Avec 8 millions d'abonnés payants en France, Netflix est l'un des symboles de cet engouement pour l'abonnement © Clubic
Avec 8 millions d'abonnés payants en France, Netflix est l'un des symboles de cet engouement pour l'abonnement © Clubic

L'abonnement en ligne est devenu une vraie passion française. Et les entreprises qui transitent par le monde du numérique profitent de cet essor pour faire exploser le marché.

Que ce soit pour son smartphone, pour sa connexion internet et la télévision, pour sa salle de sport (si si, elles vont vraiment reprendre du service), pour sa plateforme de streaming préférée, pour voir son équipe de foot favorite ou pour écouter de la bonne musique, l'abonnement en ligne est roi. Il est même un modèle dominant de l'économique numérique. Cette année, on comptera pas moins de 2,3 milliards d'abonnements souscrits sur toute la planète, pour un chiffre d'affaires de 186,5 milliards d'euros, en très nette croissance par rapport à 2020 (+31 %, 142,3 milliards d'euros). Et la France n'échappe évidemment pas à la folie de l'abonnement online. Le marché pèse plusieurs milliards d'euros dans l'Hexagone.

Le marché français de l'abonnement digital en plein boom

En tant que modèle économique, l'abonnement en ligne est plutôt robuste. Rien qu'en France, le marché comptera près de 50 millions d'abonnements actifs cette année, soit environ 9 % du marché européen. Dans l'Hexagone, les abonnements devraient enregistrer un chiffre d'affaires de l'ordre de 5,32 milliards d'euros en 2021, si l'on se fie à l'étude européenne menée par Telecoming, leader de l'économique numérique. Et le marché français, le troisième en Europe derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni, devrait croitre à un taux moyen de 18 % sur les quatre prochaines années. En 2025, il devrait peser 10,3 milliards d'euros.

Sur le large secteur de l'économique numérique, les box internet comptent pour 25 % du marché français des abonnements. En 2025, elles feront toujours la course en tête, selon l'étude, et devraient même occuper une part de marché encore plus grande, à hauteur de 29 %.

La SVoD arrive en excellente position, avec 3 ménages français sur 10 abonnés à un service de vidéo à la demande. Un Français paie d'ailleurs, en moyenne, 117 euros par an en dépenses SVoD. Et la facturation liée à la vidéo à la demande devrait progresser de 16 % par an sur les prochaines années.

En ce qui concerne les services de streaming musical, l'étude de Telecoming affirme qu'aujourd'hui 24 % des ménages français détiennent un tel abonnement. Le coût moyen reste léger (9,4 euros/mois), mais il est légèrement supérieur à celui de la moyenne européenne (7,8 euros/mois).

Mobilité, bien-être, sport : de nouveaux acteurs vont dessiner la nouvelle économie numérique

Parmi les secteurs qui tireront l'économie de l'abonnement vers le haut, l'étude n'a pas eu de mal à identifier la mobilité. Les données récoltées par Telecoming, issues du Subscronomics Report 2021 (« Subscronomics » étant l'économie de la souscription), nous montrent que la mobilité va connaître une croissance spectaculaire ces prochaines années. De 13,9 millions d'euros en 2020, le marché devrait atteindre 36,8 millions d'euros cette année. En France, ces services d'abonnement devraient peser pour 726 millions d'euros de chiffre d'affaires. Les moyens de transport plus propres (électriques notamment) aideront en ce sens. La part de marché des abonnements numériques liés à la mobilité devrait d'ailleurs passer de 1 % à 7 % en 2025.

Outre la mobilité, les services de bien-être et de sport (fitness) vont connaître de belles heures à venir. La France, pays d'Europe avec la croissance la plus haute, devrait voir les abonnements sur ces services augmenter de 18 % au cours des quatre prochaines années. C'est bien plus que la moyenne européenne prévue par l'étude (9 %).

Des entreprises qui doivent s'adapter à la volatilité des abonnements/désabonnements

Aujourd'hui, les entreprises sont en mesure de proposer une offre évolutive grâce à la technologie et à la donnée. Et tout cela en fonction des intérêts des utilisateurs, que ces firmes se doivent de connaître. Alors forcément, l'écosystème actuel digital impose aux acteurs économiques d'adapter non seulement leur vitrine, mais aussi leur gamme de produits et services. Il est aussi mieux pour eux d'adopter leurs modes de paiement, la facilité et la vitesse de livraison, mais aussi la fidélisation du client, la protection des données et la gestion des retours. Concernant la livraison justement, qui a rapporté 464 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde en 2020, elle devrait générer des revenus autour de 1 352 milliards en 2025.

« L’utilisateur est un acheteur informé, responsable et engagé qui recherche avant tout un usage qui lui convient plutôt qu'un produit dont il sera propriétaire. Il accepte l'idée de payer pour profiter d'un contenu de qualité. En contrepartie, les marques doivent être capables de répondre à ses attentes et d’aller au-delà du seul catalogue de produits. Car si un abonnement dépend d'un clic, une annulation aussi », analyse Cyrille Thivat, Président-directeur général de Telecoming. Il est en effet aujourd'hui aussi facile de s'abonner que de se désabonner à un service, et nul doute que la multiplication des propositions encourage la volatilité des consommateurs en la matière.

« L’un des principaux avantages de l’économie de l’abonnement est que l’utilisateur n’a pas à se soucier du paiement. Cette étape a toujours été le grand défi du commerce ; l’abonnement le réduit au moment clé de la décision ou non de s’engager », poursuit Cyrille Thivat. « De ce point de vue, les technologies du paiement en un clic, tels que le paiement direct sur facture opérateur, deviennent stratégiques pour l’acquisition et la fidélisation des clients. Une bonne publicité, un bon service et un système de paiement simple, sont les clés pour triompher dans cette dynamique mondiale de la Subscronomics ».

Source : Telecoming