Confirmant une tendance amorcée au deuxième trimestre, LinkedIn a vu ses profits baisser entre juillet et septembre au point d'accuser une perte nette de 3,4 millions de dollars - la société était bénéficiaire à hauteur de 2,3 millions de dollars à la même époque en 2012. « Nous continuons à investir de façon agressive dans l'amélioration de l'expérience de nos 259 millions de membres et dans la diversification de nos sources de revenus afin de réaliser notre vision de long terme », explique le directeur financier, Steve Sordello.
Sur la période, les revenus des « Talents Solutions », utilisées par les recruteurs pour diffuser des annonces, ont progressé de 62% en rythme annuel pour atteindre 225 millions de dollars. Cette source de revenus continue à prendre de l'importance dans les comptes de LinkedIn puisqu'elle représente désormais 57% du chiffre d'affaires contre 55% un an plus tôt. Les « Marketing Solutions », offrant aux marques des outils de connexion avec le réseau social, se sont affichées en hausse de 38% sur un an pour atteindre 88,5 millions de chiffre d'affaires.
Enfin, les abonnements Premium ont approché la barre des 80 millions de dollars de recettes, forts d'une croissance de 61% en un an. Ils représentent actuellement un cinquième du chiffre de l'entreprise. Par zone géographique, les États-Unis représentent l'essentiel des revenus de LinkedIn, soit 62% du chiffre d'affaires.
Si les trois socles de monétisation sont toujours très puissants, LinkedIn doit assurer ses arrières et lancer de nouvelles pistes pour générer des revenus, notamment sur mobile, à l'instar de Facebook et de Twitter.
Préparer la croissance sur mobile
Comme sur ces derniers, les utilisateurs du réseau social professionnels sont de plus en plus mobiles. Heureusement pour la société, elle n'a pas subi les mêmes turbulences en bourse que Facebook, dont l'avenir dépendait largement de sa capacité à monétiser son audience mobile. Dans la mesure où LinkedIn fournit des services payants, l'entreprise bénéficiait jusqu'alors - et bénéficie toujours - d'un solide filet de sécurité.
Mais désormais, 38% des membres de LinkedIn accèdent à la plateforme via leur smartphone, alors qu'ils n'étaient que 8% il y a encore deux ans. En ce sens, le réseau social a lancé en juillet dernier les actualités sponsorisées sur mobile, venant s'insérer dans le flux - une stratégie qu'ont adopté Twitter et Facebook, et qui a porté ses fruits. En août, le réseau social adaptait ses services aux recruteurs en étendant ses fonctions au mobile, permettant aux candidats de postuler à une offre d'emploi directement depuis l'application.
Dans une conférence avec les analystes, le PDG de LinkedIn, Jeff Weiner, s'est toutefois montré prudent sur les résultats à attendre de la publicité mobile. Si les premiers retours en termes de taux de clic seraient bons, il a averti que ces réclames ne généreront pas encore de revenus suffisants avant l'année prochaine.
Pour le quatrième trimestre, la société livre des prévisions mesurées. Le chiffre d'affaires est attendu dans une fourchette comprise entre 415 et 420 millions de dollars, alors que le marché anticipait 438 millions.