Dyson, expert en aspirateurs sans fil, tente un retour sur le marché des aspirateurs robots avec le Dyson 360 Vis Nav. Son premier essai en 2015, le Dyson 360 Eye, n’ayant pas convaincu, le constructeur britannique espère cette fois-ci des résultats plus probants. Découvrons ensemble si le pari est réussi, avec notre test du Dyson 360 Vis Nav.
- Excellente puissance d'aspiration
- Brosses polyvalentes et ingénieuses
- Design solide et robuste
- Autonomie honnête et recharge rapide
- Cartographie très capricieuse
- Navigation hasardeuse
- Application-compagnon trop sommaire
- Pas de lavage des sols
Test réalisé sur un appareil prêté par le constructeur.
Design : du Dyson pur et dur (sans doute trop)
Vous aimez le violet ? Si oui, tant mieux pour vous. Sinon, vous devrez apprendre à faire avec ! Tranchant radicalement avec les coloris noir et blanc, plus passe-partout et plus discrets, de constructeurs comme Roborock, Ecovacs ou Xiaomi, Dyson opère le choix osé de sa couleur mauve emblématique. Mais si cette teinte vive peut avoir son charme sur un aspirateur balai que l’on remise au placard entre deux utilisations, elle peut se révéler plus embêtante sur un aspirateur robot , qui trône en plein milieu de notre pièce de vie.
Côté dimensions, cet aspirateur ne brille pas par sa compacité. Avec une hauteur de 99 mm, il peine à se faufiler sous certains meubles, là où ses concurrents plus fins excellent. Paradoxal pour un appareil censé nettoyer les recoins les plus inaccessibles.
Quelques bons points viennent tout de même nuancer ce tableau. Contrairement à certains concurrents, le Dyson 360 Vis Nav opère le choix judicieux d’internaliser sa brosse de nettoyage dans une coque transparente. Exit les hélices, brosses et serpillères « à l’air libre » que l’on trouve sur d’autres modèles, et qui peuvent avoir tendance à se fragiliser, voire à se bloquer ou à se décrocher lors du ménage.
À défaut de station d’accueil, cet aspirateur est tout de même livré avec une petite base de recharge, qui se branche à une prise murale. Un cache-câbles permet de masquer élégamment le fil d’alimentation. L’aspirateur vient quant à lui se placer contre les broches de charge.
Cette base étant uniquement dédiée à l’alimentation, le stockage des poussières se fait dans le réservoir intégré au robot. Les habitués des aspirateurs sans sac de Dyson retrouveront facilement leurs marques : ce collecteur amovible se vide aisément au-dessus d’une poubelle, d’une simple pression sur le bouton d’ouverture.
Le vidage du bac à poussières est simple et hygiénique : directement à la poubelle, le filtre intégré retenant les particules les plus fines. © Nicolas Lafarge-Debeaupuis pour Clubic
L’avantage : aucun consommable n’est requis ici, à la différence de certains compétiteurs, qui requièrent l’usage de sacs à poussière dans leurs stations de recharge. L’inconvénient : la capacité du bac (0,5 L) est assez limitée ; il faudra donc le vider très souvent (environ une fois sur deux si vous avez un animal de compagnie).
Aspiration : l’aspirateur qui ne perd pas d’aspiration
Dyson a bâti sa réputation sur la puissance d’aspiration infaillible de ses aspirateurs. Il se devait donc d’être à la hauteur sur les capacités de nettoyage de son unité autonome. Le 360 Vis Nav ne déçoit pas, affichant une puissance d’aspiration de 65 airwatts, propulsée par le bien nommé moteur Hyperdymium, tournant à 110 000 tours par minute.
L’application-compagnon permet de régler l’aspiration selon quatre niveaux d’intensité. En mode automatique, un capteur piézoélectrique, déjà aperçu sur d’autres aspirateurs Dyson, adapte automatiquement la puissance d’aspiration en fonction du niveau de saleté. Après chaque cycle, il est possible de visualiser sur l’application les zones ayant nécessité une aspiration plus intense.
Pour employer cette puissance à bon escient, l’appareil s’accompagne d’une brosse ingénieuse, occupant toute la largeur du robot. Elle conjugue trois types de poils : nylon doux pour les gros déchets, filaments antistatiques en fibre de carbone pour la poussière fine, et poils durs pour déloger les saletés des tapis. Cette conception évite les emmêlements, tout en assurant un nettoyage en profondeur.
Autre bon point, le 360 Vis Nav dispose d’une petite raclette latérale, qu’il peut déployer pour nettoyer efficacement le long des plinthes, et rétracter lorsqu’elle n’est plus nécessaire. De quoi assurer un ménage complet jusque dans les angles, difficiles d’accès avec un aspirateur classique.
Le revers de la médaille de telles facultés d’aspiration ? Un niveau sonore élevé, même en mode « Silencieux ». Un compromis sans doute nécessaire pour un nettoyage aussi rigoureux. Car la conclusion est sans appel : après le cycle, plus aucune trace de poussière ou de poils… Du moins, dans les zones où l’aspirateur a pu se rendre. Et c’est là que le bât blesse.
Navigation : de nombreux capteurs, mais très peu de logique
Sur le papier, cet aspirateur devrait être un modèle de navigation, capable de se mouvoir dans l’espace avec une aisance exemplaire. Sa lentille hémisphérique fish-eye, associée à 26 capteurs, devrait lui permettre de se repérer efficacement, en évitant de passer plusieurs fois au même endroit. Le fabricant a même pensé aux environnements sombres, en équipant l’appareil de lumières LED pour faciliter la détection des obstacles.
Malheureusement, la pratique dément cruellement la théorie. Après une semaine de test, force est de constater que cet aspirateur peine à se repérer dans l’espace. Contrairement à ses concurrents, qui adoptent généralement un parcours méthodique – des bords de la pièce vers le centre, selon un parcours en spirale – le 360 Vis Nav zigzague de manière erratique, multipliant les passages sur certaines zones, et en négligeant d’autres.
Plus inquiétant encore, l’aspirateur se heurte fréquemment aux obstacles, allant parfois jusqu’à les emporter dans sa course. Nous avons ainsi assisté à plusieurs reprises à l’interruption du cycle de nettoyage, l’appareil s’étant emmêlé dans les pieds d’une chaise, et l’ayant déplacée au bout de la pièce avec lui. Comble de la frustration, il était alors impossible de reprendre le nettoyage là où il s’était arrêté : il fallait systématiquement replacer l’aspirateur sur sa base et recommencer le cycle depuis le début.
Ces défauts de navigation sont d’autant plus décevants que des concurrents moins onéreux gèrent ces situations sans difficulté. On peut espérer que ces problèmes soient liés à la jeunesse du produit, et qu’ils seront corrigés par de futures mises à jour logicielles. Néanmoins, pour un appareil haut de gamme au prix conséquent (et aux spécifications alléchantes), ces lacunes en navigation sont pour le moins surprenantes, et pas dans le bon sens du terme.
Logiciel : le minimum syndical, voire moins
Pour contrôler l’appareil à distance, tout passe par l’application-compagnon MyDyson, que les familiers de la marque britannique connaitront déjà s’ils possèdent un appareil connecté du fabricant, comme un ventilateur. Cette unification est appréciable, en ce qu’elle évite la multiplication des applications. L’appairage initial est intuitif, offrant un accès rapide à l’interface de contrôle. Cependant, c’est là que les premières frustrations apparaissent.
L'application MyDyson centralise tous vos appareils de la marque.
Premier écueil : l’impossibilité
de lancer simultanément la cartographie et le nettoyage. Il faut d’abord
cartographier l’espace, puis lancer un cycle d’aspiration séparé. Bien que l’appareil
puisse se repérer lors d’un nettoyage direct, la carte ainsi générée n’est pas
exploitable. Cette contrainte est d’autant plus étrange que des concurrents
comme Roborock parviennent à cartographier et nettoyer en même temps, faisant gagner
un temps précieux.
Plus déconcertant encore, notre test a révélé des difficultés majeures de cartographie. Malgré trois tentatives respectant scrupuleusement les recommandations du constructeur (dégagement des obstacles, portes ouvertes, etc.), l’aspirateur n’a cartographié que le salon et la cuisine, ignorant systématiquement les autres pièces — pourtant accessibles lors des cycles de nettoyage. Là encore, cette incohérence est d’autant plus frustrante que la cartographie n’a jamais posé problème avec des modèles concurrents testés précédemment.
Constatez l'écart entre le plan cartographié par l'appareil (à gauche), qui ne comprend que le salon et la cuisine ; et la carte que l'aspirateur a établie au cours d'un cycle d'aspiration (à droite), incluant toutes les autres pièces.
Et même sur les portions cartographiées, Dyson se contente du minimum syndical. Contrairement à certains compétiteurs, qui proposent une division automatique de la carte en pièces, basée sur la détection des seuils et des portes, l’unité Dyson nécessite une délimitation manuelle des zones. Il n’est pas non plus possible de définir l’emplacement des meubles et des tapis, ou d’indiquer la nature et l’orientation du sol et des planchers.
Heureusement, le reste de l’application est plus intuitif. On y trouve les fonctions essentielles : programmation des passages, lancement du nettoyage (global ou par zones), réglage de l’intensité d’aspiration, définition de zones « interdites », et consultation de l’historique des nettoyages avec cartographie des zones plus ou moins sales. Une commande vocale via Amazon Alexa ou Google Home est également disponible, bien que nous ne l’ayons pas testée au cours de notre prise en mains.
Autonomie : une batterie solide, une recharge rapide
L’autonomie annoncée par le constructeur est de 65 minutes. En pratique, l’aspirateur n’a effectivement jamais manqué de batterie au cours des différents cycles de nettoyage que nous avons lancés, qui ont duré entre 40 et 50 minutes selon les cas de figure, pour une surface d’environ 50 mètres carrés.
Si votre intérieur se situe dans cette superficie, gagez donc que la batterie sera bien assez endurante pour tout nettoyer en un seul passage. Si tel n’était toutefois pas le cas, l’aspirateur reviendrait à sa base pour une sieste réparatrice, avant de terminer son œuvre.
Pour la recharge, justement, deux bons points sont à signaler. Premièrement, celle-ci est rapide : environ 2 heures pour une charge complète, ce qui rend l’appareil rapidement disponible pour un nouveau cycle, et vous assure qu’il soit prêt à l’emploi à chaque fois que vous avez besoin de lui.
Deuxièmement, le bloc secteur qui alimente la station est le même que celui qui recharge les autres aspirateurs sans fil Dyson. Si vous avez déjà ce genre d’appareil à la maison, vous avez donc la possibilité de réutiliser votre chargeur existant, ce qui peut s’avérer utile en cas de perte ou de dysfonctionnement.
Test Dyson 360 Vis Nav : l'avis de Clubic
Pour sa deuxième incursion sur le marché des aspirateurs robots, Dyson se prend encore les pieds dans le tapis — au sens peut-être trop littéral du terme. Malgré des technologies prometteuses, et un nom qui semble établir la « NAVigation » comme priorité, le Dyson 360 Vis Nav pèche par sa navigation hasardeuse et son design encombrant. Sa puissance d’aspiration exceptionnelle ne compense pas ses lacunes en termes de cartographie et de maniabilité. De plus, son prix élevé le positionne face à des concurrents offrant davantage de fonctionnalités, comme le lavage des sols. En l’état, le Dyson 360 Vis Nav apparaît donc comme une option coûteuse et perfectible, dans un marché déjà très compétitif. Il semble que le fabricant britannique ait encore du chemin à parcourir s’il entend s’imposer dans le domaine des aspirateurs robots.
- Excellente puissance d'aspiration
- Brosses polyvalentes et ingénieuses
- Design solide et robuste
- Autonomie honnête et recharge rapide
- Cartographie très capricieuse
- Navigation hasardeuse
- Application-compagnon trop sommaire
- Pas de lavage des sols
Fiche technique Dyson 360 Vis Nav
Type de robot | Aspirateur robot |
Puissance d'aspiration | 65 airwatts |
Type de brosse | Nylon |
Niveau sonore | 65dB |
Autonomie | 65mn |
Technologie de navigation | Caméra |
Type de robot | Aspirateur robot |
Puissance d'aspiration | 65 airwatts |
Récupération de la poussière | Sans sac |
Capacité du bac à poussière | 0.5l |
Type de brosse | Nylon |
Base aspirante | Oui |
Niveau sonore | 65dB |
Autonomie | 65mn |
Temps de charge de la batterie | 115 min |
Technologie de navigation | Caméra |
Détecteur d'obstacles | Oui |
Murs virtuels | Oui |
Environnement(s) logiciel(s) compatible(s) | Google Home, Amazon Alexa |
Assistant vocal compatible | Google Assistant, Alexa |
Hauteur | 9.9cm |
Largeur | 33cm |
Poids | 4.5kg |
Forme du robot | Forme en "D" |