Le constructeur français Alstom pourrait conforter sa place de numéro 2 mondial du matériel ferroviaire après le rachat de Bombardier. Les deux entreprises ont confirmé, lundi 17 février, être entrées en négociation exclusives pour la vente des trains et métros de la société canadienne.
Le prix d'acquisition de l'intégralité de la division Transport de Bombardier est estimé à environ 6 milliards d'euros. La finalisation du rachat est attendue pour le premier semestre 2021.
Une acquisition à 6 milliards d'euros
Une année après le refus de la Commission européenne concernant la fusion d'Alstom avec l'allemand Siemens, le constructeur ferroviaire français change de cible. Dans un communiqué, le groupe dirigé par Henri Poupart-Lafarge a annoncé la mise en place d'un protocole d'accord avec Bombardier et son principal actionnaire, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDQP), pour racheter 100 % de la division Transport de l'entreprise canadienne.Le coût de cette acquisition sera compris entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros, précise le communiqué de presse. Le nouvel ensemble pèsera alors un chiffre d'affaires de plus de 15 milliards d'euros, permettant à Alstom de conforter sa place de numéro 2 mondial du secteur.
Avec cette acquisition, Alstom pourra en effet compléter au mieux ses implantations géographiques, notamment en Europe et en Amérique du Nord. « Cette acquisition renforcera notre présence internationale ainsi que notre capacité à répondre à la demande toujours plus importante de solutions de mobilité durable. Bombardier Transport apportera à Alstom une complémentarité géographique et industrielle sur des marchés en croissance, ainsi que des plateformes technologiques additionnelles », se souligne Henri Poupart-Lafarge.
Montrer les crocs face au géant chinois
Alstom est actuellement numéro 2 mondial du transport, mais très loin derrière le chinois CRRC, notent Les Échos, tandis que Bombardier se situe à la quatrième place, après l'allemand Siemens.De son côté, CRRC réalise encore 90 % de ses ventes sur le marché chinois. Mais son appétit ne cesse de croître. En août 2019, l'entreprise s'est implantée pour la première fois en Europe en rachetant Vossloh Locomotives. Un rachat qui avait rendu furibond le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, considérant qu'il s'agissait d'un véritable cheval de Troie vers l'Europe.
En termes de chiffre d'affaires, CRRC a engrangé 26 milliards d'euros en 2017, selon Ouest France. Le groupe dit être « le plus grand fournisseur mondial d'équipements pour le transport ferroviaire avec les gammes de produits les plus complètes et des technologies de pointe », exportant vers 102 pays.
Source : Les Échos