Lancé en 2010 par Paul Sciarra, Evan Sharp et Ben Silbermann, trois entrepreneurs de Palo Alto en Californie, Pinterest a su apporter une vision originale du réseautage social. Le principe de la plateforme est simple : les utilisateurs sont invités à « épingler » - « to pin », en anglais - des images glanées sur le Web sur leur panneau virtuel, pour les partager avec leurs amis. S'il est possible d'épingler n'importe quelle photo, les centres d'intérêts et les créations personnelles sont à l'honneur.
Mais malgré un concept simple, Pinterest n'est pas le plus connu des réseaux sociaux auprès du grand public. L'entreprise américaine souhaite clairement changer la donne et, pour cela, mise sur une stratégie bien pensée : aller à la rencontre des communautés. En Europe, ce sont le Royaume-Uni et la France qui ont été choisis pour cette démarche.
Penser local
Pour Matt Crystal, responsable du développement de Pinterest à l'international, le choix de la France coulait de source : « la communauté française est très active, notamment sur des thèmes comme la mode et la nourriture ». On n'échappe pas à certains clichés concernant les thématiques abordées, mais force est de constater que la communauté, elle, est enthousiaste : Pinterest n'a pas manqué de la chouchouter en invitant à sa soirée ses membres français les plus actifs - majoritairement féminins, au passage.
Mais si prendre soin de sa communauté, c'est bien, l'élargir, c'est encore mieux : « nous souhaitons développer notre communauté et pour ça, nous estimons qu'il faut s'adapter aux utilisateurs des différents pays. Donc nous pensons local, mais nous avons une vision globale de l'ensemble » explique Matt Crystal.
« Epingler, c'est partager »
En somme, Pinterest compte sur sa communauté déjà existante en France pour prêcher la bonne parole, cette dernière étant complétée par une localisation plus poussée de la plateforme depuis le début de la semaine. Au programme, davantage de contenus localisés dans les outils de recherche et dans les flux de catégorie, pour mettre davantage en avant les contenus français. Car jusque-là, si Pinterest proposait une interface en français, les publications étaient quant à elles cannibalisées par le contenu anglophone.
Pour mettre en avant sa démarche, Pinterest a lancé la campagne communautaire « Epingler, c'est partager » en partenariat avec 300 blogueurs, principalement dans des domaines créatifs (cuisine, mode, bricolage...) et donc visuels. Parfait pour le réseau social basé sur l'image, qui va mettre en avant les « tableaux » de ces internautes, qui vont de leur côté faire le lien entre Pinterest et de futurs nouveaux membres.
Si Pinterest semble avoir d'autres projets pour la communauté française à l'avenir, la plateforme n'envisage pas, pour l'heure, d'installer des bureaux en France, comme Facebook ou Twitter ont pu le faire dans le passé. Pinterest n'a pas encore communiqué sur l'étendue de sa communauté à travers le monde, mais comptait, selon des analystes environ 26 millions d'utilisateurs début 2013.