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Plusieurs professionnels de santé ont critiqué le référencement de médecines non reconnues sur la plateforme de prise de rendez-vous médical à distance Doctolib.

Parmi les professionnels visés par des médecins sur Twitter, on trouve des praticiens en naturopathie et en urinothérapie, considérées comme des médecines parallèles qui relèvent du domaine du bien-être, et non de la santé. D'autant que, parmi ces praticiens, certains ont été formés par des personnalités aux méthodes plus que problématiques. Doctolib a réagi dès lundi.

Des médecines parallèles référencées sur une plateforme dédiée à la santé

Ce n'est pas la première fois que Doctolib est critiqué pour son fonctionnement, mais jusqu'alors, les reproches qui lui étaient adressés concernaient principalement la sécurité des données médicales de ses utilisateurs. Cette fois, c'est l'offre même de l'entreprise française qui est remise en question. Car ce week-end, plusieurs médecins et scientifiques ont relevé, sur Twitter, la possibilité de prendre des rendez-vous « médicaux » auprès de professionnels exerçant une activité non reconnue par le ministère de la Santé. Si ces professions ne sont en principe pas illégales, cela soulève tout de même une question : est-ce le rôle de Doctolib, site de plus en plus hégémonique sur ce secteur, de référencer ces praticiens ?

Un autre problème, plus grave encore, a également été soulevé. Comme l'a fait remarquer sur Twitter Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, certains des comptes concernés ne s'arrêtent pas à la pratique de médecines parallèles. Ils font parfois également la promotion active de théories ou de personnalités ouvertement complotistes, comme Thierry Casasnovas ou Irène Grosjean.

La plateforme s'est défendue ce lundi

Devant l'ampleur prise par la polémique, surtout auprès de praticiens confirmés, Doctolib a tenu à se défendre. En ce qui concerne le premier point, elle explique n'être pas compétente pour trancher quelle médecine est valable ou non. Elle ajoute cependant qu'elle indique clairement les pratiques qui ne sont pas reconnues par le ministère de la Santé sur son site, en affichant la mention « Ce praticien exerce une profession non réglementée » sur leurs profils. De plus, ces praticiens ne représenteraient que 3 % du total, et seulement 0,3 % du nombre de rendez-vous.

En revanche, les équipes de Doctolib ont annoncé la suspension de 17 comptes de professionnels affiliés à des théories complotistes, et une vigilance renforcée sur la question.