Quelle place pour Lekiosk en 2014 ?
Nous visons toujours les lecteurs qui préfèrent le magazine en tant que produit, ceux qui prennent le temps de lire, qui ont une passion, leurs thématiques de prédilection, qui cherchent de l'analyse, etc. C'est une façon de lire différente de celle qui consiste à s'informer avec de l'actualité chaude, des brèves et les réseaux sociaux. En cela, notre offre qui compte aujourd'hui plus de 1 300 magazines répond plus au premier type de lecteur.Qu'apportez-vous dans cette refonte ?
Le gros de notre lectorat est une cible très exigeante, comportant beaucoup de CSP+. Ils veulent un accès immédiat, multi-supports et une qualité d'expérience élevée car c'est un marché très concurrentiel et ils ont été habitués par les standards américains de haut niveau. Après six mois de travaux nous sortons donc cette nouvelle version dont la principale évolution visible est le design. Nous sommes convaincus que nous sommes entrés dans l'ère du design. Nous avons également poussé l'expérience de personnalisation des contenus.Le lecteur choisit parmi ses thèmes favoris et peut aussi en exclure certains, ceux qu'il n'aime pas. Nous lui suggérons ensuite trois niveaux de recommandation : ses habitudes de lecture, les thématiques qui peuvent lui plaire et les dernières actualités. C'est une tendance forte : nous avons un journaliste qui éditorialise la plateforme. Sa mission est d'extraire des contenus intéressants afin d'inviter le lecteur vers un magazine.
L'autre axe sur lequel nous avons beaucoup travaillé concerne la rapidité d'affichage, qui est l'un des principaux freins à la lecture - cela peut être lié à un interstitiel qui se charge mal ou à un téléchargement trop lent. Dans la nouvelle application nous avons divisé le temps de chargement par deux. Il faut compter moins d'une minute pour télécharger un titre entier. L'utilisateur peut aussi lire son contenu en streaming.
Un magazine n'a pas été conçu pour tablette...
Cela peut paraître surprenant qu'il y ait un tel engouement pour la lecture de magazines sur tablette mais en réalité ce support est un vrai produit, et c'est ce que recherchent nos lecteurs. Ils ne le voient pas comme du contenu, à l'image des articles Web. Ce type de pratique est à comparer à l'écoute d'un album de musique. Nous avons remarqué que les femmes aimaient voir la pub dans les magazines, pour repérer des marques.Aujourd'hui nous pesons environ 5% de la diffusion numérique sachant que nous sommes partis de zéro. Par ailleurs nous n'allons pas proposer d'abonnement aux applications des magazines car nous considérons que concevoir une appli, c'est un métier, c'est le nôtre. Celui des éditeurs reste de produire des contenus.
L'abonnement est-il le bon modèle pour la presse ?
Comme l'ont montré Deezer, Spotify ou Netflix, il faut proposer un accès global aux contenus. Mais Lekiosk est convaincu que dans la presse, on ne peut pas donner accès à l'ensemble des magazines pour un tarif unique. C'est pourquoi nous proposons 10 magazines pour 9,90 euros par mois. D'un côté, les lecteurs ne sont pas intéressés par tout donc cela ne servirait à rien. De l'autre, cela ne tiendrait pas pour les éditeurs.Notre modèle économique consiste à prélever une commission fixe sur le forfait. Le reste est reversé aux éditeurs au prorata de l'utilisation du forfait selon le magazine et sa valeur faciale. Comme nous sommes certifiés OJD, cela permet aux éditeurs de valoriser leurs ventes numériques auprès des annonceurs. Malgré tout la presse quotidienne reste fermée à notre modèle, plus pour des raisons politiques car ils ont accordé l'exclusivité de leur diffusion. Pourtant nous leur permettrions de générer des ventes supplémentaires.