Le site pornographique Dorcel annonce mettre à l'essai le nouveau système d'identification destiné à empêcher les mineurs d'accéder au contenu pour adulte.
Le gouvernement pousse depuis près d'un an pour empêcher les jeunes Français de visionner facilement des vidéos pornographiques. Pour cela, il encourage à l'adoption du fameux « double anonymat », grâce auquel un utilisateur pourra prouver son âge sans révéler son identité à l'éditeur du site. Cette solution va être testée par un premier professionnel du secteur.
Une solution marseillaise
Comment couper l'accès du porno aux adolescents, alors que le contenu peut dorénavant être trouvé en quelques clics, finalement ? Pour le gouvernement, la solution pourrait résider dans le double anonymat. Mais envoyer sa carte d'identité à une entité dite « tiers de confiance » peut sembler dangereux pour la sécurité des données au premier abord. Surtout qu'il s'agit d'un procédé encore non expérimenté dans le secteur.
Mais avec Dorcel, on devrait avoir un premier retour d'expérience rapide. Le leader français des vidéos pour adultes annonce tester le procédé, en collaboration avec une entreprise marseillaise, GreenBadg. Il sera ainsi demandé à l'utilisateur d'envoyer une pièce d'identité, puis un selfie vidéo afin d'effectuer « une comparaison faciale par intelligence artificielle », explique le fondateur de GreenBadg Jacky Lamraoui. Une fois l'âge vérifié, la personne reçoit un QR code d'une validité de trois ans.
Un procédé trop lourd ?
Autant dire qu'il faudra avoir une réelle volonté d'accéder à ce site particulier, ou être animé d'un esprit citoyen des plus nets, pour livrer toute son identité à une société inconnue afin de s'adonner à une activité relevant de l'intime. Si Dorcel veut jouer le jeu de l'État, le groupe a expliqué tenter la mise en place de cette technique durant un mois seulement. De son côté, sa direction plaide plutôt pour un dispositif plus léger, utilisant soit une empreinte bancaire, soit une simple vérification d'identité.
Reste que le gouvernement est bien décidé à avancer sur la question du blocage du contenu pornographique pour les mineurs. L'ARCOM va ainsi se voir dotée dans les prochains mois de la possibilité de bloquer des sites pour adultes ne respectant pas la loi, et ce, sans avoir à passer par un juge. De quoi pousser à l'adoption massive du double anonymat ou, au contraire, à l'explosion du nombre de VPN, comme ça a été le cas récemment dans l'Utah ?