En septembre 2013, à peine plus de 10% du trafic mondial des sites Web provenait de Facebook. Un an plus tard, cette part est passée à... près de 22,5%. Selon une étude mensuelle menée par Shareholic auprès de 300 000 sites dans différents secteurs (actualités, sport, mode...), le numéro un mondial des réseaux sociaux a écrasé les concurrents comme Pinterest, deuxième du classement, et Twitter, qui ne décolle toujours pas.
Le « tableau de liège numérique », très prisé dans le domaine de la mode, stagne à environ 5,5% de trafic alors que la part du site de microblogging, en plus de décliner depuis juin, est résiduelle : à peine 0,9%. Derrière, on retrouve la plateforme de découverte de sites StumbleUpon (0,4%) ou le site de partage Reddit (0,18%). Malgré ses plus de 300 millions d'utilisateurs actifs, Google+ ne génère que 0,07% du trafic étudié.
Dans la mise à jour de son algorithme de janvier dernier, Facebook a fait la part belle au partage d'articles, ce qui a contribué à l'envol du trafic. L'objectif affiché était clairement de favoriser le partage de liens vers des contenus au détriment des mises à jour de statuts. La force du réseau social repose sur la proximité des membres (amis) entre eux, ayant un fort pouvoir de prescription. Et sur le volume de 1,3 milliard d'inscrits.
La botte secrète de Facebook
Mais Facebook est confronté à un nouveau défi : ne pas détériorer l'expérience utilisateur de ses membres sur mobile, dont le nombre a dépassé le milliard. D'après le New York Times, le réseau social est conscient que passer d'une page à une autre sur Facebook peut être contraignant depuis un smartphone. Il aurait entamé des discussions avec les éditeurs afin d'intégrer des éléments du site au sein même des flux d'actualités.Ces morceaux de pages greffés aux fils des membres seraient stockés sur les serveurs du réseau social, afin d'accélérer leur chargement et diminuer le nombre d'intermédiaires - essentiel en situation de mobilité. Sur la partie des revenus, les éditeurs de contenus pourraient afficher des publicités de Facebook, nourries des nombreuses données récoltées par ses soins. Les recettes seraient partagées entre les deux parties.
Mais cette innovation ergonomique masque un problème de taille : une fois dilués dans l'interface de Facebook parmi d'autres contenus de sources très diverses, les médias risqueraient de se voir dépossédés de leur identité. Des confusions pourraient apparaître dans le lectorat. Sans parler de la possible perte de la « souveraineté » de ces médias sur les données de leurs lecteurs, qui deviendraient celles de Facebook.