© Shutterstock
© Shutterstock

Le gouvernement veut rendre la carte bleue obligatoire pour visiter des sites pornographiques.

La secrétaire d'État à l'Enfance, Charlotte Caubel, a défendu devant l'Assemblée nationale l'idée d'imposer l'enregistrement d'une carte bleue pour accéder aux sites pornographiques.

Protéger les mineurs

Selon elle, cette mesure serait un moyen efficace de filtrer les mineurs tentant de consulter des contenus sur ces plateformes. « On nous oppose que ce ne serait pas un filtre parfait, mais déjà, si on peut protéger 30 ou 40 % [des mineurs, ndlr], soyons pragmatiques. Mon enfant, quand il utilise sa carte bleue, j'ai une alerte, je verrai si c'est sur YouPorn ou sur McDo », a déclaré Charlotte Caubel.

« On va faire bouger les choses assez sérieusement », a ajouté la secrétaire d'État devant la Délégation aux droits de l'enfant. « Arrêtons de prendre des pincettes : oui, cela détruit nos enfants de l'intérieur. Et cela contribue à ne pas rompre la chaîne des violences sexuelles que nous continuons à nourrir », estime-t-elle, rappelant que la France est « le quatrième pays producteur d'images pédopornographiques ».

Charlotte Caubel indique qu'elle « perd patience », car les sites pornographiques ne se plient pas à la législation française. Pour rappel, la Loi du 30 juillet 2020 leur interdit de se contenter d’une simple déclaration de majorité pour accéder aux contenus pornographiques, mais les plateformes n'ont mis en place aucun système de vérification de l'âge depuis.

La carte bancaire plutôt qu'une carte d'identité

Fin 2021, le CSA avait commencé à envoyer des mises en demeure à plusieurs sites pornographiques à haute fréquentation. À la même période, la CNIL suggérait d'utiliser la carte bancaire avec une transaction à zéro euro pour accéder aux plateformes. En effet, elle n'était pas favorable à un partage de documents d'identité avec celles-ci.

« Nous avons une industrie et des opérateurs qui considèrent que la protection des données des adultes, la liberté des adultes est le saint Graal », regrette Charlotte Caubel, qui veut ériger la protection des mineurs comme une priorité.

Un rapport sénatorial datant de septembre 2022 affirme que 36 % des garçons ont été exposés à des images pornographiques avant l'âge de 13 ans. Un tiers des garçons de moins de 15 ans visiteraient au moins une fois par mois un site pornographique.

Source : BFMTV