Plus vieux qu'il n'y paraît, Bitstrips a vu le jour en 2007 à l'initiative de Jacob Blackstock, surnommé « BA », qui se dit versé dans le domaine de la bande dessinée, de l'animation et du cinéma depuis son enfance. Il a déjà fondé plusieurs sociétés dont Core Matrix, un studio média se voulant expérimental, et Dream Machine, une école d'animation pour les enfants. Quant à Bitstrips, le succès est venu de son intégration sur Facebook, en décembre 2012.
Son arrivée sur les plateformes Android et iOS en décembre 2013 a dopé le phénomène. Bitstrips a trusté la tête de l'App Store dans la catégorie applications gratuites au bout de deux semaines, et a été téléchargé 11 millions de fois fin octobre, toutes plateformes confondues, et a attiré 20 millions d'utilisateurs. « L'arrivée de Bitstrips sur mobile a permis aux gens de créer des BD à tout moment, et c'est ce côté instantané qui a permis à l'application de connaître cette viralité », expliquait en décembre le fondateur de la société.
Car aucun moyen particulier n'a été dépensé en marketing et communication. En février, le service revendique 14 millions d'utilisateurs actifs hebdomadaires. Aujourd'hui, plus de 30 millions de personnes à travers 90 pays se sont transformés en personnages dans leurs BD Bitstrips, envahissant les flux d'actualités de Facebook. Un succès que certains voient comme de la mauvaise herbe, ce dont le PDG a conscience.
Pas de modèle économique
« Un nombre absurde de personnes se sont mises à tellement apprécier Bitstrips que beaucoup d'entre elles partagent leurs BD de façon abusive ce qui peut être écrasant pour les non-initiés », confessait-il en janvier auprès d'AP. Afin d'éviter de se faire une mauvaise publicité auprès de ces personnes, la société a récemment ajouté des options qui permettent aux utilisateurs de partager leurs bandes dessinées à un groupe limité.Propulsée par seulement 17 salariés, l'entreprise continue d'étoffer son offre en ajoutant des options de création et de nouvelles scènes (plus de 10 000 aujourd'hui). Mais le vrai sujet est de réussir à monétiser son audience et de générer des revenus. Sur le modèle du freemium, la société pourrait proposer du contenu additionnel payant, limiter le nombre de Bitstrips gratuits ou bien même insérer des marques dans les BD.
Pour l'instant, Jacob Blackstock dit vouloir se focaliser sur l'amélioration de son produit et de l'expérience utilisateur. La force de Bitstrips, reconnaissons-le, est de s'adresser à une audience très généraliste, lui permettant, s'il n'agace pas trop de monde, de potentiellement grandir de façon pérenne.
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