Le NEX abrite pour ce faire un capteur APS-C, de même taille que ceux qu'on trouve dans de véritables reflex destinés au grand public, mais dans un boitier compact et à l'ergonomie simplifiée. Sony répond ainsi à Panasonic et à Olympus, pionniers du genre avec les familles Lumix G et Pen répondant au standard « micro four thirds », dont les boitiers sont plus encombrants en dépit de leur capteur 1,6 fois plus petit. La famille Samsung NX a quant à elle une autre approche encore, puisqu'elle intègre un viseur électronique dont sont dépourvues les trois autres familles, ainsi qu'un flash. Le NEX est pour sa part livré avec un flash amovible, qu'on peut transporter dans une petite boite à enfiler sur la bandoulière, et qu'on doit visser sur un port d'extension abrité par une fine trappe.
La famille NEX promet ainsi un rendu à la hauteur d'un reflex grand public, y compris en haute sensibilité et notamment au travers d'une fonction « flou d'arrière plan » qui permet de détacher le sujet principal de son environnement. Celle-ci permet au tout venant de maitriser la profondeur de champ d'un tour de molette, et d'en obtenir une courte grâce au grand capteur, en adaptant automatiquement les autres paramètres (vitesse d'obturation et sensibilité).
Nous avons pu prendre en main le Sony Alpha NEX-5 pendant une journée entière, l'occasion de découvrir s'il tient ses promesses, clichés à l'appui.
Prise en main
Le boitier lui-même est effectivement comparable à celui d'un compact. Les deux objectifs d'ores et déjà disponibles, qui doivent certes couvrir un capteur environ 16 fois plus grand que celui d'un compact (23,6 x 15,7 mm contre 6 x 4,5 mm), sont en revanche bien plus imposants. Si un NEX-5 équipé de l'objectif à focale fixe 16 mm F2.8 peut entrer dans une poche de veste, il en va autrement d'un autre muni du zoom stabilisé équivalent à un 18-55 mm F3.5-5.6, plus polyvalent. Ni l'un ni l'autre ne rentre en revanche dans une poche de pantalon, et c'est peut-être là un argument décisif en faveur d'un compact, qui y pénètre, ou même d'un reflex, qui requiert lui aussi d'être transporté dans une sacoche ou d'être porté en bandoulière.
Le NEX-5 dispose d'une poignée revêtue d'une matière antidérapante, tout comme la zone qui tombe naturellement sous le pouce, assurant une bonne prise en main. La main gauche est toutefois requise pour actionner manuellement le zoom, qui n'est pas motorisé comme il l'est sur un compact traditionnel.
Ergonomie
Le nouvel Alpha s'adresse, presque exclusivement, au photographe du dimanche. Il dispose effectivement d'une interface simplifiée à l'extrême, adaptée à son mode « auto intelligent », au détriment de l'efficacité dans tous les autres modes. Les multiples touches d'accès direct qu'on trouve sur les reflex ou même sur la plupart des compacts cèdent ici leur place à une molette à double emploi (rotative et directionnelle) et à seulement deux boutons dont les fonctions dépendent du contexte (comme sur un téléphone portable). Des réglages pourtant élémentaires et maitrisés par certains amateurs, tels que la balance des blancs ou la sensibilité, requièrent ainsi un détour fastidieux dans la profonde hiérarchie de l'interface, par ailleurs très réactive. C'est d'autant plus regrettable que l'appareil est débrayable (priorité à l'ouverture, à la vitesse ou entièrement manuel).
Sur le terrain
En pratique le NEX-5 est plutôt réactif... une fois qu'il est allumé. Le premier allumage et la sortie de veille prennent effectivement quelques longues secondes, tout comme l'affichage d'une photo fraichement capturée. Bien qu'elle échoue parfois, la mise au point (à détection de contraste) est quant à elle rapide et précise, en particulier en position grand angle. L'appareil photo peut détecter le type de scène, les visages et même les sourires, en privilégiant au choix les adultes ou les enfants.
L'écran orientable dans un seul axe facilite considérablement la visée en plongée (45°) ou en contre-plongée (90°), mais il n'est pas articulé et ne peut donc pas se retourner, soit pour réaliser un autoportrait à bout de bras, soit pour être protégé contre le boitier au repos.
Les clichés issus du nouveau capteur CMOS Exmor HD de 14,2 millions de pixels et de la puce de traitement BIONZ sont effectivement à la hauteur d'un reflex grand public, mais la sensibilité maximale de 12800 ISO tient plus de l'argument commercial que du réel apport par rapport à la concurrence. Un lissage prononcé du bruit apparait dès 1600 ISO. Le mode « nuit à main portée », qui profite de la cadence de 7 images par seconde du capteur pour capturer et combiner 6 clichés, ne fait malheureusement pas tellement mieux. Reste que le NEX-5 n'a pas à rougir face à un reflex grand public. Seul bémol, son autonomie qui ne dépasse pas une journée intensive.
La fonction « panorama par balayage » est également de la partie. Il s'agit tout simplement d'appuyer sur le déclencheur et de balayer le paysage en tournant l'appareil sur son axe pendant qu'il capture autant de clichés que nécessaire, avant de les monter automatiquement. Lorsque les bonnes conditions sont réunies (scène bien éclairée et contrastée), les jointures sont le plus souvent indécelables et le résultat est parfaitement exploitable. Une mise à jour attendue au mois de juillet ajoutera la possibilité de réaliser un panorama en relief, à regarder avec sa paire de lunettes sur une télévision 3D. L'appareil se contentera de capturer des images supplémentaires et de tirer parti du décalage appliqué par le mouvement du photographe pour calculer une image en relief. Un modèle de présérie montre dès aujourd'hui un résultat convaincant.
L'appareil filme en outre en haute définition au format AVCHD en 1920 x 1080i (entrelacé) ou au format MP4 en 1440 x 1080i, avec son en stéréo. Un microphone est d'ailleurs proposé en option. On aurait aimé pouvoir choisir une définition intermédiaire 1280 x 720p avant de tomber à la définition VGA (640 x 480 pixels). Les fichiers pèsent effectivement assez lourd, on peut filmer environ 30 minutes avec une carte mémoire de 4 Go. Témoin de la transition qu'a entamé Sony en fabricant ses propres cartes SD, l'appareil est d'ailleurs doté d'un emplacement pour carte mémoire hybride, qui peut accueillir indifféremment une carte SD (jusqu'à la récente norme SDXC) ou une carte Memory Stick.
« La qualité d'un reflex »... Pour le prix d'un reflex.
Les compacts numériques à objectifs interchangeables de Sony sont donc plutôt convaincant et offrent une excellente alternative aux modèles concurrents. Ils offrent un capteur sensiblement plus grand que ceux des « micro four thirds » pour un encombrement inférieur, et pour un prix comparable.
Les Sony Alpha NEX ne seront pas vendus nus. Le 16 mm F2.8 (équivalent à un 24 mm) sera commercialisé 250 euros nu, 500 euros avec le NEX-3 ou 600 euros avec le NEX-5. Le 18-55 mm F3.5-5.6 (équivalent à un 27-82,5 mm) sera quant à lui commercialisé 300 euros, 550 ou 650 euros avec l'un ou l'autre boitier. Un kit comprenant l'un des deux boitiers ainsi que les deux objectifs sera également proposé pour respectivement 650 et 750 euros. L'ensemble de ces produits seront mis en vente au mois de juin. Un 18-200 mm F3.5-6.3 sera enfin lancé au mois d'aout, à 800 euros nu ou à 1 100 euros avec le NEX-5.