autres constructeurs ont pris le parti de proposer des serpillères principales extensibles. Roborock emprunte une autre voie, pour un résultat similaire.

Manque seulement un peu de solution détergente, non fournie avec l'appareil et proposée en option, et l'on trouve toujours cela regrettable que Roborock n'inclue pas un échantillon avec ses appareils haut de gamme.

Parlons rapidement du nettoyage des serpillères. Le constructeur a mis le paquet pour proposer la meilleure solution possible, avec un lavage à 80 % et un séchage intelligent, dont la durée est comprise entre 2 et 4 heures selon le niveau de saleté. Un grattoir passe durant plusieurs minutes sur la serpillère pour retirer les petits débris et poils qui s'y sont collés. La serpillère latérale dispose aussi de son petit logement dans la station de recharge et bénéficie des mêmes conditions de nettoyage.

Navigation : enfin l'IA de Roborock nous a convaincus !

Le système de navigation du Roborock Saros 10 est ultra-complet, et est utilisé par SmartPlan, la technologie d'intelligence artificielle de la marque. Entre nous et SmartPlan, c'est une histoire compliquée. Les précédents aspirateurs robot équipés du logiciel que nous avons testé nous avaient laissé circonspects, avec une efficacité de nettoyage au mieux similaire, au pire moins bonne que les bons vieux modes par défaut. Comme avec les serpillères vibrantes, le Saros 10 vient nous réconcilier avec l'IA.

Les premiers nettoyages réalisés en utilisant SmartPlan ont été remarquables de précision. Le robot, lors de son premier passage de reconnaissance, est capable d'analyser en quelques minutes la disposition des pièces et leur composition, en indiquant précisément la présence des tapis. Nous vous conseillons de rapidement vous rendre dans l'application mobile pour personnaliser la carte, notamment en ajoutant les meubles.

Ensuite, le Saros 10 va ajuster automatiquement son programme de nettoyage pour optimiser son temps et l'efficacité. En premier lieu, l'appareil s'occupera de votre ou de vos tapis. La serpillère restera sagement dans la station, détachée par l'aspirateur robot avant de partir sur zone, afin d'éviter qu'elle ne salisse. Ensuite, chaque pièce sera nettoyée de manière plus classique, en commençant par les bords puis en s'occupant du centre de la pièce.

Le vrai point fort de SmartPlan reste son analyse des zones sales, qui fonctionne enfin correctement. Durant nos passages, le Saros 10 a compris où se situaient les zones les plus sales, et a automatiquement activé un double nettoyage à la serpillère pour se débarrasser des taches. Le parcours est plus long mais le résultat en vaut la peine.

La reconnaissance des objets est excellente, mais on en a l'habitude avec les aspirateurs robot Roborock. Seul défaut, récurrent : l'appareil est toujours trop précautionneux lorsqu'il rencontre des amas de poils de chien. Considérés comme des obstacles infranchissables, il les évite systématiquement, ce qui oblige à les ramasser à la main. Un peu difficile à avaler après avoir dépensé plus d'un millier d'euros pour un aspirateur haut de gamme.

Application : Roborock fait encore carton plein avec un logiciel simple et complet

Roborock a trouvé l'astuce permettant d'enrichir en permanence son application mobile sans la transformer en usine à gaz : de bons designers. Alors que de nombreux concurrents proposent des logiciels parfois grossiers où il est bien difficile de s'y retrouver, Roborock propose depuis quelque temps une application mobile qui, tel un grand cru, se bonifie avec l'âge.

La structure reste ultra-classique, avec une carte d'étage en guise de page d'accueil, les boutons en bas pour lancer un programme ou démarrer le robot aspirateur avec un mode manuel ou via SmartPlan, et les touches permettant d'accéder aux options de modification de la carte.

Toutes les nombreuses options sont regroupées dans un seul menu, très bien catégorisé. On ne se perd pas pour trouver les options de programmation ou de configuration de la station de charge, entre autres réglages. Roborock a travaillé également le visuel, avec de jolis effets et animations pour expliciter plus encore le fonctionnement de son mode SmartPlan ou indiquer le temps restant avant la fin du nettoyage. C'est ludique, très propre et facilement compréhensible par l'ensemble du public.

Le Roborock Saros 10 sera à terme compatible avec le standard Matter. Cette norme domotique permettra de contrôler l'aspirateur robot depuis une application comme Google Home, Amazon Alexa ou encore Apple Maison. Théoriquement, il ne sera même plus nécessaire de passer par l'application Roborock pour des commandes simples, comme lancer l'aspirateur dans toute la maison. Des scénarios pourront également être mis en place, pour lancer l'aspirateur une fois que vous êtes à l'extérieur, en utilisant le capteur GPS de votre smartphone ou la serrure connectée installée sur votre porte. Cette mise à jour n'arrivera que dans le courant de l'année 2025.

Autonomie : une consommation maitrisée pour des heures de nettoyage

Roborock a amélioré ou repensé bon nombre des composants de son dernier aspirateur robot, et la batterie n'a pas été oubliée. Le Saros 10 intègre un composant d'une capacité de 6 400 mAh, une valeur conséquente sur ce type de produit.

Pour un nettoyage complet de notre surface en mode SmartPlan, avec une surface totale de 55 m², incluant plusieurs passages sur certaines zones et six retours à la station pour le remplissage du réservoir, le robot aspirateur n'a perdu à peine que 17 % de sa batterie. L'appareil peut se déplacer durant près de trois heures sans avoir besoin de repartir à la station pour se recharger.

Roborock propose toujours une option de charge programmée, qui permet de choisir les horaires de recharge souhaités, comme pendant les heures creuses.