Initié en 2020, le rachat de Giphy par Meta pour 400 millions de dollars continue de s'enliser dans les méandres de la justice britannique.
D'abord en août 2021 lorsque l'Autorité des Marchés et de la Concurrence (CMA) britannique a fait part de ses inquiétudes quant à une situation d'antitrust, puis aujourd'hui via le Tribunal d'Appel de la Concurrence (CAT).
Une affaire qui s'enlise au Royaume-Uni
Pour arriver devant le CAT, Meta avait protesté contre les conclusions de la CMA. Ce refus d'obtempérer lui a coûté une amende de 70 millions de dollars. La raison de cette amende : l'absence de coopération de Meta visant à fournir les documents requis à temps pour aider à l'enquête de l'Autorité.
Meta a également tenté à deux reprises de changer de Chef de la conformité, sans en demander l'accord de la CMA. À la suite de quoi en novembre celle-ci a intimé à Meta de vendre Giphy dans son intégralité à un acheteur approuvé. La société de Mark Zuckerberg s'est entêtée et a porté l'affaire devant le CAT.
Une affaire qui traîne donc depuis deux ans, avec une justice britannique qui n'en démord pas, malgré l'argumentaire de Meta selon lequel plus de la moitié des activités de Giphy transitent par Facebook, WhatsApp ou Instagram.
Look what the CAT dragged in
Après une mûre enquête, le CAT a conclu que cinq des six points bloquants soulevés par la CMA quant à ce rachat sont valides. Le seul point bloquant en la faveur de Meta s'intéresse au fait que la CMA n'a pas informé le géant américain de l'acquisition de Gfycat par Snapchat un an après la décision de rachat de Giphy.
L'affaire est encore loin d'être conclue pour la société de Mark Zuckerberg, mais pas non plus complètement vouée à l'échec. Le processus de médiation doit être finalisé après une concertation conjointe entre Meta et la CMA. Le CAT a malgré tout entériné la décision de la CMA selon laquelle cette acquisition constituerait un danger significatif à une saine concurrence.
D'un côté, la directrice exécutive de la CMA Andrea Coscelli a approuvé la décision du CAT, indiquant que « le verdict aide à renforcer notre capacité à protéger la concurrence et l'innovation sur les marchés numériques ». De l'autre, Meta a bien entendu exprimé sa déception : « Nous croyons fermement que notre investissement pourrait améliorer les produits de Giphy pour les millions de personnes, entreprises et partenaires qui les utilisent ».
L'affaire est en tout cas loin d'être classée, mais il apparaît plus que jamais que le rachat de Giphy par Meta ne relève pas de l'idée de génie.
Source : Gouvernement britannique