Pas moins de 91% des personnes interrogées contestent vivement l'assertion selon laquelle le fait d'échanger des informations personnelles (sans l'avoir autorisé) avec un professionnel afin d'avoir une promotion est un accord raisonnable. De même, 71% des sondés jugent que le fait de surveiller l'activité en ligne voire physique d'un client en échange d'une connexion Wi-Fi n'est pas normal.
Enfin, ils sont plus de la moitié (55%) à estimer que le fait pour un professionnel d'établir un profil personnalisé afin d'améliorer des services qui leur sont destinés n'est pas acceptable. L'étude vient donc tordre le cou à l'idée selon laquelle les américains ont une idée très « libérale » quant à l'utilisation de leurs informations personnelles.
Selon le document (.pdf), ils ne sont donc qu'une minorité à accepter qu'un échange basé sur les données personnelles s'établisse entre un professionnel et son client. Pourtant, environ 43% des personnes acceptent cet accord donnant-donnant basé sur la possibilité de profiter d'une réduction, en échange d'informations sur le comportement d'achat, les habitudes de consommation...
Des consommateurs « résignés »
Malgré le manque de données statistiques complètes sur cette résignation, les chercheurs estiment que plus de la moitié de ceux qui acceptent le partage de données le font sans réellement en connaître les conséquences. Ils étayent leur analyse en posant des questions simples à leur panel du type : un site peut-il appliquer des prix différents selon l'heure ou un magasin doit-il demander le consentement pour recueillir ce type d'informations.
Pour la première question, 62% des interrogés ne connaissaient pas les pratiques de jeu entre offre et la demande dans la fixation des prix. Enfin, 49% des américains interrogés pensaient à tort qu'un supermarché ne peut pas par défaut revendre des informations sur les habitudes de consommation à des sociétés agro-alimentaires.
Pour plus de compréhension, renforcer la transparence
Face à cet écart entre utilisation des données et service rendu à l'utilisateur, le rapport dresse plusieurs pistes d'amélioration. Les chercheurs demandent ainsi à ce que les pouvoirs public prennent mieux en compte les attentes et problèmes des utilisateurs. Pour cela, ils invitent les services en ligne à s'entendre sur une notion commune de « transparence ».L'idée serait alors de pouvoir attribuer ou retirer des points à ces entreprises en fonction de leur capacité à laisser la main ou non aux utilisateurs quant aux données utilisées. Le rapport invite également les spécialistes de la question (juristes, spécialistes, blogeurs...) puissent disséquer les conditions d'utilisation pour mieux les diffuser au plus grand nombre.
L'objectif est ensuite de pouvoir recouper et partager ces informations par le biais du crowdsourcing. Une fois ces informations étudiées à la loupe, l'ambition est de pouvoir rendre intelligibles et compréhensibles par tous l'ensemble des conditions d'utilisation des services les plus utilisés.
Enfin, les chercheurs demandent à ce que les utilisateurs eux-mêmes puissent disposer d'un accès à leurs propres profils complets crées par les sociétés. Ils pourraient ainsi mieux comprendre la manière dont leurs informations sont utilisées.
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