L'UFC-Que Choisir livre les résultats de son étude (.pdf) portant sur le marché de la téléphonie mobile en France. L'organisme revient sur les derniers faits marquants mais s'inquiète d'un éventuel retour à 3 opérateurs. Il estime que la faiblesse de SFR, en particulier sur la 4G ou même la situation de Bouygues Telecom peuvent créer de nouvelles tensions sur ce marché.
Gérard barbier, administrateur à l'UFC Que choisir se réjouit de la situation actuelle. Il précise : « l'arrivée du 4eme opérateur a libéré les abonnés ». Free Mobile a donc permis au marché français de muter en profondeur à tel point qu'à la fin de l'année 2013, près d'un abonné sur 2 (43,9%) avait une offre sans engagement, soit deux fois plus qu'en janvier 2012. « Avec cette croissance, le sans engagement devrait donc devenir la règle en 2014 », ajoute l'organisation.
Globalement, l'arrivée d'un nouvel arrivant a permis de « baisser la facture des consommateurs ». Selon le rapport, ce sont 7 milliards de gains cumulés en pouvoir d'achat qui ont été réalisés par l'ensemble des abonnés.
Ce mouvement s'est toutefois accompagné d'une baisse des revenus des opérateurs. « Il s'agit en effet du revers d'une même pièce. [...] mais ce mouvement s'explique aussi par une certaine saturation du marché et un taux de pénétration de services élevés car supérieur à 100% », explique l'UFC.
Retour à 3 opérateurs, une « régression concurrentielle »
Suite au rachat de SFR par Numericable, le marché en France devrait rester composé de 4 acteurs majeurs. Toutefois, l'UFC-Que Choisir nourrit des craintes quant à la solidité de SFR. La faiblesse de ses investissements dans son réseau 4G pourrait par exemple nuire au câblo-opérateur. « Endetté, Numericacle pourra-t-il répondre à la nécessité d'investissement dans ces réseaux ? La question a déjà été adressée à l'Arcep », s'interroge l'association.
A ses yeux, seuls les opérateurs virtuels seront les « dynamiseurs du marché ». C'est pourquoi l'UFC-Que Choisir demande formellement à l'Arcep d'obliger les opérateurs à être plus transparents dans les tarifs (baptisés tarifs de gros) qu'ils appliquent aux MVNO pour utiliser leur réseau d'antennes-relais.
« Aujourd'hui, les coûts des tarifs de gros ne sont pas disponibles », nous explique l'organisation. « L'Autorité de la concurrence a déjà critiqué le manque de transparence dans ce domaine. Les opérateurs réalisent de marges sur le gros vendu aux MVNO. Nous demandons donc à l'Arcep de faire la transparence et de mettre en place, selon son expertise, une procédure qui pourrait aboutir à des tarifications orientées vers les coûts. »
Selon l'Arcep, la part de marché des MVNO s'élevait à 10,9% fin 2013. Leur situation est donc, pour le moment stable, mais pourrait évoluer positivement si ces revendications sont entendues.