Le conseil d'administration du groupe a rejeté l'offre d'achat de la multinationale, au nom de son indépendance. L'histoire ne devrait pas s'arrêter là.
Dimanche, l'annonce de Veolia avait sonné comme un coup de tonnerre. Le groupe souhaite en effet s'emparer de l'essentiel des parts (29,9% sur les 32% possédés) qu'Engie détient chez son concurrent Suez, afin de créer un leader mondial de la transformation écologique. Si Engie a jusqu'à la fin du mois de septembre pour répondre à Veolia, Suez a fait part de sa ferme opposition.
Pour Suez, l'offre de Veolia « génère des préoccupations »
Lundi, le conseil d'administration de Suez, qui s'est réuni en urgence, a annoncé « réitérer à l'unanimité sa totale confiance dans le projet stratégique fortement créateur de valeur de Suez en tant que société indépendante », dénonçant l'offre de Veolia, qui « génère des préoccupations sur l'avenir des activités de traitement et de distribution de l'eau en France et sur l'emploi au regard du montant des synergies espérées ».
Suez désapprouve l'intention et la démarche, jugée « inamicale » après avoir été prévenue seulement quelques heures avant l'annonce de Veolia sur sa volonté de rachat, bien qu'Antoine Frérot, le P-D.G. de Veolia, affirme évidemment le contraire.
Veolia attend la réponse d'Engie
Veolia a l'intention, une fois le rachat des 30% du capital de Suez détenus par Engie (une opération déjà estimée à 2,9 milliards d'euros) bouclé, de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur le reste du capital de son concurrent, pour définitivement fusionner avec lui et créer ce fameux « champion mondial français de la transformation écologique », vanté dimanche. Le coût d'en éventuel rachat de Suez coûterait plus de 10 milliards d'euros, hors dette, à Veolia.
Le groupe Suez semble être désormais seul contre tous. Si l'Autorité de la concurrence devra se prononcer, chez Veolia, on est persuadé de voir l'opération aboutir, et ce dans les 12 à 18 prochains mois. L'État verrait d'un bon œil une consolidation française sur ce secteur des services à l'environnement, de l'énergie et du recyclage, tout comme Engie, dont le conseil d'administration devrait accepter l'offre, non sans la revoir à la hausse, négociations obligent.