YouTube va revenir sur sa nouvelle politique, qui faisait la chasse aux gros mots en démonétisant les vidéos coupables. Cependant, ne vous attendez pas à des explications claires de la part de Google.
Les créateurs de contenus présents sur la plateforme ne vont pourtant pas nécessairement sauter de joie. Alors que les récriminations contre la nouvelle politique s'étaient multipliées ces dernières semaines, dénonçant des démonétisations à tour de bras, Google a annoncé des « ajustements ». Sans en dire plus.
Une nouvelle politique appliquée brutalement
« Putain, c'est la merde ». Voilà ce qu'ont ironiquement dû se dire de nombreux YouTubeurs après la découverte de la nouvelle politique de la plateforme concernant les injures et les gros mots. La firme américaine a en effet brutalement durci ses règles sur la vulgarité, en appliquant de nouvelles normes sur la monétisation pour un YouTube sans gros mots.
Ainsi, les vidéos comprenant une grossièreté dans les 15 premières secondes ont des chances de se voir démonétisées, une probabilité encore revue à la hausse si un gros mot apparaît dans les 7 premières secondes. De même, une vidéo où des vulgarités seraient audibles la majorité du temps pourrait subir le même sort.
Des règles mises en place vers novembre, sans communication auprès des créateurs, qui ont été nombreux à découvrir tardivement ce changement. Et ces nouvelles obligations, en plus d'être floues (quel mot est une injure ? Qu'est-ce que la « majorité de la vidéo » pour YouTube ?) ont été appliquées rétroactivement, entraînant la démonétisation de nombreuses vidéos anciennes.
YouTube sous pression ?
On comprend alors la grogne des créateurs de contenus. À laquelle la maison mère Google veut répondre : « Au cours des dernières semaines, de nombreux créateurs nous ont parlé de cette mise à jour », a ainsi signalé le porte-parole Michael Aciman.
« Ces commentaires sont importants pour nous et nous sommes en train d'apporter quelques ajustements à cette politique pour répondre à leurs préoccupations. Nous ferons un suivi sous peu avec notre communauté de créateurs dès que nous aurons plus à partager », a-t-il ajouté, sans plus de détails. Or si une détente de la régulation est demandée par de nombreux créateurs, une plus grande clarté des règles semble par ailleurs indispensable, ce à quoi Google ne s'est pas engagée.
Et ce, alors que le phénomène TikTok emporte tout sur son passage. Le vénérable géant des vidéos en ligne est en effet ces dernières années en sérieuse concurrence avec l'application chinoise, qui a en plus beaucoup fait parler d'elle depuis six mois pour sa monétisation jugée extrêmement attrayante. YouTube devrait-il faire plus attention à la façon dont il traite ses créateurs de contenus ?