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« Acceptez d'être suivis à la trace ou quittez la société », c'est semble-t-il ce qu'aurait annoncé Amazon à sa flotte de livreurs aux États-Unis.

Amazon serait actuellement en train de forcer ses livreurs à accepter un avenant de contrat un peu particulier. La société demanderait à collecter des données biométriques, telle que celles issues de la reconnaissance faciale.

Un pistage et une collecte de données biométriques

Motherboard rapporte que des milliers de livreurs à travers les États-Unis doivent désormais donner un consentement biométrique sous peine de perdre leur travail. Le cybermarchand entendrait effectivement équiper les véhicules de caméras collectant les photos des conducteurs afin de confirmer leur identité et dans le but qu'ils puissent se connecter à leur compte professionnel.

Le mois dernier, Amazon avait annoncé que ses camions seraient équipés de quatre caméras doublées d'un algorithme d'intelligence artificielle fournies par la société Netradyne. Le cybermarchand expliquait qu'il s'agissait d'une mesure de sécurité.

Dans un document, disponible en PDF en source, il est ainsi expliqué qu'Amazon peut collecter et stocker ces données. En outre, cette technologie permet non seulement de géolocaliser le véhicule, mais aussi de prendre connaissance du kilométrage effectué, de la vitesse, des accélérations ou encore des freinages. Les caméras seraient également capables de repérer l'état de fatigue des conducteurs, ce qui implique donc une surveillance continue.

Des conditions imposées aux partenaires

Les conducteurs de ces poids lourds ne sont pas directement embauchés par Amazon, mais travaillent pour quelque 800 partenaires. Il n'en reste pas moins qu'Amazon entend imposer ces nouvelles conditions. Au moins l'un de ces partenaires a déjà fait savoir à Amazon qu'un chauffeur ne souhaitait pas accepter ce pistage.

La multinationale est déjà sous le coup d'une enquête pour les conditions de travail imposées à ses salariés au sein des entrepôts. En fin d'année dernière, nous apprenions que la société avait embauché des analystes afin de repérer et d'enrayer rapidement les mouvements internes de contestation.

Au mois d'octobre, plusieurs forces syndicales européennes se sont réunies afin d'adresser une lettre à Nicolas Schmit, Commissaire européen à l'Emploi et aux Droits sociaux, ainsi qu'à Thierry Breton, Commissaire européen au Marché intérieur.