Elle n'était pas forcément attendue sur ce terrain. La banque Crédit Agricole a fait le pas en lançant sa boutique d'applications. L'origine de ce Crédit Agricole Store, ou CAStore (la mascotte est un castor...), est né de la volonté de l'institution bancaire de « s'adapter aux nouveaux modes de consommation bancaire et de s'inscrire dans l'ère du numérique », explique-t-elle sur son site. L'offre est déjà testée dans trois caisses régionales depuis juin dernier.
Le catalogue actuel réunit une petite vingtaine d'applications, toutes dédiées aux finances personnelles. La création d'un compte est nécessaire pour y accéder. On y retrouve par exemple Ma Tirelire, le service de gestion de l'épargne, Bankin', l'assistant de suivi de ses dépenses ou encore Kwixo, la solution pour réaliser des paiements simplifiés entre amis. Plus qu'une interface de téléchargement, le site est supposé servir de lieu d'échanges entre les utilisateurs et les développeurs, afin que les premiers suggèrent des idées et améliorations aux seconds.
Le vivier d'applications est le fruit d'une coopérative lancée par la banque regroupant des développeurs, ici appelés « Digiculteurs ». Celle-ci est ouverte à toutes les entreprises du numérique en France et doit faire figure de porte-étendard des « valeurs mutualistes perpétuées par le Crédit Agricole ». Ainsi, les applications ne sont pas développées en interne mais par des tiers qui ont accès à un SDK créé pour l'occasion, explique l'un des participants au projet en amont sur le blog Tapahont.
Le modèle économique du CAStore est articulé autour de trois formules, ou « Pass » : gratuit, découverte et premium. Le pass découverte donne accès à un panel de une à dix applications pour un forfait de 0,79 euros par mois. Le premium offre un accès illimité pour 1,99 euros par mois. Si les applications ne sont pas utilisées pendant trente jours, le compte n'est pas débité. Une initiative bienvenue quand on sait le nombre de frais que s'amusent à facturer beaucoup de banques.
Dans un souci de transparence, le Crédit Agricole indique qu'il « ne gagne pas d'argent sur ces applications, l'intégralité du montant des Pass (hors charges de fonctionnement) est reversée aux développeurs ». Ainsi, si une partie est reversée aux « Digiculteurs », l'autre est dépensée pour « assurer un environnement sécurisé ». La banque précise que les données bancaires sont hébergées dans l'un de ses datacenters situé à Chartres, et que les applications sont soumises à une batterie de tests de sécurité avant d'être publiées.