Giphy

Le régulateur vient de lancer une enquête sur l'acquisition de la plateforme de GIFs par le géant américain, et invite les deux entreprises à fonctionner de façon indépendante durant l'examen.

Il y a désormais un mois, nous apprenions le rachat de la célèbre plateforme d'images animées Giphy par Facebook pour un montant avoisinant les 400 millions de dollars. Une acquisition stratégique destinée au réseau social Instagram (qui appartient à la firme de Mark Zuckerberg) mais qui inquiète l'Autorité de la concurrence et des marchés britannique (Competition and Markets Authority ou CMA), qui a lancé un examen de la transaction.

Facebook suspend provisoirement l'intégration

L'autorité britannique craint que le récent rachat de Giphy n'entraîne une distorsion de la concurrence sur le marché des réseaux sociaux, bien occupé par Facebook et ses filiales Instagram et WhatsApp, qui alimentent depuis plusieurs années le fantasme d'un potentiel démantèlement de la société de Mark Zuckerberg.

La bibliothèque de GIFs animés Giphy était déjà utilisée par la famille des réseaux sociaux de Facebook avant son rachat. Jusqu'à maintenant, plus de la moitié du trafic de Giphy pointerait vers des applications du groupe Facebook (dont Instagram majoritairement), ce qui représente plusieurs centaines de millions d'utilisateurs quotidiens. L'idée du groupe californien est de faciliter, pour les utilisateurs d'Instagram, l'accès aux GIFs et stickers qui viennent illustrer leurs photos ou vidéos notamment postées en stories.

L'annonce de l'ouverture probable d'une enquête qui fera suite à un examen démarré de ce rachat et de ses risques pour la libre concurrence a poussé Facebook à bloquer momentanément l'intégration de Giphy à Instagram.

Facebook et Giphy veulent convaincre le garde-fou britannique

Officiellement, l'Autorité de la concurrence et des marchés britannique a délivré une ordonnance d'exécution. C'est l'étape préalable au lancement d'une enquête. Ce premier jet consiste juridiquement à laisser les deux entreprises concernées commenter l'opération financière.

Facebook semble prête à collaborer avec le garde-fou. « Nous sommes prêts à montrer aux régulateurs que cette acquisition est positive pour les consommateurs, les développeurs et les créateurs de contenu », a indiqué la firme dans un communiqué, qui affirme laisser le même accès à son API à d'autres fournisseurs d'images animées.

Giphy, de son côté, essaie de convaincre de la pertinence et de l'utilité de ce qu'elle appelle « un partenariat », dans une déclaration transmise aux médias : « Tout le monde conservera le même accès à Giphy. Nous sommes impatients de démontrer à quel point ce partenariat est un avantage pour nos utilisateurs, partenaires et créateurs de contenu ».

Les entreprises ont jusqu'au 3 juillet 2020 pour convaincre la CMA. Si cette dernière confirme ses soupçons, l'enquête officielle sera lancée dans la foulée.

Source : Gov.uk