© Netflix
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Longtemps perçus comme des outils incroyables de liberté d'expression et de démocratie, les réseaux sociaux sont tombés dans des travers d'où ils doivent sortir.

Barack Obama a beau avoir placé les réseaux sociaux au cœur de ses stratégies de campagne pour être élu président des États-Unis, il fustige aujourd'hui ce que sont devenues ces plateformes.

Des lois pour mieux encadrer les réseaux sociaux

Invité à l'université californienne de Stanford, il s'est longuement exprimé sur l'évolution des réseaux sociaux et la place qu'ils ont pris aujourd'hui dans le débat public. Et il n'y va pas par quatre chemins : selon lui, ils amplifient « les pires instincts de l’humanité ».

« L’une des causes majeures de l’affaiblissement des démocraties tient au profond changement dans nos façons de communiquer et de nous informer », a déclaré l'ancien pensionnaire de la Maison-Blanche.

L'une des solutions qu'il propose est de réguler les services de ce type avec une législation qui se donne les moyens d'obliger les entreprises qui les gèrent à plus de transparence. Il soumet aussi l'idée de donner la possibilité aux régulateurs de contrôler le fonctionnement des algorithmes.

Attirer l'attention avec des contenus polarisants et extrêmes

En effet, pour Barack Obama, ce n'est pas vraiment ce que publient les utilisateurs qui est problématique, mais la manière dont les contenus sont promus et mis en avant par les plateformes. Celles-ci privilégient des « contenus inflammatoires, polarisants, qui attirent l’attention et encouragent la participation » afin de conserver plus longtemps les internautes sur leur service, et ainsi augmenter leurs revenus.

Une prise de conscience de l'effet négatif des réseaux sociaux a été l’assaut du Capitole, orchestré le 6 janvier 2021 par des partisans de Donald Trump refusant la victoire électorale de Joe Biden. « Nous venons de voir un président en exercice nier des résultats électoraux clairs et aider à inciter une insurrection violente contre la capitale de la Nation », a rappelé Obama. Il regrette de ne pas avoir perçu plus tôt « à quel point nous étions devenus réceptifs aux mensonges et aux théories du complot ».

Pour lui, afin d'enrayer la spirale infernale, nous avons besoin de lois qui nous permettent de nous protéger et de faire en sorte que « les outils ne nous contrôlent pas », mais que ce soit nous qui les contrôlions.

Source : Le Monde