Louis Gallois précise en effet que « les révolutions technologiques - aujourd'hui celle du numérique et d'internet, demain celle liée à la transition énergétique - modifient très profondément la manière dont sont conçus et fabriqués les produits, comme elles modifient la manière dont fonctionnent les collectifs de travail ».
Fort de ce constat, l'auteur du rapport précise que du fait de l'insuffisance des investissements dans les outils permettant la productivité, « la productivité globale des facteurs n'a pas progressé en France au cours de la dernière décennie ». Même s'il ne livre pas de chiffres sur ce taux d'équipement (et de renouvellement), Louis Gallois explique que l'équipement numérique des entreprises serait donc en retard.
Afin de combler ces retards, deux propositions figurent dans le rapport. Tout d'abord, le commissaire à l'Investissement souhaite, dans sa 19ème proposition, « doubler en cinq ans la capacité de France Investissement (BPI) à développer des partenariats public-privé dans le domaine du capital-investissement pour soutenir les entreprises ayant de forts besoins d'investissement au moment de l'industrialisation de leurs innovations ».
Pour rappel, la Banque publique d'investissements (BPI) est un organisme doté de 42 milliards d'euros et mis en place par François Hollande afin de participer au financement de PME françaises. Louis Gallois souhaite approfondir le dispositif afin qu'elle puisse s'engager pour que « certains de nos fleurons technologiques ne soient pas rachetés par des entreprises étrangères et devrait pour cela pouvoir détenir des participations majoritaires temporaires lorsque l'intérêt national le justifie ».
Quant à la 20ème proposition, elle préconise de donner au Commissariat général à l'Investissement (chargé de mettre en œuvre les projets dans le cadre des Investissements d'avenir) 3 missions principales. L'une d'entre elles s'avère être « le développement et la diffusion des technologies génériques (numérique et micro-électronique, photonique, nanotechnologies, biotechnologies, matériaux, systèmes...) qui sont vitales pour toutes les industries ».
Pour l'instant, le rapport a seulement été remis au Premier ministre. C'est désormais à lui de décider s'il pourra ou non donner suite à ces mesures.